Le 26 mai 1993, Raymond le Savant, le Sorcier ou encore le Magicien gagne tous ses surnoms en emmenant l’Olympique de Marseille au sommet de l’Europe.
Deux ans et demi plus tôt, alors qu’il profitait de ses loisirs et jouait aux cartes à Molenbeek, Marseille se retrouvait en mauvaise posture. L’alchimie ne fonctionnait pas avec Franz Beckenbauer et l’équipe avait du mal à gagner. En décembre 1990, Raymond Goethals rencontre Bernard Tapie. Il a attiré l’attention du patron de l’OM après l’avoir “embêté” avec Bordeaux lors de la saison précédente. Raymond a refusé de promettre la victoire en Coupe d’Europe, mais son honnêteté a payé. Il a été embauché.
Dès son arrivée à l’aéroport de Marignane, Goethals est envahi par les journalistes, mais il n’a pas de - à perdre : un ogre se profile sur le chemin de l’OM en quart de finale de la Coupe d’Europe, l’AC Milan. Raymond a eu deux mois pour préparer son affrontement contre la meilleure équipe du moment, championne en titre et grand favori pour conserver son titre. Après une double confrontation mémorable, l’OM a défié tous les pronostics et s’est qualifié face aux “Rossoneri”. Tout comme ce qu’il avait accompli vingt ans plus tôt avec les Diables contre les Pays-Bas, Raymond a réalisé l’un de ses plus grands coups tactiques.
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A Marseille, les joueurs adoraient Goethals comme on chérirait un grand-père bien-aimé. Sauf un, une future superstar mondiale qui ne pouvait tout simplement pas s’entendre avec lui : Eric Cantona. La raison était simple ; il ne rentrait pas dans les plans de Raymond, qui préférait Papin, Chris Waddle et Abedi Pelé. Ce conflit a même donné lieu à une réplique légendaire : « Eric, si tu ne veux pas être sur le banc, alors assieds-toi à côté du banc !
Le 17 mai 1991, Marseille est sacré champion de France pour la troisième année consécutive, mais le grand événement attendu par toute la France est fixé douze jours plus tard à Bari, en Italie, qui accueille la finale de la Coupe des Champions. En face de l’OM, l’Étoile Rouge de Belgrade, qui s’imposera aux tirs au but. Cette nuit-là, Raymond était triste. Il avait le sentiment d’avoir raté sa dernière chance de remporter le trophée des « Grandes Oreilles ». Pour la première fois, ses choix seraient également remis en cause. Son ultra-conservatisme consistant à aligner toujours les mêmes joueurs a montré ses limites. Plusieurs joueurs étaient épuisés, dont Jean Pierre Papin, qui a joué tout le match.
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En fin de compte, ce n’était qu’une question de -. Deux ans plus tard, Raymond Goethals décroche ce même titre de Ligue des Champions avec l’OM face à l’AC Milan, le seul remporté, à ce jour, par une équipe française.
A son décès le 6 décembre 2004, à l’âge de 83 ans, les hommages du monde du football belge et français furent unanimes. A Marseille, c’est tout le stade Vélodrome qui a pleuré son entraîneur emblématique. Il a écrit le plus beau chapitre de l’histoire de l’OM, ainsi que celle d’Anderlecht et du Standard. Pendant trois décennies, il a marqué le football par son génie tactique et a marqué durablement tous ceux qu’il a rencontrés, sur le terrain comme en dehors, par sa personnalité très attachante.
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