L’Elysée a vivement réagi vendredi à l’accord de libre-échange conclu entre la Commission européenne et le Mercosur, le qualifiant d’« inacceptable en l’état ». Si la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a salué à Montevideo un accord « bénéfique aux deux parties », la présidence française a tenu à souligner que « l’accord n’est ni signé ni ratifié », et qu’il n’est donc pas encore conclu. entrer en vigueur. “La Commission a terminé ses travaux, mais les Etats membres doivent l’examiner et autoriser sa signature”, a expliqué un conseiller présidentiel.
L’Elysée a réaffirmé sa détermination à défendre l’agriculture française et la souveraineté alimentaire. « La France continuera, avec ses partenaires, à défendre sans relâche son agriculture et sa souveraineté alimentaire. Ces revendications agricoles sont déjà largement exprimées en Europe : en Pologne, en Italie, aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique, et bien sûr aussi au Parlement européen », fait valoir l’Elysée.
La classe politique en ébullition
La conclusion des négociations a provoqué une véritable onde de choc au sein de la classe politique française. Les critiques fusent de toutes parts, allant de l’indignation au rejet catégorique. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, n’a pas mâché ses mots : « Pendant que Macron joue au Monopole politique, von der Leyen a signé le traité du Mercosur en Uruguay ! La France sort de l’Histoire. » Selon lui, cet accord illustre une capitulation face aux intérêts commerciaux, au détriment des agriculteurs français.
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, a dénoncé un acte de « trahison », rappelant que ce projet, discuté depuis 1999, va accroître la pression sur les filières agricoles européennes déjà fragilisées. “Pas une honte, une trahison !” », a-t-il insisté, rejetant l’idée d’un vaste marché de 700 millions de consommateurs si cela nuisait aux agriculteurs locaux.
Catastrophe, coup de couteau…
Marine Le Pen a condamné un « coup de couteau dans le dos du peuple français ». Elle a insisté sur les conséquences désastreuses qu’un tel traité pourrait avoir sur la souveraineté alimentaire de la France. Jordan Bardella, le président du RN, a suggéré une réponse directe. « Face à la menace de l’accord, notre pays dispose d’un moyen de pression : le gel immédiat de la contribution française au budget de l’UE. C’est le rôle du Président de la République de faire respecter la volonté de la France, et de protéger nos agriculteurs ! », a-t-il déclaré.
Eric Ciotti, président de l’Union des Droits pour la République, a lui aussi dénoncé un « coup de couteau contre les peuples européens, contre la France, contre les décisions souveraines du Parlement français et de nos agriculteurs ! « . Gabriel Attal, président du groupe macroniste à l’Assemblée nationale, a critiqué la stratégie de ses adversaires, notamment Marine Le Pen, qu’il accuse d’avoir affaibli la France. «En faisant tomber le gouvernement, vous avez limité la capacité de blocage du Mercosur. Il n’y a jamais de chance : il n’y a que des responsabilités à assumer. Alors, qu’attendez-vous pour faire face aux conséquences de vos actes ? », a-t-il déclaré sur X.
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