jeIl reconnaît qu’il a encore « quelques repères et confiance à retrouver dans certains gestes ». Mais près d’un an après sa grave blessure au genou, Yoann Laousse-Azpiazu a prouvé à Oyonnax qu’il revenait progressivement à son niveau. Rassurant dans son rôle habituel de 15, précieux dans le jeu d’occupation et auteur d’un superbe 50-22 dès la 38e seconde, l’arrière emblématique – 6e directeur de l’histoire de la Pro D2 avec 1 637 points – a largement participé au succès historique de sa famille (24-30). La conclusion d’une semaine tendue, marquée par des réunions de crise et la mise à l’écart de l’entraîneur des trois-quarts Frédéric Urruty. Une réaction qui mérite d’être confirmée lors de la délicate réception d’un leader grenoblois en pleine effervescence, ce vendredi (19 heures) au stade Boniface.
A Oyonnax, vous avez encore une fois réussi à déjouer tous les pronostics avec un grand nom, malgré sa 14ème place. Où avez-vous trouvé les ressources ?
C’est bien que nous puissions le faire. Mais j’aimerais qu’on ait de meilleurs résultats que ça, qu’on ne parie pas sur une défaite dès qu’on bouge (sourire). Que nous avons un niveau de performance au-delà de ce que nous produisions depuis le début. L’important est de montrer que nous sommes capables de renverser des montagnes. Il nous reste encore à le confirmer et à avoir plus de cohérence dans les résultats.
Après les 40 points encaissés face à Dax, la semaine a été mouvementée avec le départ de Frédéric Urruty réclamé par les joueurs. Comment l’avez-vous vécu ?
Je ne vais pas commenter, ce sont toujours des moments difficiles dans une saison, et même dans une carrière. Mais nous voulons avant tout avancer. On a pris une décision, on a évoqué, pour faire avancer l’équipe et le club avant tout. Nous avons évidemment notre part de responsabilité, nous sommes les premiers responsables, nous le savons et nous ne l’oublions pas. Nous essayons surtout d’anticiper les prochaines échéances et de ne pas regarder en arrière. Nous avons beaucoup de travail à faire. Nous essayons de relever la tête et c’est ce que nous avons plutôt bien fait à Oyonnax.
« La défaite de Dax, je pense, a ramené tout le monde sur terre. Les événements de cette semaine nous ont également aidés en cela »
Où sont vos relations avec le personnel ?
Nous travaillons, le personnel a été à l’écoute de ce que nous avions à dire. Il y a des ajustements qui sont faits pour travailler main dans la main. Dans le groupe, il faut aussi se détacher de certaines choses et prendre nos responsabilités sur le terrain quand cela est nécessaire. Même en formation, il faut être plus acteur. A partir de là, je pense que ça devrait bien se passer.
On savait déjà que vous étiez en réaction, il faut maintenant confirmer et enchaîner contre Grenoble…
Cette incohérence, c’est un peu ce qui symbolise notre début de saison. Le plus dur n’est pas fait et reste à venir : il faut parvenir à gommer ces erreurs, cette incohérence, cette incapacité à confirmer, sauf contre Brive après Angoulême. A nous de grandir là-dessus, d’apprendre de nos erreurs. Il y a une grosse équipe qui arrive vendredi, on peut dire que c’est l’ogre du championnat, un joli test. Si on arrive à s’en sortir, peut-être pourrons-nous envisager une première partie de saison un peu plus sereine que celle qui était envisagée.
Malgré vos six points d’avance dans la zone rouge, êtes-vous également passé en mode maintien ?
Oui mais il ne faut pas se cacher, ce « mode maintien » ne date pas de la défaite de Dax. Il fallait l’avoir en tête et être conscient de notre niveau dès le milieu du deuxième bloc. Après la défaite contre Aurillac, on savait que la saison allait être compliquée, tout le monde gagne partout, le championnat est homogène. La moindre défaite à domicile peut vous entraîner vers le bas. Le maintien me préoccupe depuis un moment. Étant blessé, j’ai peut-être pu avoir plus de recul sur nos performances et je savais que ça allait être plus compliqué. De là à vivre de si mauvais moments après la défaite de Dax, je n’y ai pas réfléchi (sourire), mais ça ne me surprend pas forcément.
« Ma fin de contrat ? Je n’en sais plus. Il m’en reste encore un peu, donc j’aimerais continuer au moins une saison”
Mentalement, vous l’avez vécu lors de la saison 2020-2021, le groupe doit être prêt à maintenir…
Peu importe combien vous le dites en vidéo ou dans les médias, vous vous dites toujours que vous allez gagner le prochain match, ou que vous n’êtes pas encore relégué… Tant que vous n’atteignez pas ce niveau de classement et que vous y parvenez. Ce n’est pas la 20ème journée de championnat, certains ne s’en rendent peut-être pas compte. Cela arrive si vite… Mais la défaite de Dax, je pense, a ramené tout le monde à la réalité. Les événements de cette semaine nous y ont également aidés. Les discussions et les rencontres ont fait réagir le groupe. Je pense qu’il est guéri. Aujourd’hui, il y a une énergie et des interactions entre acteurs qui n’existaient pas auparavant. Nous nous sommes rapprochés. Si l’on veut se maintenir, ou se donner le droit de vivre une saison un peu plus sereine, il va falloir tous en être conscients. Et j’espère que c’est le cas.
Grenoble vient de dépasser le 65 à Colomiers… Il y a de quoi avoir peur, non ?
En tout cas, quand on a peur, on fait de bons matchs. Et pour une fois, il y a quelque chose ! C’est une grande équipe, qui continue la saison dernière. C’est très complet, puissant devant, avec des joueurs rapides et techniques derrière, une bonne équipe avec de l’expérience… C’est un beau défi qui nous attend. Jusqu’à présent, les défis ont été plutôt réussis pour nous. En espérant que nous puissions confirmer notre excellente performance à Oyonnax.
D’un point de vue personnel, vous serez en fin de contrat en juin prochain. Savez-vous ce que votre avenir vous réserve ?
Cela s’installe en ce moment, mais je n’en sais pas plus. J’en ai encore un peu à mon actif donc j’aimerais continuer au moins une saison. Nous verrons ce qui se passera, mais la décision ne m’appartient pas.
Related News :