Emmanuel Macron reçoit vendredi plusieurs dirigeants politiques allant du PS à LR en passant par ceux de son propre camp en vue de la formation « d’un gouvernement d’intérêt général », dont le PS se dit prêt à discuter sur la base d’un « gouvernement d’intérêt général ». de concessions réciproques.
Le chef de l’Etat, en quête d’un “arc de gouvernement”, a tenté jeudi soir de reprendre la main lors d’une allocution télévisée, où il a promis la nomination d’un nouveau Premier ministre “dans les prochains jours”.
En début de matinée et pendant 1h30, il a reçu les dirigeants du camp macroniste (Renaissance, MoDem, Horizons, Radicaux, UDI). Puis il attend à midi le chef des députés socialistes Boris Vallaud et son homologue du Sénat Patrick Kanner, ainsi que le chef du parti Olivier Faure. En début d’après-midi, ce sera au tour des dirigeants LR.
L’annonce du nom d’un nouveau chef du gouvernement ne devrait pas intervenir avant le week-end, voire lundi, et il faudrait encore du - pour connaître la composition de l’équipe ministérielle que M. Macron souhaite “resserrée”.
En attendant, Emmanuel Macron doit faire une pause avec la grande réouverture de Notre-Dame samedi, où sont annoncés plusieurs dizaines de chefs d’État ou de gouvernement, dont le président élu américain Donald Trump.
Le Rassemblement national, la France Insoumise, les écologistes et les communistes n’ont pas été invités à l’Elysée à ce stade, alimentant les spéculations sur une tentative de creuser un fossé au sein de l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire.
Emmanuel Macron « s’est forgé son propre arc républicain et n’a pas beaucoup de flèches à son arc », a ironisé la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier.
De facto, une rupture se dessine au sein du Nouveau Front populaire.
Avant de se rendre à l’Elysée, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure s’est dit prêt à discuter avec les macronistes et la droite sur la base de « concessions réciproques » en vue de la formation d’un nouveau gouvernement qui aurait un « mandat fixe ». contrat à durée déterminée ».
M. Faure est prêt à « faire des compromis sur tous les sujets », y compris sur la réforme des retraites, dont le financement devrait être discuté avant son abrogation. Avant de nommer un Premier ministre, il souhaite qu’Emmanuel Macron nomme « un précurseur » qui organiserait cette discussion entre forces politiques, dont les Insoumis se sont « auto-exclus ».
Les déclarations des socialistes ont fait sursauter les rebelles. « Respectez-vous ! Respectez les électeurs !”, a réagi sur X le coordonnateur de LFI, Manuel Bompard.
– Coalition –
Quoi qu’il en soit, le nouveau Premier ministre aura en priorité le budget dont les discussions au Parlement ont été interrompues par la motion de censure.
En attendant de reprendre les discussions sur ce budget l’année prochaine, une loi spéciale sera déposée « avant la mi-décembre au Parlement », a affirmé le président, qualifiant de « loi provisoire » qui « permettra la continuité des services publics et de la vie des citoyens ». le pays » en appliquant « pour 2025 les choix de 2024 ».
Qui va réaliser ce projet ? François Bayrou est d’autant plus cité qu’il a déjeuné jeudi avec le président à l’Elysée et s’est également entretenu avec un autre prétendant, l’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.
Les noms du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, Xavier Bertrand, ou encore du maire de Troyes, François Baroin, circulent également.
– « Jusqu’en 2027 » –
Lors de son allocution télévisée suivie par 17,5 millions de téléspectateurs, Emmanuel Macron a également attaqué « l’irresponsabilité » d’un « front anti-républicain » au sein duquel « l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies » contre Michel Barnier.
En réaction à la censure, le président a assuré qu’il « n’assumera jamais l’irresponsabilité des autres, et en particulier des parlementaires qui ont consciemment choisi de faire tomber le budget et le gouvernement de la France à quelques jours des vacances de Noël. Noël”.
Rejetant ces attaques, le patron du RN, Jordan Bardella, souhaite être reçu « très rapidement » par le futur Premier ministre, afin « que chaque force politique représentée au Parlement puisse faire connaître ses lignes rouges ». “Ce sont toujours les mêmes” pour le RN, a-t-il ajouté.
Alors qu’Emmanuel Macron fustigeait le « sentiment de chaos » de ceux qui « ne pensent qu’à une chose, l’élection présidentielle, à la préparer, à la provoquer, à la précipiter », Jean-Luc Mélenchon a lui répondu qu’il était « la cause ». du problème », prédisant que le président « s’en ira par la force des événements ».
Mais le chef de l’Etat a répété qu’il comptait remplir son mandat « jusqu’à son terme » en 2027.
Désigné comme le principal responsable de la situation politique après sa dissolution surprise de l’Assemblée, Emmanuel Macron a reconnu que cette décision “n’a pas été comprise”. “Beaucoup m’en ont blâmé et je sais, beaucoup continuent de m’en vouloir”, a-t-il admis.
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