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« Mon option est la création d’une coalition climatique et sociale qui doit aller des écologistes au bloc central »

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Cécile Duflot, president of Oxfam , in Paris, August 27, 2024. ALAIN JOCARD/AFP

Pour l’ancienne ministre de l’Égalité des territoires et du Logement (2012-2014) de François Hollande, la crise aiguë ouverte par la dissolution de l’Assemblée nationale appelle à un démarrage de politiques qui, selon elle, doivent «mis sous le boisseau» leurs stratégies personnelles. Pour « Redonner à la France un cap et un souffle démocratique »elle plaide pour la création d’une coalition dont les priorités doivent être notamment l’accélération de la transition climatique, la maîtrise des déficits et de la dette, et un meilleur partage de la valeur.

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Comment analysez-vous la situation actuelle ?

Comme une crise intense de la démocratie. Il s’agit d’une crise politique qui peut s’enraciner, qui est Source de grandes inquiétudes et qui doit nécessiter un début. J’ai écrit une note pour le groupe de réflexion La Fabrique Écologique dénonçant le « réaction écologique » à laquelle nous assistons depuis de nombreux mois. C’est un signe d’impuissance politique à l’heure de dérèglements climatiques qui frappent d’abord les populations les plus vulnérables. Le caprice politique de la dissolution par Emmanuel Macron et de la nomination de Michel Barnier sous la tutelle du Rassemblement national [RN] nous ont conduits à l’impasse et à la censure. Les petits jeux politiques ne sont pas d’actualité, il faut qu’ils cessent.

Qui rendez-vous pour responsable de cette situation ?

Il y a eu une erreur dans le résultat des élections législatives. Aucune coalition n’a obtenu la majorité absolue. Le nouveau front populaire [NFP] croit toujours qu’il a gagné et Emmanuel Macron croit toujours qu’il n’a pas perdu. Il n’y a qu’une seule vérité : les Français ont bloqué l’extrême droite. Et ils attendent que le front républicain aboutisse à un gouvernement de coalition qui réponde à leurs préoccupations majeures : le climat, le social et la protection du quotidien. Après l’échec de sa dissolution, le président de la République a commis une deuxième erreur grave : nommer un gouvernement de compromis avec l’extrême droite. Une faute très grave. C’est un échec complet, comme le prouve la motion de censure : il n’y a pas de compromis possible avec le RN, quand il t’attrape, il te dévore. Cette famille politique fait cela depuis des décennies.

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Que préconisez-vous pour sortir de l’impasse ?

Chacun doit sortir de sa zone de confort. Même les ONG, les associations et les syndicats ne peuvent plus éviter de s’impliquer. La France est dans une situation délétère alors que [l’ex-président américain] Donald Trump revient au pouvoir, que la guerre est imminente et que l’Europe a besoin de nous. Mes collègues étrangers d’Oxfam nous regardent avec beaucoup d’inquiétude. Pour éviter le chaos politique et la tentation d’une alliance implicite avec le RN, il faut rassembler tous ceux qui sont prêts à construire une coalition responsable. Cela demande des efforts des deux côtés. Il faut du courage. Tous les députés, même ceux du NFP, doivent franchir cette étape. Les options ne sont pas légion.

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