EUne fois de plus, à gauche, l’Occitanie se mettait en évidence. Mercredi 4 décembre, plusieurs députés de la région présidée par Carole Delga ont voté contre la motion de censure déposée contre le gouvernement de Michel Barnier. Parmi ceux-ci, et sans qu’il soit nécessaire de voir la main de Carole Delga : Martine Froger et Laurent Panifous (Liot), ainsi que Sophie Pantel. Ce dernier cas constitue un cas particulier. La députée de Lozère est la seule à s’insurger contre son propre groupe, celui du Parti socialiste, qui a approuvé d’un seul tenant, et sans débat particulier, le vote de la motion.
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En Lozère, le quinquagénaire a l’habitude de se faire remarquer. En 2015, le natif de Mende supprime la présidence du conseil général, que la droite occupait depuis une cinquantaine d’années ! En juin dernier, encore : lors des élections législatives qui ont suivi la dissolution, Sophie Pantel a réalisé un petit exploit. Sous la bannière du Nouveau Front populaire, et grâce à une triangulaire (le candidat du Rassemblement national peut maintenir sa position), elle bat l’UDI Pierre Morel-À-L’Huissier, seul député de Lozère depuis 2012… Sophie Pantel est aussi , autre caractéristique, première femme élue députée de Lozère.
Mercredi 4 décembre, elle a une nouvelle fois donné suite à ses convictions. Sept députés du NFP, comme elle, avaient précédemment refusé de signer la motion déposée par leur groupe, mais elle est la seule à ne pas l’avoir votée en séance. Elle justifie ce choix pour éviter, dit-elle, une aggravation de la situation dans le pays : « Par responsabilité, je choisis de ne pas soutenir une motion de censure inefficace dans ce contexte. Les problèmes actuels nécessitent des solutions réalistes et constructives plutôt que des gestes symboliques qui risquent d’aggraver les crises actuelles. »
Un revers en 2024
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En Lozère, elle cumule les mandats. L’avocate a été adjointe au maire de Fraissinet-de-Lozère en 2001, conseillère générale réélue trois fois dans le canton de Pont-de-Montvert, dont elle a également été maire en 2008, puis vice-présidente de la région Languedoc-Roussillon. . Elle a été battue aux élections législatives de 2012, avant d’être élue en 2024. Son arrivée à l’Assemblée a cependant coïncidé avec un revers : elle a désigné son successeur pour la remplacer à la tête du conseil départemental de Lozère, mais ce dernier, Jean -Louis Brun, est battu par le maire de Mende, le macroniste Laurent Suau.
A LIRE AUSSI La motion de censure ou la victoire des brun-rouges ? En Lozère, tout le monde n’a pas pleuré cet échec. Certes, Sophie Pantel est une femme de gauche, dont les convictions semblent bien ancrées. « Elle est constante dans ses valeurs », reconnaît-on dans la région. Mais le député s’est fait pas mal d’ennemis à Mende et dans ses environs. « Elle a des relations compliquées avec les gens », disent-ils avec diplomatie. Il y a fort à parier que son vote divergent sur la motion de censure lui vaudra quelques regards obliques supplémentaires au sein du groupe socialiste à l’Assemblée. « C’était un peu difficile à vivre pour elle, elle ne voulait pas s’exprimer sur le sujet et ne s’attendait pas à ce que cela soit autant médiatisé », confie une députée socialiste. Les Insoumis l’auront aussi en ligne de mire, mais le député n’a pas grand-chose à craindre : en 2017, dernière élection où les partis de gauche sont partis séparément, le candidat mélenchoniste n’a recueilli que 5 % des voix. au premier tour.
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