Trois mois après avoir été nommé Premier ministre par le président français Emmanuel Macron, Michel Barnier et son gouvernement ont été renversés mercredi 4 décembre, après qu’une majorité des Premiers ministres ont voté une motion de censure.
L’Assemblée nationale a débattu de deux motions de censure, l’une présentée par la gauche radicale et l’autre par l’extrême droite, dans une impasse sur le budget d’austérité de l’année prochaine, après que le Premier ministre a fait adopter lundi sans vote un projet de loi de financement de la sécurité sociale.
En savoir plus Abonnés uniquement De l’utilisation par Barnier de l’article 49.3 à deux motions de censure : une journée de bouleversement à l’Assemblée Nationale
Avec le soutien de l’extrême droite, une majorité de 331 députés sur 577 membres de la Chambre ont voté en faveur du renversement du gouvernement. Il en fallait au minimum 288. La présidente Yaël Braun-Pivet a confirmé que Barnier devrait désormais « présenter sa démission » à Macron et a déclaré la séance close. Il s’agit du premier vote de censure réussi visant à évincer un Premier ministre français depuis 1962.
Plus tard mercredi, la présidence a déclaré que Barnier soumettrait jeudi la démission de son gouvernement à Macron. Barnier est attendu à l’Elysée à 09h00 GMT pour la formalité qui constitue une obligation constitutionnelle suite à un vote de censure.
“La pire politique serait de ne pas bloquer un tel budget”, a déclaré Marine Le Pen, triple candidate d’extrême droite à la présidence, lors du débat parlementaire, exhortant les législateurs à rejeter le gouvernement et ses choix “technocratiques”.
Mardi, Macron avait accusé l’extrême droite de Le Pen de « cynisme insupportable » pour avoir projeté de soutenir la motion de gauche.
Eric Coquerel, député de gauche radicale, a déclaré que cette motion sonnait « le glas du mandat d’Emmanuel Macron ». Le président français était « aujourd’hui un obstacle, et en aucun cas une solution. Aujourd’hui, nous votons pour renverser votre gouvernement, mais plus que toute autre chose, nous sonnons le glas d’un mandat : celui du président », a-t-il ajouté.
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Laurent Wauquiez, chef des députés conservateurs à l’Assemblée, a déclaré que l’extrême droite et l’extrême gauche portaient la responsabilité d’un vote de censure qui « plongera le pays dans l’instabilité ».
“Macron devrait partir”
“Nous appelons maintenant Macron à partir”, a déclaré aux journalistes Mathilde Panot, chef de la faction parlementaire du parti d’extrême gauche La France Insoumise (LFI), appelant à des “élections présidentielles anticipées” pour résoudre une crise politique qui s’aggrave.
L’éviction rapide de Barnier intervient après des élections législatives anticipées de cet été qui ont abouti à un Parlement sans majorité, aucun parti n’ayant de majorité globale et l’extrême droite détenant la clé de la survie du gouvernement. L’éviction du gouvernement Barnier place Macron face à la tâche de choisir un successeur viable alors qu’il lui reste plus de deux ans de mandat présidentiel.
Le président, qui est rentré à Paris juste avant le vote après avoir terminé sa visite d’État de trois jours en Arabie saoudite, s’adressera à la nation jeudi soir, a indiqué l’Elysée.
En savoir plus Abonnés uniquement Alors que l’influence d’Emmanuel Macron décline, son crépuscule commence
Macron avait rejeté mardi les appels à la démission, affirmant qu’un tel scénario équivalait à de la « politique-fiction ».
Alors que les marchés sont nerveux et que la France se prépare à des grèves du secteur public contre la menace de coupes budgétaires, des mesures qui entraîneraient la fermeture des écoles et affecteraient le trafic aérien et ferroviaire, un sentiment de crise grandit.
Les syndicats ont appelé les fonctionnaires, notamment les enseignants et les contrôleurs aériens, à faire grève jeudi contre les différentes mesures de réduction des coûts proposées par leurs ministères respectifs cet automne.
Parallèlement, Macron doit accueillir samedi un événement international majeur, avec la réouverture de la cathédrale Notre-Dame après l’incendie de 2019, avec parmi ses invités Donald Trump pour son premier voyage à l’étranger depuis son élection comme prochain président des États-Unis.
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