« Comment un film sur l’élection d’un pape peut-il être aussi divertissant ? question Vautour, le site de culture pop de Magazine new-yorkais. Conclave, le nouveau long métrage du réalisateur allemand Edward Berger, est déjà sorti dans de nombreux pays. A partir du 4 décembre, c’est au tour des Français de découvrir ce thriller papal, avec le Britannique Ralph Fiennes en tête d’affiche.
Conclave est l’adaptation d’un roman éponyme de Robert Harris, traduit chez Plon en 2017. Une fiction dont l’idée est venue au romancier britannique en 2013, alors qu’il suivait l’élection du pape François à la télévision, raconte le quotidien allemand. Journal sud-allemand.
« Il est resté obsédé par le visage des cardinaux. Pour Harris, ils ne ressemblaient pas à des membres du clergé mais à des politiciens.
Dans les mystères du Vatican
A l’écran, Ralph Fiennes, 61 ans, incarne Thomas Lawrence, doyen du Collège des cardinaux. A la mort du souverain pontife, il est chargé d’organiser le conclave qui désignera un successeur. « Cette responsabilité l’accable, prévient le magazine américain -. Récemment, il a demandé à être démis de ses fonctions au Vatican, invoquant une crise de la foi – non pas en Dieu, mais dans l’Église.» Le pape précédent ayant refusé, le cardinal Lawrence fut contraint d’achever son chemin de croix.
Les cardinaux arrivent du monde entier et se préparent au huis clos d’où un seul nom doit ressortir. Ils devront “faire leur choix, le résume Los Angeles Times. Vont-ils voter pour le candidat en lequel ils croient ? Ou vont-ils manœuvrer pour empêcher l’homme fort de l’aile droite du clergé de prendre le pouvoir ?
Très vite, scandales, coups bas et machinations se succèdent. Si vous pensiez que la dernière élection présidentielle américaine a été une élection impitoyable, “Attends et vois, dans Conclave, à quel mal une poignée de cardinaux peuvent-ils se livrer pour prendre le pouvoir ? plaisante le quotidien américain Les États-Unis aujourd’hui.
De beaux décors à tomber par terre
Le résultat est “amusant”, “agréable”, de nombreux critiques assurent. Conclave se déroule une intrigue pleine de suspense que beaucoup considèrent comme savoureuse et juteuse. Comme le souligne le quotidien britannique - Financier, L’une des forces du film est sa promesse de nous emmener dans les mystères du Vatican, dans l’ombre des cardinaux. De ce point de vue, la mission semble accomplie, même si l’essentiel du film a dû être tourné dans les studios de Cinecittà à Rome.
« La somptuosité visuelle du film et de ce faux Vatican est extraordinaire. Cela pourrait – peut-être – vous faire tourner la tête au point de vous encourager à vous faire baptiser. » prévient -. Pour le quotidien allemand Le monde, c’est tout simplement « grand cinéma » ce qui attire l’oeil :
« Edward Berger s’intéresse aux rituels, aux espaces, aux gestes. Il aime capter les expressions changeantes des visages, les chorégraphies de groupe, les frictions entre le profane et le sacré.
La cérémonie de succession est reproduite dans un luxe de détails, sans erreurs majeures, assure la chaîne américaine CNN. Edward Berger a remporté un Oscar en 2023 pour En Occident, rien de nouveau, un film qu’il a réalisé pour Netflix. L’Allemand “prouve une fois de plus qu’il fait partie des cinéastes les plus recherchés au monde, et confirme les rumeurs selon lesquelles il pourrait réaliser le prochain James Bond (même s’il le nie)”, écrit le Journal sud-allemand.
Un péché mortel
Verser Le -, Cependant, il faut aussi comprendre qu’il ne livre pas ici « un film de cinéaste », mais bel et bien un pur produit de divertissement, reprenant certaines ficelles du thriller d’espionnage. En tant que réalisateur, « Économise un prix [dans Conclave] la décision la plus sage, celle de rester en retrait », » tranche le quotidien britannique.
“Son film repose sur le jeu des acteurs, et c’est eux qui lui donnent sa cohésion.”
Stanley Tucci, John Lithgow ou encore Isabella Rossellini s’en sortent bien. Mais pour Le -, c’est Ralph Fiennes qui porte le film sur ses épaules. Plusieurs journaux prédisent que l’acteur remportera un Oscar pour sa performance rongée par le doute. « Entre quoi [son] projets du personnage en public et ce qu’il laisse deviner en privé, le contraste est immense : unissant ces deux extrêmes avec une aisance et un naturel étonnants, [Ralph Fiennes] livre ce qui est peut-être la performance la plus remarquable de sa carrière », acquiesce le journal québécois Le Devoir.
Et le message du film ? “Conclave semble beaucoup plus profond qu’il ne l’est en réalité, ” et ne va pas beaucoup plus loin que le constat sans surprise que « les cardinaux sont des hommes comme les autres », le regrette Los Angeles Times. Le Wall Street Journal n’a pas complètement tort quand, peu convaincu par le long-métrage, il écrit qu’il plaira avant tout « le public qui déteste déjà l’Église catholique ». L’improbable coup de théâtre survenu à la fin du conclave, et qui a pu ému la presse catholique américaine, ne change pas la donne. Cette paresse fondamentale est sans doute le grand péché du film.
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