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La fonction publique lance un bras de fer avec le gouvernement en pleine crise politique – 12/03/2024 à 16:26

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Les agents du secteur public se mobilisent le 5 décembre 2024 pour une journée d’action et de grève à l’appel des syndicats (AFP/LOIC VENANCE)

Les agents du secteur public se mobilisent jeudi pour une journée d’action et de grève à l’appel des syndicats, menaçant d’ouvrir un nouveau front social en pleine crise politique, alors que le gouvernement est en sursis.

Après les cheminots et les agriculteurs, l’exécutif se prépare à un nouvel avis de tempête sociale au cœur d’une semaine à risques puisqu’il devra faire face aux motions de censure déposées par la gauche et le Rassemblement national mercredi.

Plusieurs dizaines de rassemblements sont prévus jeudi en à l’appel d’une intersyndicale, notamment à Paris.

Dans la capitale, le rendez-vous est donné près du ministère de l’Économie et des Finances en début d’après-midi, d’où un cortège doit rejoindre la place d’Italie. Selon le site Unsa, l’un des syndicats, une cinquantaine de rassemblements ont été recensés en France.

Le syndicat majoritaire FSU-SNUIpp a annoncé que les enseignants des écoles “ont répondu à l’appel à la grève des organisations syndicales” avec près de “65% de grévistes annoncés” jeudi au “premier degré”.

Et malgré la menace d’une censure gouvernementale mercredi, “nous serons dans la mobilisation du 5 décembre”, a déclaré Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, dont l’organisation fait partie de l’intersyndicale.

L’annonce fin octobre par le gouvernement d’un plan de lutte contre « l’absentéisme » des fonctionnaires, qui doit permettre de générer 1,2 milliard d’euros d’économies, a progressivement tendu les relations entre syndicats d’agents. et le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, avant de conduire à une rupture du dialogue social.

Les syndicats réclament notamment que le ministre renonce à trois mesures qui cristallisent la colère : le passage d’un à trois jours d’attente pour les fonctionnaires malades, la réduction de 100 % à 90 % de la rémunération en cas d’arrêt maladie, et la non -renouvellement du versement d’une prime de soutien au pouvoir d’achat.

Cet épisode s’inscrit dans une séquence politique tumultueuse après que Michel Barnier a tenu lundi le gouvernement pour responsable du projet de loi de financement de la sécurité sociale, provoquant le dépôt de motions de censure.

A cette situation s’ajoute l’incertitude budgétaire, le gouvernement cherchant toujours 60 milliards d’euros pour remettre les finances publiques en berne et réduire le déficit à 5% du PIB en 2025, contre 6,1% en 2024.

– « Acte fort » –

Si Guillaume Kasbarian avait constaté l’abandon d’une proposition contestée de fusion des catégories de fonctionnaires envisagée par son prédécesseur, il est resté inflexible sur les autres mesures. Des décisions « difficiles mais assumées », destinées à « aligner » les secteurs public et privé, et rendues indispensables par une situation délicate des finances publiques, se défend son entourage.

La mobilisation de jeudi devrait permettre de “mener une action forte” après des “manifestations d’hostilité à l’égard du service public”, estime Benoît Teste, secrétaire général de la fonction publique de la FSU, syndicat très implanté dans l’éducation qui devrait mobiliser fortement. .

Plus de sept mois après le dernier mouvement social – peu suivi – des fonctionnaires, « on s’est lancé jeudi sur quelque chose de beaucoup plus grand », assure Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA de la fonction publique, dont l’organisation a décidé mi-novembre de ne plus siéger. dans les « instances de dialogue social présidées par le ministre ».

Pour Solidaires, l’hypothèse d’une censure gouvernementale d’ici jeudi « ne changerait rien à la manifestation et à la grève », car « si le gouvernement tombe, et cela reste sous réserve, cela permettra d’afficher la détermination du prochain gouvernement à assurer que les agents ne soient pas sacrifiés», a estimé Gaëlle Martinez, secrétaire générale de Solidaires service public à l’AFP.

Le large mouvement intersyndical – CGT, CFDT, UNSA, FSU, CFE-CGC, Solidaires et FA-FP – compte cependant un absent de taille, Force ouvrière, premier syndicat représentatif de l’ensemble de la fonction publique.

Tout en soutenant les revendications, FO n’a pas rejoint la mobilisation nationale du 5 décembre, se disant favorable à une grève de trois jours renouvelables les 10, 11 et 12 décembre, en « convergence » avec d’autres secteurs. Cependant, l’organisation participe localement à diverses mobilisations.

 
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