La Chambre des Conseillers, souvent reléguée à un rôle consultatif, est aujourd’hui devenue le théâtre d’une raison d’être pour les retraités marocains. Ces derniers, portés par les revendications de plusieurs syndicats et associations, avaient plaidé pour une amélioration tangible de leurs conditions de vie à travers des modifications du projet de loi de finances 2025. Au cœur des débats : une exonération totale de l’impôt sur les retraites et une augmentation générale des retraites.
Avec la réponse de l’Exécutif aujourd’hui, c’est une véritable bouffée d’oxygène pour les retraités marocains. En effet, après des années de revendications et de plaidoyers acharnés, le gouvernement a validé, ce lundi soir à la Chambre des Conseillers, l’exonération totale de l’impôt sur le revenu des pensions de retraite.
Cette mesure, sous forme d’allègement fiscal progressif, a également été proposée et adoptée dans le cadre des modifications du projet de loi de finances 2025. Il sera déployé en deux - : une réduction d’impôt de 50 % sera appliquée, avant la suppression complète prévue pour 2026. Cet amendement concerne tous les fonds de pension et vise à supprimer totalement l’impôt sur les pensions et les rentes viagères, à l’exception des compléments de retraite. plans.
La persévérance récompensée
Lors de la séance d’adoption, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, n’a pas manqué de féliciter les conseillers pour leur ténacité. ” Dieu aime le serviteur persévérant, et ta persévérance a été couronnée de succès », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de cette avancée historique pour des milliers de retraités.
Le président de la commission parlementaire, qui a dirigé les discussions sur ce sujet, a également salué cette décision comme un geste fort en faveur de la justice sociale. Adoptée à l’unanimité par les membres de la commission, cette réforme est le fruit d’un consensus entre les différentes formations politiques et syndicales, toutes unies derrière l’idée de réduire la pression fiscale sur les retraités.
Khalid Sati, conseiller parlementaire affilié à l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), s’est réjoui de cette victoire. ” Nous avions proposé cet amendement à plusieurs reprises dans le passé, mais il n’a jamais été accepté. Aujourd’hui, le gouvernement répond enfin favorablement à cette demande légitime. L’objectif principal reste d’améliorer les conditions de vie des retraités, catégorie trop longtemps négligée. »
Ces progrès ne se limitent pas à une simple défiscalisation. Il symbolise une étape importante vers la reconnaissance de la contribution des retraités à la société marocaine. Depuis des décennies, ces citoyens participent à la construction du tissu économique et social du pays. Mais leurs pensions, souvent insuffisantes, ne leur permettent pas de faire face à la hausse constante du coût de la vie.
Les syndicats, qui ont joué un rôle clé dans ce plaidoyer, insistent cependant sur la nécessité d’aller encore plus loin. Ils réclament désormais une augmentation générale des retraites et des mesures sociales supplémentaires, comme l’accès à des services préférentiels en matière de santé, de transport et de loisirs.
Une mesure qui ouvre la voie à d’autres réformes ?
Si cette décision est saluée par tous, elle soulève néanmoins des questions sur l’impact financier pour l’État. La suppression de cette taxe représente un manque à gagner pour les caisses publiques, déjà confrontées à des contraintes budgétaires. Pour y remédier, certains conseillers réclament une meilleure gestion des fonds de pension et un soutien accumulé du gouvernement.
Pour les retraités marocains, cette réforme marque le début d’un changement très attendu. Reste à savoir si le gouvernement aura maintenu cet élan en répondant aux autres revendications de cette frange vulnérable de la population. Mais, pour l’instant, première satisfaction : les retraités peuvent enfin souffler, avec l’espoir d’un avenir un peu plus serein.
Si les syndicats restent optimistes quant à la réponse du gouvernement, beaucoup s’accordent sur le fait que l’avenir des retraités marocains dépendra de l’implication directe de l’État dans le financement des fonds de pension et la mise en œuvre des politiques. services sociaux ciblés. La Chambre des Conseillers, souvent critiquée pour son manque de dynamisme, se trouve aujourd’hui à un tournant : saura-t-elle être à la hauteur des attentes de ces citoyens qui, après des années de travail, réclament simplement une vie digne ?
Pour Khalihenna El Karch, coordinatrice du CDT à la Chambre des conseillers, la défiscalisation n’est qu’une première étape. Il estime que le pouvoir d’achat des retraités, déjà fragilisé par la flambée des prix, nécessite une augmentation générale des retraites. Mais cette mesure, aussi urgente soit-elle, se heurte aux difficultés financières des fonds de pension. El Karch appelle donc l’Etat à injecter des fonds publics pour soutenir ces fonds, un effort similaire au soutien apporté à certaines entreprises publiques.
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