La censure contre le gouvernement de Michel Barnier semble de plus en plus serrée, après l’adoption sans vote du budget de la Sécurité sociale, via l’article 49.3 de la Constitution. Les jours du Premier ministre à Matignon sont désormais comptés, Marine Le Pen scellant son sort au cours d’une journée riche en rebondissements. L’Express rembobine et retrace le fil de ce lundi 2 décembre.
La pression du RN
La journée a débuté par la confirmation du vote par le RN d’une motion de censure. “Oui, c’est plié […] Je suis obligé aujourd’hui d’annoncer la censure du gouvernement», a annoncé le président du parti Jordan Bardella à 8 heures du matin sur RTL. Le Rassemblement national votera une motion de censure avec la gauche pour faire tomber le gouvernement, « à moins évidemment, miracle de dernière minute, si Michel Barnier revoyait sa copie d’ici 15 heures. Mais j’ai peu d’espoir qu’il soit touché par grâce », dit-il.
Après avoir obtenu que le gouvernement abandonne la hausse des taxes sur l’électricité et diminue l’aide médicale de l’État (AME) aux sans-papiers, le RN a réclamé de nouvelles concessions, notamment sur la revalorisation des retraites ou un retour sur la réduction des remboursements de certaines pensions. médicaments.
L’heure des dernières concessions
Presque au même moment, dans une interview sur le plateau de CNews, Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement, a tenu à rappeler que l’exécutif est « toujours prêt » à négocier. “Le compromis nécessite que chacun accepte de faire un pas vers l’autre et je constate que cela n’a pas toujours été le cas aujourd’hui au sein des oppositions”, a-t-elle déclaré. Dans ce qui s’apparente à une dernière ouverture, elle a également rappelé que les réductions de remboursement des médicaments n’apparaissent pas dans le budget de la Sécurité sociale.
Une heure plus tard à peine, le Premier ministre Michel Barnier annonçait qu’il réunirait en début d’après-midi, à 13h45, les présidents de groupes de sa majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat. Lors de cette réunion, le locataire de Matignon confirme dans un communiqué à l’AFP la concession annoncée plus tôt par le porte-parole du gouvernement. Michel Barnier « s’est engagé à ce qu’il n’y ait pas de déremboursement de médicaments » en 2025. « De nombreuses demandes ont été exprimées à ce sujet (médicaments, NDLR). Mme Marine Le Pen, au nom du Rassemblement national, l’a encore rappelé ce matin au Premier ministre lors d’un échange téléphonique”, précise le communiqué. De quoi convaincre une RN très gourmande ?
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Dans un long message publié sur « Comme nous l’avons fait au sein de la Commission mixte mixte, nous voterons le budget de la Sécurité sociale. Et nous voterons aussi le budget de la Nation», a-t-il écrit, même s’il a manifesté son désaccord auprès de nombreuses personnes au cours de ses dernières semaines.
Le temps de 49.3
Vers 14 heures, avant même le début de la séance à l’Assemblée, Marine Le Pen lance un dernier appel à Michel Barnier et indique qu’elle a « déposé un amendement portant renonciation à la désindexation des retraites » dans le projet de loi. financement de la Sécurité sociale, dont l’adoption conduirait son groupe à ne pas voter une motion de censure contre Michel Barnier. “C’est au gouvernement de l’accepter ou de ne pas l’accepter”, poursuit la chef de file des députés d’extrême droite après une réunion de ses troupes.
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A 15 heures, l’Assemblée nationale ouvre ses débats sur le budget de la Sécurité sociale. Devant les députés, d’un ton sérieux, Michel Barnier s’est dit “au bout du dialogue” avec tous les groupes politiques. Le Premier ministre active enfin la responsabilité du gouvernement sur le texte, à travers l’article 49.3 de la Constitution, qui l’expose donc à une motion de censure. « Nous avons désormais atteint un moment de vérité qui met chacun face à ses responsabilités. C’est maintenant à vous de décider […] décider si notre pays se dote de textes financiers responsables, indispensables et utiles à nos concitoyens. Ou si nous entrons en territoire inconnu », a déclaré le Premier ministre à l’hémicycle, appelant à faire passer « l’avenir de la nation » avant les « intérêts particuliers ».
Le coup final de Marine Le Pen
Moins d’une heure plus tard, le groupe France Insoumise annonçait le dépôt d’une motion de censure en réponse au 49.3 initiée par le gouvernement. Le Premier ministre Michel Barnier “aura à la fois le déshonneur et la censure ce mercredi”, a déclaré à la presse la cheffe des députés Insoumis Mathilde Panot. « Nous voterons la censure », a immédiatement indiqué le groupe du Rassemblement national.
Quelques minutes plus tard, Marine Le Pen enfonce le dernier clou dans le cercueil de Michel Barnier en indiquant que le RN va déposer une motion de censure et que les députés d’extrême droite voteront sur toutes les motions, “d’où (qu’elles) viennent” , y compris de gauche. « Nous voterons cette motion de censure et la nôtre en premier », précise-t-elle, estimant que « M. Barnier n’a pas souhaité répondre à la demande des 11 millions d’électeurs du Rassemblement national.» Plus que jamais en sursis, le gouvernement de Michel Barnier devrait donc tomber dans les prochains jours.
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