La circulation a été ralentie lundi 2 décembre à Lyon, notamment dans le nord-ouest de la ville et à proximité du tunnel de Fourvière. En cause : une manifestation de plusieurs dizaines de taxis, qui dénonçaient la nouvelle tarification des transports sanitaires. Un projet d’accord-cadre sur l’assurance maladie prévoit de passer d’environ 1,50 euro par kilomètre pour le transport sanitaire à un euro par kilomètre.
Assise autour d’un brasero qui tourne depuis 3 heures du matin, Laetitia Thébault fait office de taxi. Le nouvel accord qui doit entrer en vigueur abaisse le prix au kilomètre pour le transport des patients. Et en Côte-d’Or, son département, ce serait une baisse de chiffre d’affaires de 40 %. “Nous ne pourrons plus travailler, nous ferons faillite pour beaucoup d’entre nous.” Le transport sanitaire représente plus de 90% de son chiffre d’affaires. « Je travaille principalement avec les assurés, donc on se bat pour nous, mais pour eux aussi. Parce que s’ils font réellement ce qu’ils nous ont dit, ils seront traités de manière complètement différente par rapport à aujourd’hui.»
Mickaël Chaput, chauffeur de taxi dans l’ouest lyonnais, se déplace entre tous les hôpitaux de la métropole. Selon le prochain accord, davantage de patients devront être mis dans leur voiture, selon le concept de transport partagé. « Aujourd’hui, on appelle cela du transport simultané. Nous le faisons peu car aujourd’hui, quand on retire quelqu’un d’une chimiothérapie, il y a toujours de l’intimité », assure-t-il.
« J’ai déjà transporté des personnes malades en voiture, on doit s’arrêter toutes les dix minutes. Il n’est donc pas possible de transporter plusieurs personnes. Ajouter du temps d’attente au trajet, ce n’est pas possible. “Ce n’est pas rentable pour nous et ce n’est pas bon pour eux.”
Mickaël Chaput, taxi in Lyonsur franceinfo
Ce problème se pose particulièrement avec acuité en campagne, dans les déserts médicaux comme dans le département de l’Allier, celui de Sylvain Rives. Ce chauffeur va parfois jusqu’à Paris pour transporter des enfants, notamment ceux atteints d’un cancer. « Nous jouons un rôle socialinsiste-t-il. Nous devenons un lien vital pour les personnes, pour accéder aux soins et notamment aux médecins spécialistes qui se trouvent souvent à Clermont-Ferrand ou à Lyon. Ce ne sont pas des colis, ce sont des clients, ce sont des patients, ce sont des malades. Il s’agit parfois d’enfants souffrant de pathologies très graves. Nous sommes leur lien et nous sommes aussi leur confident. Nous sommes leur soutien, nous les aidons dans la lutte contre la maladie.
La mobilisation se poursuit toute la journée et peut-être aussi mardi. Les organisations de taxis se mettront d’accord sur le slogan lundi après-midi.
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