Décembre est le premier mois de l’hiver, tant du point de vue météorologique que calendaire, avec le solsticequi a lieu vers le 21 décembre selon les années. Les journées y sont les plus courtes de l’année, durent environ 8 heures en France métropolitaine. Nous sommes donc au cœur de la saison hivernale dont la sensation est accentuée par de fréquentes grisailles ou brouillards qui ternissent encore plus les journées.
Le froid est le premier marqueur des mois de décembre, avec les premières vraies chutes de neige en plaine selon les années. Autre marqueur des mois de décembre : le tempêtes hiver, parfois remarquable. Nous commémorons également cette année le 20e anniversaire de Lothar et Martin, les deux « tempêtes du siècle » qui ont durement frappé notre pays fin décembre 1999, et qui comptent parmi les phénomènes météorologiques les plus catastrophiques de l’histoire contemporaine de la France.
Températures en décembre : les premières vagues de froid
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Même si ces dernières années ont tendance à avoir des décembres plutôt doux (depuis 2011, les décembres sont systématiquement plus doux que les moyennes saisonnières), le dernier mois de l’année est statistiquement le deuxième mois le plus froid de France métropolitaine après janvier. Cependant, la baisse rapide des températures, amorcée en octobreralentit rapidement avec seulement un écart moyen de 1,5°C entre le début et la fin du mois.
Décembre est le mois où le vrai vagues de froid peut apparaître en France. Certains ont été remarquables avec de fortes gelées et des blizzards dans notre pays, notamment entre Noël et le Nouvel An. Donc, le terrible hiver 1962/1963considéré comme le plus froid du XXe siècle, a conduit à un mois de décembre glacial avec une première offensive de froid dans la première décennie, avant de réellement s’installer le 23 décembre. Plus près de nous, une des dernières vagues de froid significatives, celles de janvier 1997, a commencé dans 26 décembre 1996. A cette époque, les températures descendaient entre -10°C et -15°C dans le nord-est du pays. Si l’on se souvient d’un mois de décembre 2010 qui fut enneigé en plaine, les plus anciens se souviendront de la tempête de neige et de verglas qui paralysa les régions du nord de la Loire au soir du réveillon 1978.
© Christophe Croquelois
La tempête de neige exceptionnelle du 31 décembre 1978 à Ardres (62)
En remontant aux archives, on constate que les températures les plus basses observées en France ont été enregistrées durant un mois de décembre, celui de l’année 1879, où il faisait notamment -24°C à Paris-Montsouris (le record absolu) et -35° C à Nancy !
Enfin, le régions les plus froides sont celles au climat semi-continental, dans l’est de la France, avec des moyennes avoisinant 0°C pour les minimales (Dijon, Strasbourg) et 5°C pour les maximales. Les régions les plus douces se situent près de l’Atlantique (de 4° à 5°C le matin à 10° – 12°C l’après-midi en moyenne) et surtout autour de la Méditerranée, avec 6,3° pour les minimales et 13,8°C pour les maximales. à Nice (06).
Extrêmes enregistrés en décembre depuis 1900
Evolution climatique pour le mois de décembre en France © La chaîne météo
La France connaît des extrêmes tant en termes de froid que de douceur. Durant ce mois, le valeurs extrêmes se situent en effet entre -30°C et 27°C, avec une concentration des températures les plus basses principalement autour des années 1930 et 1960. Là la douceur peut aussi être remarquable. Survenant après les premiers froids de novembre, des vagues de chaleur encore plus spectaculaires pourraient souvent survenir à Noël, qui est statistiquement plus doux que le jour de l’An. On a assisté à une étonnante série de Noëls « balcons » (c’est-à-dire particulièrement doux) entre 2011 et 2017, où de nombreux records ont ensuite été battus, notamment en 2015. Au réveillon du Nouvel An, les températures peuvent atteindre 15°C dans la moitié nord, comme à Paris et Strasbourg en 2017. À ce jour, la période de fin d’année la plus douce depuis 1947 revient fin décembre 2021, entre Noël et le 1er janvier. , 2022.
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Températures extrêmes enregistrées en décembre depuis 1900
Min. Max.
-32,8°C, le 9 décembre 1967 à Mouthe (25) 27,2°C, le 4 décembre 1985 à Pau (64)
-25,8°C, le 18 décembre 1933 à Clermont-Fd (63) 25,1°C, le 2 décembre 1985 à Biarritz (64)
-24,6°C, le 22 décembre 1938 à Lyon (69) 22,5°C, le 16 décembre 1985 à Bordeaux (33)
-23,9°C, le 10 décembre 1879 à Paris (75) 21,9°C, le 18 décembre 1989 à Clermont-Fd (63)
-21°C, le 29 décembre 1964 au Mans (72) 17,1°C, le 16 décembre 1989 à Paris (75)
Tempêtes historiques
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Les tempêtes hivernales frappent la France surtout en janvier et février. Depuis 1980, sur 30 tempêtes hivernales majeures, environ 20 % se sont produites en décembre. Elles furent parfois très violentes, notamment celles de décembre 1999, qui restent gravées dans les mémoires comme les « tempêtes du siècle ». Ces tempêtes sont principalement provoquées par la circulation rapide des dépressions atlantiques, mais certaines font encore rage dans le sud-est avec les dernières Épisodes méditerranéens de la saison.
Précipitations : le début de la saison des neiges en montagne
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Le mois de décembre est statistiquement un mois pluvieux en France, sous l’influence des vents océaniques dominants d’ouest chargés d’humidité. Toutefois, les cumuls pluviométriques diminuent légèrement par rapport au mois de novembre, notamment dans le sud-est, où les épisodes méditerranéens deviennent moins fréquents au fur et à mesure de l’avancée de la saison.
Statistiquement, les régions de la côte atlantique sont les plus humides, tandis que les régions de l’Est sont les plus sèches en raison d’un climat plus continental, froid et sec. Les cumuls mensuels varient presque du triple, avec par exemple 50 mm en moyenne à Strasbourg (67) contre 150 mm à Biarritz (64). Enfin, le mois de décembre correspond également aux dates moyennes de premières chutes de neige en plaine à l’ouest et au sud (Bordeaux : 15 décembre).
Au même moment, la neige commence à s’épaissir en montagne : décembre marque véritablement le début de la saison des neiges, avec les vacances scolaires de Noël à l’horizon.
Les régions les plus et les moins ensoleillées en décembre
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Les régions les plus ensoleillées sont principalement côtières, du sud de la Bretagne à l’Aquitaine et sur le pourtour méditerranéen. Ce phénomène est lié à la météo très changeante en bord de mer, expliquant de beaux dégagements entre perturbations. Le bassin méditerranéen connaît moins d’épisodes d’intempéries qu’en novembre, si bien que l’ensoleillement y est le meilleur de France. En revanche, les régions montagneuses ont plus de nuages accrochés sur leurs flancs et moins de soleil. Les régions de l’Est connaissent également de fréquentes journées grises, sous brouillard et nuages bas, expliquant ces faibles niveaux d’ensoleillement malgré des précipitations plus faibles qu’ailleurs.
C’est arrivé en décembre
Des tempêtes dévastatrices
– décembre 1999 : deux tempêtes exceptionnellesbaptisés Lothar et Martin, se sont succédés les 25 et 27 décembre, ce qui, statistiquement, est inhabituel. Lors de la tempête Martin du 27 décembre 1999, environ 6 % de la zone métropolitaine a été frappée par des rafales supérieures à 160 km/h, ce qui ne s’était jamais produit depuis le début des records modernes. Les valeurs maximales atteignent 173 km/h à Paris-Orly, 198 km/h à l’île d’Oléron (17) et 205 km/h à Mandelieu La Napoule (06).
– 1952 : Les rafales de vent ont atteint 184 km/h à Tours le 12 décembre.
– 1962 : une tempête méditerranéenne atteint 216 km/h au Cap Corse.
– 1976 : une tempête atlantique exceptionnelle provoque des rafales de 176 km/h à Millau et Quimper.
– 1979 : une dépression de l’Atlantique souffle à 169 km/h à Cancale (35) tandis que le Cap Béar (66) enregistre 194 km/h.
– Fin décembre 1979 : les tempêtes océaniques se succèdent. On note 158 km/h à Granville (50).
– Fin décembre 1991 Le temps est également orageux avec des rafales à 205 km/h au Cap Corse et 148 km/h à Cancale (35).
– 1997 : 180 km/h sont observés à Leucate (11) lors d’une tempête méditerranéenne.
Inondations majeures
– Fin décembre 2000des pluies répétées en Bretagne, combinées à un coefficient de marée élevé, provoquent d’importantes inondations dans le Finistère : Quimperlé, Morlaix et Landerneau sont submergées et touchées.
– Début décembre 2003de grandes crues touchent tous les fleuves entre la Loire et le Rhône, la Camargue est inondée. Il y a 7 victimes.
Tempêtes de neige et records de froid
– 10 décembre 1879 à Paris (75), le « jour le plus froid » de l’histoire contemporaine, avec -23,9°C enregistré au parc Montsouris.
– 28 décembre 1962, lors de l’hiver le plus froid du XXe siècle, les températures ont plongé jusqu’à -19°C à Colmar (68) et -15°C à Auxerre (89).
– 31 décembre 1978 : un blizzard éclate le soir du réveillon 1978 au nord de la Loire. A Paris, la température passe de +10°C le matin, sous la pluie, à -10°C le soir sous la neige. Des centaines d’automobilistes sont coincés sur les routes de Normandie et de Beauce. C’est la « marée blanche ».
– 10 décembre 1990la région Rhône-Alpes est paralysée par la neige : jusqu’à 70 cm de chutes en plaine. Le même scénario se reproduit en 1991 : des milliers de vacanciers sont bloqués sur les routes des Alpes, le plan ORSEC est lancé.
– décembre 2010 est le plus froid depuis 40 ans, avec de la neige dans les plaines jusqu’à Noël. Au début du mois, des chutes de neige remarquables sont tombées sur les côtes de la Manche, avec des épaisseurs proches de 60 cm à Cherbourg (50). A Paris, nous avons observé 16 jours de neige au sol et une épaisseur maximale record de 12 cm au parc Montsouris. Le froid est quasi permanent mais il n’existe pas de véritables records pour le mois de décembre. Or, la moyenne mensuelle en France est inférieure de 3°C à la normale, ce qui n’était pas arrivé depuis 1969. On a encore enregistré -18°C à Strasbourg dans la nuit du 25 au 26 décembre et -15°C. C à Auxerre (89).
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