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une entreprise mayennaise a participé à la reconstruction de la flèche Notre-Dame

C’est un projet qui marquera à jamais ces menuisiers mayennais. Pendant plus de deux ans, une cinquantaine de salariés de l’entreprise Cruard Charpente de Simflé, dans le sud Mayenne, ont travaillé sur la reconstruction de la flèche de Notre-Dame-de-Parisqui s’est effondré lors de l’incendie du bâtiment le 15 avril 2019.

« Les salariés ont reporté leur retraite pour pouvoir participer »

Aujourd’hui, la flèche n’est pas dans les ateliers… elle est revenue à la cathédrale il y a presque un an déjà. Pourtant, le souvenir de ce projet hors du commun est encore dans toutes les têtes. Damien Leveau est menuisier au sein de l’entreprise depuis dix ans. “C’était vraiment exceptionnel. Le travail qui a été réalisé sur ces pièces est énorme en terme de précision, ce sont des assemblages très techniques. C’est le maximum qu’on peut faire en menuiserie, on sait qu’on ne fera ça qu’une fois dans sa vie», confie-t-il.

Les patrons de Cruard Charpente, Florian et Aurélien Lefèvre, savent que cet épisode a eu un impact sur leurs salariés. “Sur un chantier type, il y aura deux équipes, six personnes maximum. Là, c’était le premier projet qui rassemblait autant de personnes, une cinquantaine de personnes autour d’un même objectif.» Une expérience qui a rapproché les équipes tant sur le plan humain que professionnel.Cela a rapproché les gens, cela a fait progresser les jeunes. Il y a deux retraités qui ont prolongé leur contrat d’un an pour pouvoir travailler sur le bâtiment. Cela montre que c’est l’œuvre d’une vie, et une belle aventure humaine.», conclut Florian Lefèvre.

Cinquante salariés de Cruard Charpente travaillaient sur le chantier de Notre-Dame : menuisiers mais aussi chefs de chantier et dessinateurs.
Menuiserie Cruard / DR

La même flèche que celle de Viollet-le-Duc !

En recevant l’appel à projets avec trois autres sociétésles deux frères étaient conscients de l’immense défi qui les attendait. “C’est un projet tellement technique, tellement prestigieux aussi. Après c’est super d’être sélectionné, il faut être capable de faire le travail», sourit Aurélien Lefèvre. Le défi résidait tout d’abord dans l’envergure de la flèche. Son point culminant culmine à 96 mètres. » Et il fait environ 56 mètres de haut. Il existe également plus de 2000 assemblages tous plus complexes les uns que les autres. Dès que vous avez une pièce qui se croise, qui rencontre une autre pièce, il faut qu’elle s’emboîte parfaitement.

Le défi était de taille : reproduire la flèche à l’identique… La même que celle conçue par L’architecte français Eugène Viollet-le-Duc lors de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle. “Il y avait pas mal d’archives de l’époque, et c’était vraiment très bien. Nous avons également eu un scan 3D de la flèche qui avait été réalisé en 2018, et cela a beaucoup aidé les équipes.», explique Aurélien Lefèvre. La pose de la charpente de la flèche a eu lieu il y a un an et jusqu’à cet été les équipes ont travaillé sur les finitions et les éléments de décoration : près de 30 000 heures de travail pour les menuisiers mayennais.

En tout, 600 compagnons ont travaillé à la reconstruction de Notre-Dame-de-Paris.
Menuiserie Cruard / DR
 
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