Présent en conférence de presse d’après-match comme souvent après une défaite, l’entraîneur rochelais Ronan O’Gara n’a pas mâché ses mots après la défaite à domicile contre Vannes (14-13) ce samedi en Top 14.
Qu’est-ce que tu ressens, chaud ?
Pour le moment, je n’ai pas besoin de chercher trop en profondeur car en live, c’était facile de voir qui allait gagner le match. La meilleure équipe a gagné. Félicitations à Vannes. Une équipe avec beaucoup de volonté, d’appétit, d’envie, d’agressivité et un bon plan de jeu. Ils étaient meilleurs que nous. Quand c’est comme ça, je dois les féliciter. Nous avons pris une leçon ce soir. Le rugby est une question d’engagement, d’appétit et de volonté. Ce sont trois valeurs extrêmement importantes et il nous en a manqué trois ce soir. Ce soir, hein, pas généralement. Le seul point positif ce soir c’est qu’il y a un match vendredi soir (déplacement à Bath, pour l’ouverture de la Champions Cup, NDLR)
C’est l’immense exploit de la 11ème journée ! Les Vannetais sont allés chercher une incroyable victoire – leur première à l’extérieur cette saison – face à des Rochelais bien trop attentistes et sans solution (14-23).
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Vous avez déjà connu des gifles à domicile (contre Pau, Bordeaux-Bègles, Lyon ou encore Castres) ces dernières saisons. Le vivez-vous comme une actualité, après seize réceptions victorieuses d’affilée en Top 14 ?
Ce qui me déçoit le plus, c’est le contenu. Qu’est-ce que c’est! ? C’est un manque total de précision. Nous n’avons rien montré devant nos fidèles supporters. C’était un match à domicile pour préparer la Coupe d’Europe. Nous avons échoué dans tous les domaines. Mais l’architecte principal, c’est moi. C’est une grosse gifle, oui.
Avez-vous remarqué des signes avant-coureurs ?
Non ! Non ! Regardez l’équipe, regardez l’expérience. Wardi, Atonio, Douglas, Skelton, Botia, Haddad, Jegou, West, Iribaren… Quand on pense que ça va bien après une bonne deuxième mi-temps à Castres… Dans ma culture, la motivation vient de soi. Mais en championnat, ici, avec certains, je pense que je dois crier davantage dans la semaine. Pouvez-vous imaginer? Je dois crier plus cette semaine, Ronan O’Gara doit crier plus cette semaine !
Qu’avez-vous dit à vos joueurs à la pause ?
C’est Brice (Dulin) qui a pris la parole. Nous étions deux dans le temps, nous n’avons pas ajouté de vitesse, nous n’avons pas attaqué avec menace… Regardez comment Vannes a taclé et attaqué les rucks. Leur charnière a bien contrôlé le match avec un bon jeu au pied, mais nous n’avons pas capitalisé sur notre point fort. C’est impossible avec un arbitre comme ça d’avoir du rythme dans le match. On a passé 25 minutes à préparer les mêlées, c’est un enfer. On aurait aimé avoir un match pour préparer l’Europe avec un peu de rythme. Qu’avons-nous fait ce soir ? J’ai l’impression que le match a duré trois heures.
Votre équipe a-t-elle manqué de respect envers Vannes ?
Non, je ne suis pas à la place de mes joueurs, mais je ne pense pas. Parce qu’on a manqué de précision, d’engagement et d’agressivité. Mais le respect, non. Même à 7-0, nous n’avons pas réalisé notre point fort. Je n’ai pas souvent vu notre prestation dans des mêlées comme celle-là… Sur la ligne de touche, au pied non plus. Vannes a dominé. C’est un excellent résultat pour le sport, mais c’est un résultat catastrophique pour moi. Si vous prenez un tel engagement, vous le méritez. Les Vannais l’ont appris la semaine dernière : si vous continuez à frapper à la porte, elle s’ouvrira. Vannes l’a fait, et bravo à eux. Mais d’un autre côté, nous avons touché le fond ! Quand vous faites cela, vous ne pouvez pas y retoucher.
Ce n’est pas la première fois que cela se produit avant un match de Champions Cup. Vos joueurs étaient-ils déjà en tête à Bath ?
Je l’espère. Mais ça reste une excuse… Il arrive un moment où il faut aussi prendre ses responsabilités. Tout le monde, moi y compris, doit améliorer les choses qu’il contrôle. Cela n’arrive pas à Toulouse.
Que dois-je changer pour le voyage à Bath ?
Tous ! Mais ce n’est pas drôle. Qu’est-ce qu’on transfère du centre d’entraînement au match, qu’est-ce qu’on donne à regarder aux supporters ? Zéro. C’est sérieux. C’est sérieux. Sans engagement, sans agressivité et sans volonté… Je pensais que nous en avions fini avec des choses comme ça. Je pensais que nous commencions notre saison. Nous avons fait le contraire.