C’est historique, et le bruit fait par ses nombreux partisans le proclame longtemps après l’exploit. Vannes, fondée en 1950 et promue pour la première fois en première division, a remporté (14-23) samedi 30 novembre son tout premier match de Top 14 loin de La Rabine. C’est d’autant plus remarquable que cela se déroule dans un Marcel-Deflandre qui, en championnat, n’était plus tombé depuis le 29 octobre 2023, contre Castres (24-27). C’est une leçon – ou « kentel », en breton.
Les Gwenn Ha du flottent fièrement, les tambours résonnent, le stade se vide avant un tour d’honneur de La Rochelle qui porte mal son nom. « C’est important de savourer. Il faut rester humble, continuer à travailler mais une chose est sûre, on va vraiment profiter de ce week-end», sourit Mathieu Cidre, l’entraîneur des avants du Morbihan. « À +9, les supporters bretons ont été incroyables », s’amuse Cyril Blanchard, le talonneur d’un RCV qui met la pression sur Lyon dans la lutte pour le maintien. Ils sont malades ! »
« C’est facile de dire que nous sommes nuls, mais à quoi ça sert ? Nous devons avoir des certitudes »
Cet adjectif convient également aux Jaunes et Noirs très pâles, qui n’en sont pas à leur première tentative de suffisance. En seconde période, ont-ils même enchaîné plus de cinq passes dans le camp adverse ? Maladroits en touche, secoués en mêlée et sans la moindre once d’inspiration, impossible pour eux de proposer quoi que ce soit, contrairement à un premier acte oscillant entre extrême lenteur et mauvais choix de charnière. Le rugby ne change pas : sans envie, il n’y a pas de salut. Dès la mi-temps (7-7), la rechute s’est accrochée face à des Maritimes déjà fessés par Bayonne à Anoeta (37-7). Elle n’a surpris personne. Le coup de gueule de Vincent Merlining en octobre n’aura fait son effet que depuis plus d’un mois.
Des insultes au petit déjeuner ?
« Il faut maintenant savoir comment sortir de ce malaise, et rapidement. C’est ce qui est le plus intéressant. Je dois donner confiance aux joueurs pendant la semaine pour attaquer Bath. C’est facile de dire que nous sommes nuls, mais à quoi ça sert ? Nous devons avoir des certitudes dans certains domaines de notre jeu pour pouvoir bien performer à Bath. Je suis le plus frustré, je suis super déçu, c’est ma responsabilité”, déclare Ronan O’Gara, alors que le vice-champion anglais accueillera le club dans la caravelle vendredi, en ouverture de la Champions Cup.
« Ma force réside dans l’adversité. Cela a toujours été le cas dans ma carrière d’entraîneur et de joueur. Mais sans travail, sans agressivité, sans attitude, ce n’est pas possible, s’étrangle le manager irlandais. Cela vaut aussi bien pour Vannes que pour Toulouse. J’ai dit aux joueurs de ne pas regarder trop en profondeur, on peut arranger ça mais, d’un autre côté, « il faut vouloir changer ça ». Sinon, cela va se répéter. C’est normal que les supporters soient partis avant la fin. J’ai aussi dit aux joueurs que j’espère qu’ils auront le courage d’aller prendre leur petit-déjeuner à La Rochelle demain (dimanche). Je vais sortir, j’espère que je vais accepter les insultes. C’est normal pour moi, je viens du Munster… C’est important que les joueurs ressentent la frustration du public. Sinon, ce n’est pas une vraie équipe. »
Remarques
4/10 Dulin, Jégou, Nowell
3/10 Seuteni, Wardi, Lespiaucq, Atonio, Douglas, Skelton, Botia, Haddad-Victor, Danty, Vunivalu
2/10 À l’ouest, d’Irib
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