Il s’est fixé une mission : “Prenez autant de points que possible et commencez en premier”. Car oui, Earvin Ngapeth quittera l’Alterna Stade Poitevin à la fin de cette année 2024, comme il en avait la possibilité. Il l’a fait savoir ce vendredi et devrait s’engager pour un an et demi avec Fenerbahçe, septième du championnat turc et engagé en Ligue des champions.
Malgré les efforts et la proposition du SPVB Alterna de conserver le double champion olympique jusqu’en 2028, celle de son futur club, trois voire quatre fois supérieure, était impossible à refuser. Alors qu’il lui reste encore quatre matches à jouer sous les couleurs noir et blanc jusqu’au derby face au TVB prévu le 27 décembre, Earvin Ngapeth explique son choix.
La décision de partir a-t-elle été difficile à prendre ?
« Depuis un mois et demi, c’est difficile. J’ai vite compris que ça allait être dur de partir. Mais après avoir retourné la question à maintes reprises avec la famille, cela aurait été une folie de refuser. J’ai 33 ans, je suis plus proche de la fin que du début de ma carrière et quand il y a des opportunités comme ça, c’est compliqué de les repousser. Cependant, nous avons essayé par tous les moyens avec Nonos (Cédric Enard) et Alterna de trouver des solutions mais financièrement la différence est trop importante. »
Il y a le cœur et la raison, et c’est donc la raison qui a prévalu…
” Exactement. Après ces trois mois ici, je me rends compte que la France est encore très loin des autres championnats. Mon engagement à Poitiers pendant quatre ans aurait pu changer certaines choses mais c’est vraiment un travail d’une durée encore plus longue. Et après discussions avec la famille, il valait mieux passer un an et demi à l’étranger afin d’assurer davantage l’avenir. Et nous verrons ce qui se passera ensuite. »
Etes-vous conscient des efforts déployés par Alterna Stade Poitevin pour vous préserver ?
” Bien sûr. C’est pourquoi nous avons essayé de trouver des solutions. Mais en fin de compte, malgré le cœur et les efforts de toutes les parties, la différence est trop grande. »
« Si je reviens en France, ce sera à Poitiers »
En prenant cette décision, n’avez-vous pas peur de passer pour un mercenaire ?
«Je pouvais comprendre pourquoi les gens seraient déçus. Après, il a été annoncé dès le départ que je partirais sûrement. Nous étions un peu excités, moi en premier. J’étais bon à Lawson-Body, dans les autres salles pleines en France. Je me suis dit : « ça fait du bien de jouer chez soi et de voir qu’il y a un vrai public. « À un moment donné, je me suis dit oui, je vais rester. Mais il y avait un choix à faire. C’est comme ça. »
Ce départ marque-t-il la fin de l’histoire avec le club ?
” Certainement pas. Avec Cédric, nous avons beaucoup parlé du centre de formation. J’ai vraiment envie de m’investir dans ce projet. Nous continuerons à discuter. Quoi qu’il arrive, je serai toujours là pour ce club. Cédric sait qu’il peut m’appeler à tout moment et que je ferai de mon mieux pour répondre à vos besoins. »
Auriez-vous envie de revenir dans deux ans ?
« Si je reviens en France, ce sera à Poitiers. Après, je pense qu’il y aura une période un peu compliquée à traverser. C’est une étape. Dans un an et demi, si je veux revenir, je téléphonerai certainement à Cédric et on verra comment ça peut se passer. Mais je ne pense pas que je referais ce que j’ai fait en signant pour quatre mois. Le jour de mon retour, ce sera pour de bon. Parce que c’est vraiment difficile. C’est une situation compliquée pour moi, le club et l’équipe, de lâcher prise sur un collectif qui vit très bien ensemble. »
Vous pensez déjà au dernier match à l’Arena le 27 décembre ?
« Il y aura beaucoup d’émotions, ce sera difficile mais j’étais prêt dès le début car je savais que c’était une possibilité. Ce sera une grande fête du volley et c’est bien que l’Arena clôture cette aventure. »
Votre visite a suscité un enthousiasme incroyable…
« Au niveau des chambres, c’était juste amusant. Je me sentais super chanceux de pouvoir vivre cela et recevoir tout cet amour. Ce furent à chaque fois des moments de bonheur. C’était bien pour le volley français mais aussi pour la ville de Poitiers. On en parlait partout et j’étais super content de pouvoir faire ça. »
Sans vous, pensez-vous que l’équipe a le potentiel pour jouer tout en haut du classement et réaliser un bon parcours en play-offs ?
« Nous avons une équipe jeune qui travaille avec un coach qui fait progresser chacun au jour le jour. Individuellement et collectivement. C’est génial. J’espère que les progrès iront vite pour garder une bonne place en play-offs et je ne doute pas trop qu’à ce moment-là, l’équipe sera compétitive pour viser le titre. »
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