Après les avertissements de Moody’s et Fitch, l’agence de notation S&P Global Ratings (anciennement Standard & Poor’s) a décidé de maintenir la note de la dette souveraine de la France à AA− ainsi que sa perspective stable, vendredi 29 novembre, alors que le gouvernement multiplie les compromis pour tenter d’y échapper. une motion de censure, qui pourrait intervenir dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale et plonger, estime l’exécutif, la France dans une ” tempête “ économique et financière.
« Malgré l’incertitude politique, nous attendons de la France qu’elle se conforme – avec retard – au cadre budgétaire européen et consolide progressivement ses finances publiques à moyen terme »a indiqué l’agence américaine dans un communiqué.
La décision de l’agence de notation reflète la « crédit accordé au gouvernement » de Michel Barnier, a déclaré le ministre français de l’Économie, Antoine Armand. « En maintenant la note de la France, Standard and Poor’s démontre le crédit accordé au gouvernement pour réduire le déficit et redresser nos finances publiques. L’agence souligne cependant le risque lié à l’incertitude politique qui remettrait en cause cette trajectoire.a-t-il souligné dans une réaction écrite envoyée à la presse.
En mai, l’agence de notation américaine a abaissé d’un cran la note française, de AA à AA−, avec perspective stable, réduisant ainsi les risques d’une nouvelle dégradation dans l’immédiat. En octobre, Moody’s et Fitch ont maintenu la note française avec une perspective négative. Après une baisse des retraites ou des cotisations patronales, le gouvernement a accepté de ne pas augmenter une taxe sur l’électricité au-delà de son niveau avant le bouclier tarifaire, afin de satisfaire le Rassemblement national (RN), qui menace de s’allier à la gauche pour le renverser.
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Pour François Villeroy de Galhau, le projet de budget va « dans le bon sens »
Malgré ces “ajustements” réalisée dans le projet de budget, qui prévoyait initialement 60 milliards d’euros d’effort en 2025, a assuré le Premier ministre « tout pour rester autour de 5% » déficit public par rapport au produit intérieur brut (PIB), après un glissement attendu à 6,1% en 2024. La France reviendrait sous le plafond européen de 3% en 2029, trajectoire validée par Bruxelles.
Et politiquement, le risque demeure. Vendredi, la leader du RN, Marine Le Pen, ne semblait pas disposée à renoncer à censurer le gouvernement la semaine prochaine, l’accusant de concessions. « non financé par les économies structurelles » et de « précipiter la crise financière ».
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Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a prévenu vendredi que “reprendre le contrôle” des finances publiques relevait de la responsabilité de « intérêt national » afin de ne pas augmenter le coût de la dette. Le projet de budget du gouvernement sera “dans la bonne direction”selon lui.
Cette incertitude politique, qui perdure depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, agite les marchés. L’écart (propagé) entre les taux souverains français à dix ans et ceux de l’Allemagne, considérée comme une valeur refuge en Europe, ont atteint en début de semaine un plus haut depuis 2012. Le taux d’emprunt de la France est supérieur à ceux de l’Espagne et du Portugal et a brièvement dépassé pour la première fois mercredi celui de la Grèce, pays au bord de la faillite.
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