Michel Barnier a annoncé ce jeudi 28 novembre sa décision « de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité », mais seul un tiers de la surtaxe prévue pour l’année prochaine sera en fait abandonné. Certains ménages verront donc le prix de leur énergie augmenter en février.
Le cadeau s’avère moins attrayant qu’il n’y paraissait. Ce jeudi 28 novembre, Michel Barnier a annoncé reculer dans l’une des batailles budgétaires pour 2025 : « J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances », a-t-il indiqué au Figaro. Mais le Premier ministre ne fait en réalité qu’un retour en arrière.
Plus tard dans la journée, le ministère des Finances a précisé que les impôts augmenteront bel et bien l’année prochaine, pour revenir à leur niveau d’avant la crise énergétique. Ces prélèvements ont été réduits en 2022 pour amortir la flambée des prix, avant d’être partiellement rétablis début 2024. En 2025, le retour à la normale devrait faire payer aux ménages quelque 2 milliards d’euros de plus, selon les documents budgétaires. .
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En réalité, le gouvernement renonce « seulement » à pousser le curseur encore plus loin : dans son projet initial, il avait prévu d’augmenter les impôts au-delà de leur niveau d’avant-crise, afin de prélever un milliard d’euros supplémentaire sur les factures des ménages. Autrement dit, seul un tiers de la surtaxe initialement prévue est annulé.
Les consommateurs ont peut-être aussi été trompés par les réactions du Rassemblement national (RN), qui avait fait de la surtaxe électricité un « ligne rouge » justifiant la censure du gouvernement. Ce mardi 26 novembre, Jordan Bardella a proclamé sur que son parti « [venait] remporter une victoire en obtenant de Michel Barnier l’annulation de la taxe de 3 milliards d’euros sur l’électricité « . Or, seule une partie de cette somme a donc été restituée aux ménages, alors que le RN avait exigé l’annulation complète de l’augmentation.
Supplément pas toujours compensé
Les déclarations du premier ministre étaient également équivoques quant à l’impact à attendre sur les projets de loi. Près du Figaroil a affirmé que sa concession « permettra une baisse des prix de l’électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9% initialement prévue « . Là encore, le Premier ministre se garde de préciser que seule une partie des consommateurs en verra la couleur.
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Pour les clients « tarif bleu » d’EDF, la hausse des taxes sera plus que compensée par une baisse du coût de l’électricité. Cette dernière est fixée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), selon une formule basée sur les prix de marché des deux dernières années.
En février prochain, ce calcul cessera de prendre en compte l’année 2022, durant laquelle les prix ont atteint des sommets. De quoi permettre l’inflexion de 14 % promise par Michel Barnier, malgré la hausse prévue de la fiscalité. Actuellement, l’énergie fournie via le tarif bleu est crypté à environ 130 euros le MWh, soit bien au-dessus du coût de production de l’électricité française.
A l’inverse, les clients des offres de marché ont déjà pu profiter de la baisse des prix, qui s’est accélérée à partir de fin 2023. Le coût de leur énergie ne devrait pas encore baisser en février : en l’absence de ce contrepoids, la hausse des les impôts vont donc alourdir leur facture. Sont concernés les ménages qui ne sont ni abonnés au tarif réglementé ni à une offre indexée sur celui-ci. Soit au moins 24% des ménages, selon les chiffres transmis par la CRE à la Libération. Peuvent-ils se consoler en y voyant un simple retour de pendule ?
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