« Le chrono de Francis est incroyable, le record n’a jamais été détenu aussi longtemps par un bateau. Ce sera très difficile de s’améliorer, c’est ce qui rend le challenge intéressant. Et pour le battre, il faut au moins essayer de le battre ! » s’est moqué Gabart en marge du départ du Vendée Globe.
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Il y a huit ans, une météo bénie des dieux propulsait les concurrents du Vendée Globe 2016-2017 et d’Idec. Armel Le Cléac’h, en solitaire et en monocoque, a abaissé le record de… Gabart de 78 à 74 jours en 2012-2013. Fin 2017, le skipper charentais d’origine battra le record du multicoque en solitaire à bord du trimaran « Macif », en 42 jours et 16 heures, avec des temps intermédiaires encore meilleurs que ceux de Joyon.
Bref, il connaît le parcours et la recette d’un record autour du monde, et notamment le choix de la fenêtre météo de départ au large d’Ouessant.
Optimiser le départ
« L’idéal est d’avoir un Atlantique Nord rapide, synchronisé en quelque sorte avec un Atlantique Sud rapide aussi, avec un train de dépressions ou une dépression le long du Brésil, pour aller vite vers l’Afrique du Sud avec un anticyclone de Sainte-Hélène décalé au nord qui nous permet de prendre une trajectoire directe. Il faut optimiser le départ et profiter de chaque opportunité », explique le marin de 41 ans.
Si la flotte actuelle du Vendée Globe n’a pas connu un départ rapide, car en course on ne choisit pas sa date de départ, elle a eu exactement ces conditions au point de se remettre en piste pour améliorer les 74 jours du Cléac’h.
François avait réussi à accrocher une dépression dans l’Atlantique et à la maintenir dans l’Indien et le Pacifique.
Le départ et la poursuite rapide, « c’est ce que nous avons réussi à faire, Francis et son équipage puis moi fin 2017. Francis n’a pas eu un Atlantique Nord très favorable, il a aussi pris un peu de temps le long des côtes brésiliennes, par contre il avait réussi à attraper une dépression qui l’a amené vers l’Afrique du Sud et surtout qu’il a réussi à maintenir dans l’Indien et dans le Pacifique. C’est quelque chose qu’on ne contrôle pas au moment du départ, une petite part de chance, de hasard. »
Un tableau cohérent avec celui de la Vendée actuelle, avec une traversée de l’Indien annoncée très rapide dans le déferlement des dépressions sud.
« L’histoire montre que la météo en Équateur n’est pas définitive », insiste Gabart. Ce dont vous avez besoin, c’est de travail acharné et d’un bon bateau. A mon palmarès, je n’ai pas non plus fait une grande traversée de l’Indien, mais j’ai eu du succès dans la remontée de l’Atlantique, notamment vers le sud encore. » Et ça, les premières prévisions météorologiques, qui sont dans une semaine environ, ne peuvent pas prédire ça…
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