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4ème semaine de grève des chauffeurs de bus de Cergy

Cela fait désormais 21 jours que les dépôts de bus de Conflans-Sainte-Honorine (78) et de Saint-Ouen-l’Aumône (95) qui desservent l’agglomération de Cergy sont paralysés. En effet, depuis le 7 novembre, plus de 90 % des chauffeurs de bus sont en grève pour protester contre la forte dégradation de leurs conditions de travail.

Les conducteurs dénoncent une accélération de cette dégradation depuis qu’ils ont changé d’employeur en janvier dernier, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence. Les deux dépôts, anciennement gérés par STIVO et Transdev, sont désormais gérés par Francilité Seine-et-Oise, filiale du groupe Lacroix-Savac. Fred, délégué syndical FO, décrit une situation intenable : « Tout s’est dégradé depuis le 1er janvier et depuis septembre, ils ont changé nos feuilles de services, c’est devenu un véritable enfer. Une ligne qui, par exemple, faisait un trajet en vingt minutes doit désormais le faire en seize. ». Les conducteurs sont confrontés à des extensions de services, à une réduction drastique de leurs temps entre les trajets qui les empêche de faire des pauses ou encore à une multiplication des services avec interruption, avec jusqu’à quatorze heures d’amplitudes. .

Les jeunes conducteurs sont particulièrement touchés par cette situation, car les accords actuels ne préservent les avantages sociaux qu’à ceux ayant signé leur contrat avant le 1er janvier 2024. Par exemple, “les jeunes qui reviennent reçoivent 1 450 euros pour les prestations de 18h à 20h”explique Fred. Autre exemple de discrimination : ils ne bénéficient pas du treizième mois avant un an d’ancienneté.

Face à cette situation, les grévistes, soutenus par FO et la CGT, réclament des temps de pause, des horaires adaptés, la revalorisation de la prime pour les services de nuit, des toilettes dans les terminaux ou encore le renouvellement des bus qui sont dans un état désastreux.

Cette grève est un cri d’alarme contre les effets dévastateurs de l’ouverture à la concurrence dans le secteur des transports publics. « Le système est fait exprès. Il ne s’agit pas d’un rachat d’entreprise dans lequel nous respectons les accords. Il s’agit de renégocier les conditions de travail à la baisse tous les six ans.»dénonce une nouvelle fois Fred. Alors que le réseau RATP s’ouvre à la concurrence, il est urgent de prendre conscience des risques qu’elle comporte et de s’y opposer collectivement. Pour soutenir le combat exemplaire mené par les chauffeurs franciliens de Seine-et-Oise, faites un don à leur fonds de grève !

 
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