Emmanuel Macron vient leur rendre hommage en personne, vendredi 29 novembre. Les artisans et compagnons qui ont travaillé à la restauration de Notre-Dame de Paris seront accueillis par le chef de l’État, qui viendra visiter l’édifice religieux pour la septième et dernière fois avant sa réouverture prévue le samedi 7 décembre.
Dans cinq ans, plus de 2 000 artisans et compagnons a travaillé minutieusement sur ce projet colossal avec 250 entreprises. Au départ, il y avait une phase de sécurisation et de dédouanement, puis une charpente refaite à l’identique en chêne massif et tout un tas de défis permanents à relever. Un groupe de menuisiers, qui ont réalisé le fût en bois au cœur de la flèche, revient sur leur mission extraordinaire : « C’est un niveau de calcul jamais atteint auparavant avec 250 pièces, 350 assemblages, c’est très délicat.
Il fallut également reconstruire la voûte qui s’était effondrée à la croisée du transept. La difficulté résidait dans le fait de «mettre des pierres neuves à côté des vieilles pierres et avoir une continuité esthétique », souligne le géologue David Dessandier. Ces pierres nouvelles étaient notamment extraites de carrières de l’Oise. « Ils doivent être esthétiques d’un point de vue esthétique et physico-mécanique. Cela signifie couleurs, grains, résistance, perméabilité et porosité. Le choix a des décennies derrière nous donc nous ne devons pas nous tromper », poursuit-il.
Une technique innovante pour nettoyer le bâtiment
Les tailleurs de pierre utilisèrent alors techniques médiévales de reconstruction des arcs, des nervures qui portent la voûte et pendant ce temps, les sculpteurs travaillaient sous une tente sur la place pour fabriquer des têtes d’anges pour l’ornement. Pour retrouver l’éclat de la pierre, sa blondeur, un grand nettoyage s’imposait. Pour cela, une technique innovante a été utilisée avec latex liquide projeté sur 42 000 mètres carrés de murs et piliers. Cette couche d’élastomère était ensuite enlevée comme une peau morte et emportait avec elle toutes les saletés accumulées.
Dans les chapelles autour du chœur, Marie-Cécile Kfoury, peintre et restauratrice, a utilisé son pinceau pour révéler des merveilles. « Il y avait toute une théorie sur l’utilisation des couleurs dans un lieu particulier et nous avons ainsi pu retrouver tout ce que nous connaissions, mais que nous ne voyions pas. Nous sommes surpris par la gamme colorée qui est assez audacieuse, incroyable, magnifique et flamboyante», souligne l’expert.
« Un projet de cette qualité, nous ne l’aurons plus jamais »
Pour souligner tout cela, l’éclairage a été entièrement repensé. Les câbles étant recouverts de plomb, il a fallu tout retirer et repartir de zéro. Cette mission a été confiée à Patrick Rimoux, sculpteur lumière, qui a multiplié les points lumineux. « Nous mettons 1 400 projecteurs pilotables en intensité et couleur de lumière. (…) Nous allons faire ces variations de couleur du blanc au cours de la journée en fonction des liturgies”, explique-t-il.
L’effet d’éclairage est également amélioré grâce à la restauration de tous les vitraux. Miwoche, apprenti verrier, a eu la chance de participer : «J’amènerai certainement des amis ou de la famille juste pour leur montrer la petite pancarte que j’ai nettoyée.
Depuis cinq ans et le terrible incendie qui a ravagé Notre-Dame, RTL suit pas à pas cette renaissance de la cathédrale. Le mot de la fin revient à Christian Lutz, l’un des deux architectes de la restauration du grand orgue : «Un projet de cette qualité, on peut dire que nous n’en aurons plus jamais. Cette aventure humaine hors du commun, on ne la vit qu’une fois. »
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