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on vous explique pourquoi le gouvernement pourrait tomber la semaine prochaine et quelles en seraient les conséquences

Invité du 20 heures de TF1 ce 26 novembre 2024, Michel Barnier a annoncé qu’il pourrait « certainement » utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour voter le budget 2025 s’il n’obtient pas le soutien de l’Assemblée. Que risque-t-il ? L’avis de Dominique Rousseau, avocat et professeur de droit constitutionnel à Montpellier.

Le budget 2025 est composé de trois textes déposés par le gouvernement : le projet de loi de finances (PLF), le projet de loi de finances de fin de gestion (PLFG) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Utilisation de l’article 49.3

La nouvelle version du PLFSS 2025 doit être débattue ce lundi 2 décembre à 15 heures à l’Assemblée nationale en commission paritaire. Michel Barnier pourrait alors, “à tout moment”déclencher l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. « S’il est convaincu que quels que soient les efforts déployés pour parvenir à un consensus, il n’y aura pas d’accord, il déclenchera le 49.3 »explique le juriste et constitutionnaliste montpelliérain Dominique Rousseau.

L’article 49.3 de la Constitution autorise le gouvernement à adopter le texte sans vote, mais permet donc aux oppositions de déposer une motion de censure.

Le gouvernement va-t-il tomber ?

Le risque pour le gouvernement est qu’une alliance se dessine entre le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement national (RN) qui deviendrait alors majoritaire. Ils pourraient alors déposer une motion de censure : “S’il est adopté, le budget sera rejeté et à son tour, le gouvernement tombera et devra donc démissionner”précise Dominique Rousseau.

Toutefois, si le gouvernement est renversé par la motion de censure, il restera en place : « Il s’agirait d’un gouvernement démissionnaire dont la seule mission serait de ramener les affaires courantes au modèle de Gabriel Attal en juillet jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement »indique l’avocat.

La dans l’incertitude

Dans ce scénario, Emmanuel Macron devra se remettre à chercher un nouveau gouvernement “qui pourrait disposer d’une majorité et d’un soutien parlementaire plus large que celui de Michel Barnier”, précise Dominique Rousseau. Un nouveau budget devrait alors être présenté et adopté par l’Assemblée nationale.

Pendant ce temps, les Français resteraient dans une totale incertitude selon le constitutionnaliste : “Incertitude sur la manière dont la France sera gérée l’année à venir, puisque nous n’aurons aucune visibilité, aucune information sur quels impôts, quelles dépenses, quels services publics….”

Quels scénarios possibles ?

Le scénario d’une reconduction de Michel Barnier est également tout à fait envisageable, confirme Dominique Rousseau : « C’est ce qu’a fait De Gaulle en 1962 parce que Pompidou avait été renversé. Charles de Gaulle avait renommé Georges Pompidou simplement pour accélérer les affaires courantes.»

Cependant, le constitutionnaliste n’est pas “pas du tout convaincu” que le gouvernement soit renversé : «Je peux bien sûr me tromper, mais je ne pense pas que le gouvernement Barnier sera renversé sur le budget. Marine Le Pen fait peur, menace de censure, mais je ne suis pas sûr que cela aboutisse.»

Pourquoi le Premier ministre utiliserait-il l’article 49.3 ? Il peut laisser la discussion se poursuivre au sein de l’AN jusqu’à la fin des 70 jours et si le Parlement ne parvient pas à se prononcer, il peut activer l’article 47 de la Constitution.

– Rousseau Dominique (@RousseauDomini5)

Michel Barnier pourrait échapper à la censure du 49.3 en choisissant de laisser le débat avoir lieu : “Si au bout de 70 jours (vers le 20 décembre) le budget n’est pas adopté, le gouvernement peut invoquer l’article 47 de la Constitution.”

Cet article, qui ne donne pas lieu à une motion de censure, permettra à Michel Barnier d’exécuter le budget par ordonnance.

Sous la menace de la censure, Michel Barnier annonce qu’il “n’augmentera pas les taxes sur l’électricité”

Sous la menace de la censure des autres partis politiques, Michel Barnier l’a annoncé ce 28 novembre dans un entretien au journal Le Figaroqu’il n’augmenterait pas les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025 : “Cela permettra une baisse des prix de l’électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà des 9% de baisse initialement prévus”selon le Premier ministre.

UN “victoire” pour le Rassemblement national et son président Jordan Bardella qui a néanmoins maintenu la pression en donnant “quelques jours” au Premier Ministre d’accéder à ses demandes.

 
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