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Zaho de Sagazan a transformé le Futuroscope Arena en discothèque géante

Elle a commencé le concert seule, assise derrière un clavier rétro-futuriste en forme de triangle placé au fond de l’avant-scène, avec trois projecteurs braqués sur sa silhouette blonde. Il était 20h50, aux Arènes du Futuroscope, ce mercredi 27 novembre 2024, et Zaho de Sagazan ouvrait cette étape poitevine de sa tournée du Zénith en chantant La fontaine de sang, la chanson qui ouvre son premier album intitulé La symphonie de la foudre.

Zaho de Sagazan in concert at the Arena Futuroscope, November 27, 2024.
© (Photo NR-CP Mathieu Herduin)

Sanglée d’une veste blanche et entourée de ses quatre musiciens juchés sur des estrades, la jeune femme de 24 ans (elle aura 25 ans dans un mois seulement) a ensuite interprété Aspirationle deuxième titre de cet album qui vient de sortir dans une version augmentée de sept titres supplémentaires.

Pour la prochaine pièce, Le dernier des voyages (l’un des sept inédits), elle apparaît encadrée par deux techniciens qui tentent en vain de lui retirer ses manches. « Nous avons un problème de mouche ! » “, rit le chanteur avec un naturel désarmant.

Avant de chanter Mon étrangerelle dit qu’elle avait un ” écraser “ à propos d’un acteur de théâtre d’improvisation dont elle ne connaissait rien. «Je me suis inventé toutes les qualitésexplique-t-elle. J’aime me raconter des histoires. A-t-on encore le droit de le faire à mon âge ? Je ne sais pas, mais je m’en fiche. Ils font de superbes chansons et je pense que ça valait le coup. »

Zaho de Sagazan in concert at the Arena Futuroscope, November 27, 2024.
© (Photo NR-CP, Mathieu Herduin)

Elle continue avec Les dormeurschanson qui parle de “l’amour qui fait tomber les cheveux, l’amour qui nous bande les yeux”avant de revenir au piano-voix sur Dis-moi que tu m’aimessuivi de Êtes-vous d’accord et Est rêve. Les transitions visuelles et sonores sont particulièrement soignées, notamment pour introduire la chanson Tristessejoué sur un fond rouge sang, avec des faisceaux écarlates balayant la pièce comme des lasers de tireurs d’élite.

« Être sensible, c’est être vivant et on n’est jamais trop vivant »

Vient ensuite le temps du passage techno avec O à traversmais le public est quelque peu statique. « Hé, Poitiers ! Tu as l’air très très rigide pour des êtres humains”» dit Zaho de Sagazan qui conclut : « Maintenant que nous avons tous compris que nous étions en difficulté et que ce n’était pas grave, nous pouvons lâcher prise. »

La chanteuse évoque alors ce qu’elle a longtemps considéré comme un défaut – elle avoue pleurer souvent – ​​avant de se rendre compte que cette hypersensibilité lui a aussi permis d’écrire de belles chansons. Avant de commencer La Symphonie de la Foudreelle dit : « Être sensible, c’est être vivant et on n’est jamais trop vivant. » Puis elle descend dans la fosse pour chanter avec le public.

Zaho de Sagazan in concert at the Arena Futuroscope, November 27, 2024.
© (Photo NR-CP Mathieu Herduin)

Alors que la chanson suivante commence, un téléphone sonne. Au bout du fil, c’est l’Anglais Tom Odell – celui qui lui a donné envie d’écrire ses propres chansons – qui chante avec elle Vieil ami.

Sur le morceau intitulé Mon corpsun technicien se promène sur le plateau et projette les silhouettes des musiciens comme des ombres chinoises sur le fond de la scène. “Ne te regarde pas, lâche-toi”, » crie la chanteuse qui poursuit à haute voix ses réflexions sur le corps et l’image qu’on s’en fait, sur la nécessaire confiance en soi.

Après avoir lancé un avertissement à la foule (« Ce qui frappe en face, ce sont 20 minutes de musique électronique. Alors autant lâcher prise et danser. »), Zaho de Sagazan a réussi à remettre debout une grande partie du public de l’Arena et a commencé à danser sur Avoir des relations sexuelles.

« C’est impossible de faire l’amour tous ensemble. Mais on peut faire quelque chose de proche, qui nous fait transpirer et qui nous unitchuchote-t-elle. Nous appelons ça de la danse. » En un clin d’œil, elle transforme l’Arena en discothèque géante et saute partout jusqu’à se retrouver allongée sur scène, épuisée, où elle est rejointe par ses musiciens pour un dernier salut. Il est 22h30

Couvertures de David Bowie et Brigitte Fontaine

En rappel, Zaho de Sagazan chante une ballade au piano. « J’aime les contrastes et passer du club à une comptine qu’on raconte aux enfants. » C’est Le volle dernier des inédits figurant sur la nouvelle version de son album.

Pour le deuxième rappel, elle reprend L’amour modernede David Bowie (chanson qu’elle a interprétée en ouverture du Festival de Cannes). Pour l’occasion, elle est entourée d’une escouade de chanteurs et de techniciens de son équipe qui viennent danser et saluer sur le devant de la scène. Elle les cite tous un à un, en commençant par ses musiciens et en terminant par les chauffeurs qui ont amené le matériel de Nantes.

Après deux heures d’un show incroyablement généreux, Zaho de Sagazan termine son concert en saluant Hayden Besswood – le musicien qui a ouvert la première partie et qui était avec elle au lycée à Saint-Nazaire – et en poursuivant Ah comme la vie est belle ! de Brigitte Fontaine. Un hymne que les milliers de Poitevins venus l’écouter ont chanté en chœur.

 
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