Michel Barnier a déclaré, dans un entretien mis en ligne par Le Figarojeudi 28 novembre, ayant décidé de ne pas « augmenter les taxes sur l’électricité » et réduire « de manière significative » les soins couverts par l’aide médicale de l’État (AME) dans le projet de loi de finances pour 2025, actuellement en débat au Parlement mais qui devrait être adopté sans vote si le Premier ministre décide d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution.
Sur ces deux sujets, le chef du gouvernement pose un geste clair en direction du Rassemblement national (RN). Marine Le Pen, que M. Barnier a rencontré lundi à Matignon, en tant que présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national, avait évoqué le gel de la hausse des taxes sur l’électricité et l’AME – dont le parti d’extrême droite veut la suppression – parmi les principales revendications de son parti sont d’envisager de ne pas voter pour la censure du gouvernement dans les prochains jours.
« J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025a déclaré M. Barnier au quotidien, tout en niant répondre directement au RN à ce sujet : « Que ce soit dans ma majorité ou dans les leaders de l’opposition que j’ai reçus : ils m’ont presque tous demandé d’évoluer », a-t-il déclaré.
«Après des années d’augmentation, l’aide médicale d’État, dont le coût s’élève à 1,2 milliard d’euros, est déjà en train de se stabiliser. Nous n’allons pas l’éliminer, mais le « panier de soins » couvert sera considérablement réduit »dit Michel Barnier à propos de l’AME, toujours à Figaro. Avant d’annoncer : « Nous allons engager l’année prochaine une réforme de l’AME pour éviter les abus et les détournements. »
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Dans un autre geste, envers le RN mais aussi le camp présidentiel, qui veulent à tout prix préserver les baisses de charges pour les entreprises, Michel Barnier a confirmé, jeudi, qu’elles ne seraient pas réduites pour les salaires jusqu’à 2,25 Smic. « A terme, les exonérations de cotisations patronales ne seront réduites que de 1,6 milliard d’euros sur un montant total de 80 milliards d’euros par an »il décrit Figaro.
Le président du RN, Jordan Bardella, a rappelé, dans un message sur X, que « d’autres lignes rouges demeurent » pour son parti, comme l’ont répété plusieurs de ses cadres ces derniers jours. Parmi ceux-ci, le « remboursement supplémentaire des médicaments » – ou encore la réduction de la part prise en charge par l’Assurance Maladie annoncée par le gouvernement – et la « réindexation des retraites [de retraite, sur l’inflation] à partir de 1est Janvier “ce dont l’exécutif ne veut pas.
Depuis plusieurs jours, la pression s’accentue sur le gouvernement, menacé de censure à l’Assemblée nationale, sur fond d’enlisement des discussions budgétaires. Le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, s’est dit, dès jeudi matin, prêt à faire « concessions » sur les textes budgétaires, afin d’éviter ” tempête “ économique et financière qui résulterait, selon lui, de la chute du gouvernement sans budget.
« Quelles que soient nos différences de valeurs, nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation extrêmement grave pour le pays. Le Premier ministre a parlé de « tempête ». Ce n’est pas un mot choisi au hasard, c’est un mot qui a une résonance financière, économique et budgétaire, et nous sommes évidemment prêts à faire des concessions pour éviter cette tempête.a déclaré M. Armand sur BFM-TV et RMC, deux jours après le signal d’alarme lancé par le Premier ministre, Michel Barnier, sur “20 heures” sur TF1.
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Le ministre avait déjà évoqué la taxe sur l’électricité, l’augmentation prévue dans le projet de budget du gouvernement est considérée comme « irrecevable » par le Rassemblement national (RN). Les députés RN peuvent faire basculer le vote sur une motion de censure, avec leur contingent de 140 députés (dont leurs seize alliés du groupe d’Eric Ciotti).
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Cette taxe, qui constitue l’une des principales dispositions du projet de budget, autorise le gouvernement à porter la fiscalité à un niveau supérieur à celui qui prévalait avant le bouclier tarifaire contre l’inflation. Il est censé rapporter 3,4 milliards d’euros. Alors que le gouvernement met en avant une réduction de 9 % de la facture d’électricité des Français, grâce à la baisse des prix de gros sur le marché, le RN avance qu’elle serait encore plus importante sans cette hausse.
Jeudi, Antoine Armand a mis en garde toutes les formations tentées par le vote d’une motion de censure, tandis que les partis de gauche alliés au Nouveau Front populaire (NFP) – PS, LFI, PCF et Écologistes – ont promis d’en déposer une dès que le Premier ministre utilise l’article 49.3 de la Constitution pour permettre l’adoption du budget de l’État et/ou de la Sécurité Sociale dans l’Hémicycle.
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