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à Rennes, sur les traces des jeunes jurés du prix Goncourt des lycéens

Il était un peu avant 13 heures lorsque Suzanne Richy est entrée sur scène, en silence. A ses côtés, douze autres lycéens qui, comme cet adolescent de Vitré (35 ans), ne mènent pas bien. Sous les ors de la mairie de Rennes, la troupe vient, ce jeudi 28 novembre, dévoiler le nom du lauréat du Goncourt des lycéens 2024. A 13h02, très précisément, la nouvelle tombe : le prix littéraire est décerné à Sandrine Collette pour son roman « Madeleine avant l’aube ». L’histoire d’un petit village où arrive une petite fille qui remet en question l’équilibre en place.

« Parmi les cinq œuvres encore en lice, nous avons choisi celle-ci car elle résonne fortement auprès des jeunes. C’est un livre intemporel avec malgré tout des thématiques actuelles : inégalités, solidarité face à l’injustice, rébellion des jeunes, crise climatique, etc. », explique la présidente du jury, Cassidy Sydol, 17 ans. La décision a-t-elle été facile à prendre ? « Il y a eu beaucoup de débats, confesse la lycéenne, en dernière année à Fort-de-, mais on a réussi à trancher selon nos goûts. »

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Suzanne, élève de deuxième année au lycée Bertrand-d’Argentré à Vitré (35), était la seule représentante de l’Ouest au sein du jury national. (Photo Le Télégramme/Guillaume Bietry)

Voyage littéraire

Pour les membres du jury, c’est la fin d’un long parcours littéraire, entamé en septembre dans leurs classes respectives. Plus de 2 000 personnes y ont participé. Au lycée Bertrand-d’Argentré, à Vitré, c’est une classe de seconde, celle de Suzanne, 15 ans, qui s’est lancée dans l’aventure. Sous la houlette de Marie Bertheux, professeure de français, et de Gwénaëlle Gallou, professeure bibliothécaire, ils ont étudié les 14 romans de la sélection initiale. « Que du positif ! », raconte Manon. Un point de vue partagé par son camarade Ibrahima : “J’avais un peu arrêté de lire mais ça m’a obligé à m’y remettre et ça m’a aussi amené à lire des choses que je n’aurais jamais lues.” Pour Lucie en revanche, le concours était synonyme de « beaucoup de responsabilités » car ce prix, traditionnellement le deuxième best-seller en France, « peut changer la vie d’un auteur ».

« Rendre mes parents fiers »

Choisie pour représenter sa classe au niveau régional, Suzanne la Bretonne est la seule dans l’Ouest à avoir intégré par la suite le jury national. « C’était passionnant, unique, une vraie responsabilité […] Cela marquera ma vie à jamais», raconte celle qui a cultivé le goût de la lecture grâce à une mère passionnée de littérature. « Participer à ce prix rend mes parents fiers, c’est très important pour moi… »

Cassidy y voyait « un défi ». « Avec les cours à côté, le baccalauréat à préparer, ce n’était pas facile mais j’ai réussi avec beaucoup de discipline », raconte le jeune martiniquais. C’était aussi amusant parce que j’adore lire. Surtout, elle a beaucoup appris au cours de cette aventure. Notamment pour comprendre les non-dits derrière les mots d’une histoire. Une « expérience inoubliable » et un véritable plus pour la suite de vos études.

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