Plus d’une centaine d’agriculteurs ont érigé ce jeudi 28 novembre, à l’aube, un mur en parpaings pour bloquer symboliquement l’entrée de l’Inrae à Paris (l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), a constaté un journaliste duAFP. Ils protestent notamment contre l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur.
« Que des contraintes »
L’accès à la porte d’entrée du bâtiment n’est pas bloqué, avec un espace entre le mur en parpaings et l’entrée du bâtiment. Tagué en orange sur le mur d’environ deux mètres de haut, on peut lire « INRA escrolos », tandis qu’une banderole affiche : « A vendre, ne sert plus – Bail à céder – Économies réalisées : 1,1 milliard € ».
Des agriculteurs de tous âges sont venus manifester en voiture et en transports en commun. Réunis très tôt, avant 6 heures du matin, ils ont d’abord été bloqués et encerclés par les forces de l’ordre, puis, dans le calme, ont posé des blocs de béton devant INRAE pour ériger le mur. Vers 7h30, ils ont commencé à se disperser.
Théoriquement, « des instituts comme INRAE peuvent nous donner les moyens de remplir notre rôle de producteurs »ou « Ce n’est plus le cas. Depuis des années, c’est la décroissance qui s’organise”a déclaré par haut-parleur Pascal Verrièle, secrétaire adjoint de la FDSEA Seine-et-Marne.
“On finance un institut national à un milliard d’euros par an ce qui ne nous apporte que des contraintes”» a ajouté Donatien Moyson, co-président des Jeunes Agriculteurs (JA) IDF Ouest, à laAFP.
Des pertes de production dénoncées
« Nous avons des restrictions sur l’utilisation de certains produits sans solutions alternatives efficaces, ce qui entraîne des pertes de production »a témoigné Rémi Pierrard, producteur de betteraves et de céréales basé près de Provins (Seine-et-Marne), membre du syndicat JA.
« On nous a interdit un insecticide qui protégeait la betterave au début de sa croissance contre un puceron. Désormais, on est obligé de traiter au pulvérisateur, traitement beaucoup moins efficace et moins respectueux de la faune auxiliaire, avec des pertes de productivité allant jusqu’à 50 % par an.il a ajouté.
Lire aussi : Anger of farmers: FNSEA, JA, Confédération paysanne… Who are the agricultural unions?
Mercredi, 28 actions ont eu lieu dans 24 départements, ont enregistré les autorités, impliquant 1.600 personnes et 479 machines agricoles, dans des actions qui ont ciblé “plus de bâtiments publics”. L’alliance FNSEA-JA avait placé sa première semaine de mobilisation sous le signe de l’opposition au projet d’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Mais, pour sa deuxième semaine d’actions coordonnées, elle cible particulièrement ce qu’elle considère comme étant «obstacles» au travail des agriculteurs, comme les préfectures, les agences de l’eau ou les offices de l’Office français de la biodiversité (OFB).
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