« C’est un immense honneur. Le gouvernement chinois nous confie une espèce incroyable, un trésor national”, s’est réjoui Rodolphe Delord, le directeur général du parc situé à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), l’annonçant à l’AFP. « Après l’arrivée des pandas en 2012, nous allons vivre un autre moment historique à Beauval !
Les singes dorés, du nom scientifique de Roxellane rhinopithèques, sont reconnaissables à leur très long pelage rouge et à leur face bleutée dotée d’un petit nez relevé. Ils seront confiés par la Chine au ZooParc dans le cadre d’un programme de conservation et de recherche autour de l’espèce.
La signature de l’accord entre le ZooParc de Beauval et la CWCA (China Wildlife Conservation Association) a eu lieu ce mercredi au Shanghai Wild Animal Park, d’où sont originaires les animaux.
Leur arrivée, prévue avant le printemps 2025, est organisée depuis plusieurs semaines : le séjour de soigneurs français à Shanghai pendant plusieurs semaines est notamment prévu, afin que les singes s’habituent à leurs futurs vétérinaires.
Des éleveurs chinois accompagneront également les animaux lors de leur voyage en France l’année prochaine.
Selon sa direction, le ZooParc de Beauval deviendra alors le premier parc au monde, hors Asie, à accueillir des singes dorés. L’arrivée de trois individus, deux femelles et un mâle, a été enregistrée.
“C’est une première qui illustre le rôle clé de Beauval dans la préservation des espèces menacées”, a ajouté M. Delord.
Les singes dorés, animaux dont l’espèce est classée « en danger » sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), sont rares et leur protection est l’un des enjeux auxquels Beauval veut participer.
« Nous espérons avoir rapidement des bébés qui pourront retourner en Chine pour être réintroduits dans le milieu naturel. Il est important que ces espèces menacées puissent être élevées en dehors du milieu naturel afin de conserver les espèces et pouvoir ensuite les réintroduire dans le milieu naturel », a assuré Rodolphe Delord.
Les singes seront placés dans un « tout nouveau Chinatown », situé juste à côté des pandas géants, dans « une structure très haute et climatisée », agrémentée notamment de décorations chinoises.
Ce nouvel emplacement devrait permettre aux singes dorés de résister à la chaleur, cette espèce originaire des montagnes chinoises étant habituée aux hivers rigoureux. “Ce sont les seuls primates connus, hormis l’homme, à se déplacer sur leurs deux pattes postérieures lorsqu’il neige”, précise également le ZooParc dans un communiqué envoyé à la presse.
Selon Roldophe Delord, ce futur accueil « marque une étape décisive dans les relations franco-chinoises » en matière de conservation et de recherche. « Ensemble, nous agissons pour protéger cette espèce unique et sensibiliser le monde entier à son incroyable beauté et sa fragilité. »
Cette signature, qui intervient alors que la France et la Chine célèbrent cette année le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, n’est pas une première pour Beauval.
Les pandas géants Yuan Zi et Huan Huan, prêtés depuis 2012 par le gouvernement chinois, sont devenus l’une des principales attractions du zoo, seul endroit en France où il est possible d’admirer cette espèce. Leur séjour a même été récemment prolongé jusqu’en 2027.
Les deux pandas, qui ont pu donner naissance à trois bébés en France, sont progressivement devenus de véritables enjeux diplomatiques entre les deux pays, signes réguliers d’une véritable « diplomatie du panda ».
Des échanges qui contribuent au succès de Beauval.
En 2023, le ZooParc et ses 35 000 animaux ont accueilli deux millions de visiteurs et généré 113 millions d’euros de chiffre d’affaires.
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