News Day FR

Première du livre de Merkel – « D’abord – c’était moi » : entre satisfaction et justification – Actualités

Auteur:

Une analyse de Simone Fatzer

27.11.2024, 06h00

“Quand les choses n’allaient pas bien, il y avait toujours ces doutes : d’où venait-elle, comprenait-elle vraiment ce qu’était la liberté, connaissait-elle nos valeurs ?” Merkel a parlé au Deutsches Theater des préjugés persistants contre sa biographie sur la RDA. Avec son apparence authentique et son instinct du pouvoir, elle a réalisé une carrière sans précédent dans la fonction la plus puissante de la République fédérale. Avec ces mémoires, Merkel veut acquérir la souveraineté sur l’interprétation de son gouvernement de 16 ans.

Après son mandat, ses échecs en matière de politique migratoire, par exemple, sont devenus de plus en plus évidents. Sa relation avec le président russe Poutine a également suscité de nombreuses critiques. Elle a conservé le gazoduc Nord Stream 2 même après l’annexion de la Crimée en 2014. « En ce qui concerne l’énergie bon marché, l’économie, mais aussi politiquement, j’ai essayé de ne pas rompre complètement cette relation. Personnellement, avec le recul, je ne pense pas que ce soit une erreur», a déclaré Merkel.

La ménagère souabe se détend

Merkel fait également référence au présent dans le livre. Le gouvernement du chancelier Scholz s’est effondré à cause du frein à l’endettement, qui limite les dépenses de l’État. La brèche du gouvernement est devenue un drame personnel. Merkel pensait : typiquement des hommes, comme elle l’a révélé au magazine « Spiegel ». Mais elle-même a autrefois maintenu le frein à l’endettement à un niveau élevé. Elle associe le zéro noir, c’est-à-dire le budget national équilibré, à l’image de la « femme au foyer souabe », symbole de la vertu de l’épargne.

Le fait que Merkel s’y soit tenue est dû à son passé, écrit l’auteur Eckart Lohse dans son livre sur Merkel. De nombreux membres de la CDU doutaient de leur expertise économique. Merkel voulait prouver qu’elle ne mènerait pas à une « instabilité financière ». Mais Merkel appelle désormais à une réforme du frein à l’endettement, également « pour éviter des luttes de répartition dans la société ». Car avec toutes les crises, il s’agit d’une « situation d’une gravité inhabituelle que je n’ai jamais connue durant mon mandat ». Le frein à l’endettement rend impossibles les investissements importants dans un pays plein de chantiers. La CDU bénéficiera également d’un assouplissement des restrictions dès qu’elle sera au pouvoir.

Histoire de toute une génération

L’autobiographie de Merkel était très attendue. Surtout parce que Merkel ne s’est pratiquement pas exprimée en public au cours des trois dernières années. Son regard sur l’histoire qui l’a façonnée pendant 16 ans risque de décevoir ceux qui espéraient un grand mea culpa ou un aperçu intime des coulisses du pouvoir. Merkel n’est pas plus autocritique que ses prédécesseurs.

Ce qui a émergé est une chronique méticuleusement compilée, le point de vue subjectif d’une politicienne extraordinaire sur son histoire. Et qu’a dit une femme lorsqu’elle en a récupéré un exemplaire à la librairie ? “C’est aussi mon histoire, c’est toutes nos histoires.”

Simone Fatzer

Correspondant Allemagne


Ouvrez la boîte des personnes
Ventouses Personen-Box

Simone Fatzer travaille pour Radio SRF depuis 1998, notamment en tant que présentatrice de l’émission « Echo der Zeit » et responsable des dossiers pour l’Allemagne. Elle est correspondante à Berlin depuis septembre 2021.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :