La scène en aura fait sourire plus d’un : Des demoiselles occupées sur un mortier pour préparer le foutou, une boule de manioc et de banane écrasée très appréciée des Ivoiriens. Ressentez l’ambiance locale, imprégnez-vous du village ; derrière ces images savamment étudiées par les équipes de production se cache aussi la stratégie d’une Côte d’Ivoire qui souhaite s’affirmer comme terre de tourisme.
Pour le 95e édition, le concours Miss France débarque pour la première fois en Afrique subsaharienne. C’est dans le cadre du traditionnel « voyage de préparation » que le pays a été choisi pour accueillir les 30 prétendants et leur importante délégation, dont plusieurs envoyés spéciaux des rédactions françaises comme Le Parisien ou Paris-Match. Côté photographie, la célèbre agence Sipa s’est notamment chargée d’immortaliser des clichés alternant images d’Epinal teintées de tradition et plages de cocotiers.
Offrir une image complète de la Côte d’Ivoire
Le 14 décembre, plusieurs millions de téléspectateurs français découvriront un film immersif de huit à dix minutes, fruit d’une longue semaine d’errance au pays des éléphants. Si l’émission phare de TF1 peut paraître quelque peu dépassée, la compétition continue néanmoins de galvaniser les foules. Les billets pour le spectacle live – qui aura lieu au Futuroscope de Poitiers – ont tous été vendus en quelques heures. Loin de l’esprit colonie de vacances, le séjour s’est déroulé avec allure pour offrir un large panorama consacré à la Côte d’Ivoire.
« Tout est toujours très encadré par le comité Miss France », commente un observateur. Dans cette aventure parfaitement gérée, aucune place n’est laissée au hasard, si bien que chaque séquence est le résultat d’un choix partagé par le comité, la production et les autorités ivoiriennes. Les Miss ainsi mises à l’épreuve, perlant parfois de sueur sous l’effet conjugué de la chaleur et de l’humidité, ont parcouru une bonne partie du pays pour montrer des décors variés.
Les détails de leur programme, qui n’ont filtré qu’au compte-goutte, laissent penser qu’ils apparaîtront à l’écran tantôt en milieu rural dans des tenues en pagne typiques du peuple Akan, tantôt sur la plage du luxueux hôtel La Baie des Sirènes, un peu plus éloigné de la réalité ivoirienne. On ne lésine pas avec les Miss.
Plus politique, leur fin de séjour a été marquée par leur rencontre avec la première dame, Dominique Ouattara, soucieuse d’informer la future heureuse élue de l’action de Children of Africa, la fondation qu’elle préside et qui vient en aide aux enfants en situation sociale complexe. situations en Afrique de l’Ouest.
Au lendemain de la Coupe d’Afrique des Nations
« La Côte d’Ivoire aspire à être une porte d’entrée sur le continent et un pôle touristique de premier ordre », appuie sereinement Siandou Fofana, ministre ivoirien du Tourisme et des Loisirs. L’ambition n’est pas nouvelle pour celui qui dirige son ministère depuis maintenant sept ans et dont on comprend, à travers la discussion, que le voyage de la Miss s’inscrit dans la durée. “Le timing est très bon”, explique-t-il encore, en faisant référence aux infrastructures touristiques récemment rénovées avant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Il faut dire qu’en 2024, la Côte d’Ivoire aura été, dès janvier, à l’honneur avec la compétition panafricaine de football avant de conclure le mois de décembre avec cet autre coup de projecteur télévisé international.
Le pari est né d’un constat simple, résumé en ces mots par le ministre : « Le premier marché générateur de trafic touristique vers la Côte d’Ivoire est la France. » Le prime time de l’élection Miss France entend donc sonner comme une invitation directement adressée aux nouveaux visiteurs, qu’ils soient tentés par le tourisme ou les affaires.
Critiques sur le financement
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Sur place, les internautes se sont déjà donné beaucoup de mal pour commenter l’arrivée des prétendants, émettant au passage quelques critiques sur la question du financement. Car le pays hôte invite naturellement à ses frais, estimés par la Côte d’Ivoire à 700 millions de francs CFA, soit un peu plus d’1 million d’euros pour un voyage de 9 jours.
« Ce sont nos partenaires et sponsors qui ont supporté le plus lourd fardeau », fait valoir Siandou Fofana, assurant que les autorités n’ont pas déboursé plus de 300 millions de francs CFA (environ 455 000 euros). Lors des danses traditionnelles réservées à l’accueil sur le tarmac, personne n’aura manqué le nouveau Corsair A330neo qui s’est discrètement glissé sur les photos souvenirs. La société s’est chargée du transport de la délégation vers le continent. Pari gagnant pour le comité Miss France et le gouvernement de Côte d’Ivoire ? A suivre le 14 décembre.
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