l’essentiel
Le ministère public a requis, lundi 25 novembre 2024, 20 ans de réclusion criminelle contre Dominique Pelicot, 17 ans contre son disciple Jean-Pierre M., ainsi que 4 à 20 ans contre les 21 premiers accusés. La défense a dénoncé la sévérité des peines, accusant le ministère public d’agir « au nom de l’opinion publique ».
Au terme de onze semaines d’audiences, le ministère public a débuté ce lundi 25 novembre 2024 son réquisitoire dans le cadre du procès pour viol de Mazan. La peine maximale a été demandée contre Dominique Pelicot, soit vingt ans de réclusion criminelle.
Entre 2011 et 2022, ce dernier a drogué sa femme pour la violer et la livrer aux abus de dizaines d’inconnus. Durant cette période, 92 incidents de viol ont été enregistrés. Dix-sept ans de réclusion criminelle ont également été requis contre son disciple, Jean-Pierre M., pour viol aggravé sur sa propre épouse. Enfin, des peines de quatre à vingt ans de réclusion criminelle ont été requises contre les vingt et un premiers prévenus, dont la plupart étaient jugés pour viol aggravé sur Gisèle Pelicot. Lundi, lors d’une suspension d’audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé des peines « ahurissantes », accusant le procureur d’agir « au nom de l’opinion publique ».
L’avocat de Jean-Pierre M. menace de faire appel
“L’accusation avait dans le dos l’épée de l’opinion publique”, a affirmé M.e Patrick Gontard, avocat de Jean-Pierre M. Son client a soumis chimiquement et violé sa propre femme à dix reprises en compagnie de Dominique Pelicot entre 2016 et 2020. « J’espère que le verdict ne sera pas hors norme, car à ce moment-là , je demanderai justice», a prévenu M.e Patrick Gontard, laissant entendre qu’il pourrait faire appel.
“Dix ans d’emprisonnement, c’est absolument ahurissant”, a déclaré M.e Louis-Alain Lemaire à propos d’un de ses quatre clients, Jacques C., 73 ans, jugé notamment pour avoir pratiqué un cunnilingus sur Gisèle Pelicot alors qu’elle avait été droguée par son mari.
Quant au principal accusé, Dominique Pélicot, ce dernier est « abattu, mais ne porte pas plainte », a déclaré son avocat, M.e Béatrice Zavarro, concluant : “Il sait que je n’ai pas l’oreille pour écouter une plainte de quelque nature que ce soit sur ce terrain.”
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“M. Tout le monde”
Mis à part le principal accusé, l’un des avocats de la défense, M.e Lemaire, s’est offensé que les accusés « parfaitement insérés [dans la société]» être jugé si durement. L’ouverture du procès, le 2 septembre, a certainement mis en lumière le fait que les 51 accusés étaient « parfaitement intégrés ». Pompier, artisan, ex-policier, électricien, journaliste… La plupart sont en couple, même les pères. Leur casier judiciaire est vierge. Ils ne souffrent d’aucune pathologie psychologique notable selon les experts. Cependant, une caractéristique ressort chez chacune d’elles : un sentiment de « toute-puissance » sur le corps féminin, selon le sociologue. Véronique Le Goaziou. « Le violeur est M. Everyman », conclut-elle.
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Le réquisitoire devrait prendre fin ce jeudi 28 novembre au plus tard. La parole sera ensuite donnée aux avocats de la défense jusqu’au 13 décembre. Le verdict dans ce procès emblématique pour violences sexuelles est attendu au plus tard le 20 décembre.
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