Les réquisitions tombent contre les 50 accusés et Dominique Pelicot, dans l’affaire du viol de Mazan. Après 2 mois et demi de ce procès tentaculaire, 14 ans de prison ont été requis contre Karim S., un informaticien de 40 ans, qui avait nié les faits lors de l’examen de son dossier. Le parquet a également requis 6 ans de suivi socio-judiciaire dont 3 ans encourus en cas de non-respect.
Karim S. comparaissait également pour détention d’images pédopornographiques et le procureur général a demandé qu’il soit également reconnu coupable de ces faits.
“Elle vient de prendre son somnifère», écrit Dominique Pelicot à propos de sa femme, envoyant des photos d’elle nue et endormie. “Trop stupide pour voir que je le filme», ricane-t-il. A l’autre bout du fil, Karim S., informaticien dans une banque, attend son heure et savoure : «Le somnifère est-il efficace ? Prévenez-moi à l’avance car j’ai vingt minutes de route« . Célibataire sans enfants, casier vierge, Karim S. dira lors de ses auditions qu’il croyait en un «scénario de couple“, a “jje suis devenu un peu malsain« .
Par la suite, il a accepté la demande de Dominique Pelicot d’installer une caméra dans sa salle de bain, sans que cela n’arrive jamais. Il a également reconnu avoir pénétré son ancienne compagne pendant qu’elle dormait et est poursuivi pour détention d’images pédopornographiques, ce qu’il a démenti à l’audience comme étant l’intention de violer Gisèle Pelicot.
“Je ne me suis pas rendu chez cette personne dans le but de commettre un crime et j’ignorais absolument que la dame n’y consentait pas.», a-t-il assuré. “Je pense que tu as aimé ?», lui avait demandé après coup le principal accusé.Oui aussi», a répondu Karim S., qui a finalement décliné, invoquant une intoxication alimentaire.
Depuis le 2 septembre 2024, 50 hommes et le principal accusé Dominique Pelicot sont jugés par le tribunal correctionnel départemental du Vaucluse. Tous sont accusés de viols ou d’agressions sexuelles sur Gisèle Pelicot, des actes orchestrés par son ex-mari qui recrutait sur le site Coco.gg, fermé depuis juin 2024. Une vingtaine d’autres violeurs sont dénombrés mais ils n’ont jamais été identifiés et n’ont donc pas répondu. pour leurs actes.
Gisèle Pelicot, symbole de la lutte contre les violences sexuelles
Avec courage et dignité, la victime a choisi de montrer son visage, que les abus qu’elle a subis soient dévoilés, que rien ne soit épargné par l’opinion publique. “La honte doit changer de camp», a-t-elle imploré au début du procès, assumant ce rôle très lourd de symbole de la lutte contre les violences sexuelles.
Lors des auditions, Gisèle Pelicot s’est définie comme une femme.détruit“, plus “déterminé à changer la société« . Depuis l’ouverture du procès, plusieurs manifestations contre «culture du viol» se sont déroulées dans toute la France.
Ils sont 50, c’est un peu tout le monde
Ils sont tous accusés de viol. Ils ont entre 26 et 73 ans. Ils ont des frères et sœurs, des voisins, des partenaires, des enfants. Ils sont maçon, jardinier, journaliste, travailleur précaire, infirmier, militaire, ingénieur, gardien de prison, retraité, pompier, conseiller municipal… Ils n’ont aucune pathologie mentale et, pour la plupart, pas de casier judiciaire. Leurs vies sont à la fois singulières et banales.
Accusé par accusé, retrouvez les portraits des 50 accusés des viols de Mazan.
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