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pourquoi Jean-Luc Mélenchon provoque encore

En défendant l’abrogation du délit d’apologie du terrorisme, Jean-Luc Mélenchon et ses proches ravivent les tensions au sein de la gauche, donnant du pain à ceux, au sein du PS, qui plaident pour une rupture nette avec les Insoumis. Décryptage.

S’agirait-il d’une facture à double déclenchement ? Un premier geste pour ouvrir le débat sur l’abrogation du délit d’apologie du terrorisme ? Une seconde pour ébranler encore davantage l’union de la gauche née des dernières législatives ?

Alors que les débats autour d’une future motion de censure avaient fédéré les rangs du Nouveau Front populaire, le projet de loi du député Insoumis Ugo Bernalicis vient de raviver les tensions, notamment avec les socialistes. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure jugé « impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et à la haine ».

Pour François Hollande, le texte proposé « frappe les victimes du terrorisme qui, dans leur chair, vivent douloureusement tout relâchement du devoir de vigilance et de cohésion nationale ».

Ne « faites pas de film »

Qu’est-ce que c’est exactement ? Le député du Nord a déposé un texte visant à supprimer du Code pénal le délit d’apologie du terrorisme et à l’insérer dans le droit de la presse.

Un sujet qui concerne directement LFI puisque les élues Mathilde Panot et Rima Hassan ont été récemment interrogées dans le cadre d’enquêtes pour apologie du terrorisme.

Le premier pour un tweet parallèle à l’attaque du Hamas, décrit comme « une offensive armée des forces palestiniennes »et « l’intensification de la politique d’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens.

Le second pour avoir assuré lors d’un entretien : «C’est vrai » que le Hamas prend des mesures légitimes. Face au tollé, Jean-Luc Mélenchon a déploré « une nouvelle attaque contre LFI », « venue d’extrême droite et servilement reprise par la bureaucratie médiatico-politique ».

Et le patron des Insoumis insiste “lire le texte du projet de loi”, “plutôt que faire des films”.

« Construire une nouvelle force »

D’accord, mais ces nouvelles tensions émergent alors que le PS réfléchit, à l’approche de son congrès, sur son positionnement au sein de l’union de la gauche et particulièrement vis-à-vis de LFI.

« Il faut construire une nouvelle force fédératrice allant de l’aile gauche de la macronie aux anciens Lfistes comme Clémentine Autain et François Ruffin »nous expliquait un proche d’Olivier Faure la semaine dernière.

Exit les proches de Jean-Luc Mélenchon. De son côté, comme pour apporter de l’eau au moulin de ses adversaires, ce dernier multiplie les provocations. Hier encore, au président du groupe socialiste à l’Assemblée, Boris Vallaud, qui proposait à tous les partis, à l’exception du RN «poser la question des conditions de non-censure »si le gouvernement Barnier devait être renversé, le leader des Insoumis répondait brutalement : “ce sera sans LFI”.

Encore une fracture

Parallèlement, les Insoumis préparent seuls les élections municipales, tentant d’imposer leurs candidats parfois face à d’autres candidats de gauche. En tout cas, l’objectif immédiat des Insoumis ne semble pas être l’abrogation du délit d’apologie du terrorisme puisque le texte ne figure ni dans leur créneau parlementaire du 28 novembre ni à l’ordre du jour de l’Assemblée.

C’est avant tout un « positionnement politique »explique Ugo Bernalicis.

Un positionnement qui pourrait avoir pour but, sinon pour effet, de fracturer davantage la gauche tout en s’adressant à une partie de l’électorat suburbain en vue d’éventuelles élections législatives anticipées et des prochaines élections municipales. Le Nouveau Front populaire tremble et n’a jamais été aussi proche de l’effondrement.

 
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