Après onze semaines de procès, sa parole était attendue. Le parquet a annoncé ce lundi ses réquisitions dans le tentaculaire procès pour viol de Mazan, au cœur duquel se trouve Dominique Pelicot, accusé d’avoir drogué, violé et fait violer son ex-femme Gisèle Pelicot par des dizaines d’hommes pendant une décennie. recrutés sur Internet. “On ne peut plus considérer en 2024 que si elle n’a rien dit”, une femme “est d’accord”, a insisté le procureur de la République devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, à Avignon.
« On ne peut plus dire en 2024 comme elle n’a rien dit, elle a acceptéc’est d’un autre âge », a insisté la conseillère générale Laure Chabaud. “L’absence de consentement ne pouvait être ignorée par les accusés”, a-t-elle insisté, rejetant le consentement “implicite” qu’invoquent certains accusés de viol de Gisèle Pelicot pour leurs actes. Mais aussi le consentement « par procuration », qui aurait été donné à l’accusée par son désormais ex-mari Dominique Pelicot, « un retour en arrière encore plus flagrant ».
VidéoProcès pour viols à Mazan : arrivée de Gisèle Pelicot pour les réquisitoires du parquet
S’exprimant à l’ouverture du réquisitoire lundi matin, Jean-François Mayet, substitut du procureur d’Avignon, a estimé qu'”il ne s’agit pas d’une condamnation ou d’un acquittement” mais de “changer fondamentalement les relations entre hommes et femmes”. “Ce procès bouleverse notre société dans notre rapport aux autres, dans les relations les plus intimes entre les êtres humains”, a-t-il insisté, soulignant le caractère “extraordinaire” de ce procès “au vu de la gravité inimaginable des faits accusés en même temps”. temps de 51 accusés.
La journée contre les violences faites aux femmes, « un symbole de plus »
Par coïncidence, le parquet a commencé à s’exprimer lundi à l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. “La mise en examen en ce jour si particulier est un symbole supplémentaire”, a commenté Me Antoine Camus, l’un des deux avocats des parties civiles. Ces réquisitions ont été scrutées de près puisque la principale victime, Gisèle Pelicot, 71 ans, a accédé au statut d’icône féministe après avoir refusé que le procès se déroule à huis clos, “pour que la honte change de camp”.
Quelques heures plus tôt, le parquet avait annoncé qu’il requérait la peine maximale de 20 ans contre Dominique Pelicot, pour ses « agissements ignobles ». « Vingt ans, c’est beaucoup car c’est 20 ans d’une vie, quel que soit l’âge, ce n’est pas rien. Mais c’est à la fois beaucoup et trop peu. Trop peu compte tenu de la gravité des actes commis et répétés», a insisté Laure Chabaud.
Le parquet a également requis lundi une peine de 17 ans de prison contre Jean-Pierre M., seul accusé parmi les 51 dans l’affaire de viol de Mazan à être poursuivi non pas pour agressions sexuelles sur Gisèle Pelicot mais sur sa propre épouse. . Les peines demandées pour les cinquante autres coaccusés sont toujours attendues.
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Même si la plupart sont poursuivis pour les mêmes faits, à savoir le viol aggravé de Gisèle Pelicot, et risquent donc également 20 ans de prison, l’individualisation des peines est obligatoire. Pour les collectifs féministes, qui ont déployé dimanche soir une banderole sur les remparts devant le tribunal, la demande était très claire : « 20 ans pour tout le monde », ont-elles demandé.
Selon le calendrier officiel, l’inculpation est prévue dans trois jours. Mais selon les informations recueillies auprès des différentes parties par l’AFP, elle pourrait se terminer en fin de matinée mercredi. Mercredi après-midi ou jeudi au plus tard, la parole sera donnée aux avocats de la défense. L’avocate de Dominique Pelicot, Béatrice Zavarro, ouvrira le bal. Puis ses confrères se succéderont jusqu’au 13 décembre. Le tribunal aura alors une semaine pour délibérer, avec un verdict attendu le 20 décembre au plus tard.
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