Après La France insoumise (LFI), ce sont désormais les cadres du Rassemblement national (RN) qui envisagent une démission d’Emmanuel Macron en cas de censure contre le gouvernement de Michel Barnier.
Emmanuel Macron sur la sellette ? Les Insoumis et le RN multiplient la pression sur le chef de l’Etat et lui proposent de démissionner en cas de du vote d’une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier.
“Nous sommes des gens totalement responsables, nous connaissons les conséquences qu’aurait la censure”, a expliqué ce dimanche le vice-président du parti d’extrême droite Sébastien Chenu sur LCI.
La menace d’une motion de censure votée par le RN
Dans ce scénario, Emmanuel Macron pourrait « reconduire le même Premier ministre, reconduire un nouveau Premier ministre, déclencher un référendum, (ou) démissionner s’il n’a plus d’autre solution ».
“Si jamais la motion de censure est votée, c’est à Emmanuel Macron d’en tirer les conséquences”, estime Edwige Diaz, députée RN de Gironde, sur BFMTV. « Comme une immense majorité de Français, je serais ravi qu’Emmanuel Macron démissionne. C’est l’une des issues possibles », explique-t-elle.
Pour être adoptée, une motion de censure à l’Assemblée nationale doit recueillir les voix des députés du Nouveau Front populaire (NFP) et du Rassemblement national (RN). Si la gauche promet déjà de voter pour, Marine Le Pen entretient le doute et continue de faire pression sur Michel Barnier.
Alors qu’elle rencontrera le Premier ministre à Matignon ce lundi, la cheffe des députés RN a indiqué cette semaine que son parti voterait la censure si « le pouvoir d’achat des Français » était « amputé » dans le projet de loi de finances. Le gouvernement Barnier « prend le chemin » de la censure, avait également prévenu Jordan Bardella quelques jours plus tôt sur BFMTV.
Si le Rassemblement national (RN) et la gauche ont voté conjointement une motion de censure, le gouvernement Barnier, couplage fragile entre droite et centreserait annulé et le projet de budget rejeté.
Une nouvelle crise politique ?
Le pays entrerait alors dans une période de grande instabilité, coincé entre la grande difficulté de trouver un nouveau gouvernement dans un paysage politique très fragmenté et l’impossibilité constitutionnelle d’organiser de nouvelles élections législatives. En effet, Emmanuel Macron ne peut pas convoquer de nouvelles élections avant l’été prochain.
Dans ce contexte, certains à gauche estiment qu’Emmanuel Macron serait contraint de démissionner. Jean-Luc Mélenchon se dit « évidemment prêt » en cas d’élection présidentielle anticipée au mois de septembre. François Ruffin a appelé Emmanuel Macron à « réfléchir sérieusement » à sa démission. Du côté du PS, Olivier Faure indique qu’il n’est « pas sûr » qu’une élection présidentielle anticipée soit « la bonne solution ».
Car une démission d’Emmanuel Macron conduirait, d’ici 35 jours, à l’organisation d’une élection présidentielle anticipée. Tout candidat à la fonction suprême devra alors recueillir le parrainage de 500 maires et élus locaux pour se placer sous la ligne de départ. Durant la campagne, Gérard Larcher, président du Sénat, deviendrait locataire intérimaire de l’Élysée.
Mais un tel scénario reste encore loin. En juin dernier, Emmanuel Macron excluait une démission «quel que soit le résultat des élections législatives»y compris avec la possible victoire du camp de Marine Le Pen… ou une instabilité politique majeure.
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