Le président des députés RN à l’Assemblée nationale est reçu ce lundi 25 novembre à Matignon par le Premier ministre, qui entame des consultations avec les chefs de groupes parlementaires pour éviter le vote d’une motion de censure des oppositions.
« On se rapproche du mur, donc oui, on klaxonne de plus en plus fort », prévient un député RN. Alors que la menace d’une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier semble gagner du terrain ces derniers jours, Michel Barnier recevra Marine Le Pen à Matignon ce lundi 25 novembre.
Le Premier ministre entame ce lundi matin une série d’entretiens avec tous les présidents de groupes parlementaires, y compris l’opposition, sur les textes budgétaires qui doivent être adoptés d’ici la fin de l’année.
Au possible 49,3, la gauche promet de répondre par une motion de censure. Sauf que pour que cette censure soit votée, les votes des députés RN sont indispensables. Le parti d’extrême droite peut donc sauver Michel Barnier… ou précipiter sa chute.
Une majorité d’électeurs RN favorables à la censure
Cette semaine, Marine Le Pen a prévenu le Premier ministre. “Nous n’accepterons pas que le pouvoir d’achat des Français soit encore réduit”, a promis le chef des parlementaires RN.
« Je lui dirai que l’augmentation de 6 milliards envisagée sur le prix de l’électricité est inacceptable pour nous, que le fait de ne pas faire d’économies sur un certain nombre de pans du fonctionnement de l’État est « inacceptable, cela frappe les entreprises et les retraités ». est inacceptable”, a-t-elle également déclaré sur RTL.
Une proche conseillère du député d’extrême droite explique à BFMTV qu’elle attend des mesures de Michel Barnier. « Si l’on prend les propos de Marine Le Pen lors de la déclaration de politique générale, les sujets sur lesquels elle attendait des mesures étaient le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration et la représentation proportionnelle », explique-t-il.
Comment Barnier peut-il convaincre le Rassemblement national de ne pas le censurer ?
« Si les mesures vont dans le bon sens et correspondent aux attentes des Français, le produit continue d’avoir sa chance », dit-on au sein du RN à propos du budget. Comprenez donc que le parti à la flamme pourrait revendiquer des victoires auprès de ses électeurs pour justifier le fait de ne pas censurer le gouvernement de Michel Barnier.
Or, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi 21 novembre, 51% des Français sont favorables au vote d’une motion de censure. Un taux qui monte à 63 % quand on interroge uniquement les personnes ayant voté pour Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2022.
Michel Barnier « ouvert au dialogue »
A l’issue de son entretien avec Michel Barnier, Marine Le Pen pèsera le pour et le contre. « Je ne suis pas sûr que la décision soit prise dès la sortie de la réunion de Matignon. La réponse sera donnée dans quelques semaines, d’autant que le texte peut être modifié jusqu’au dernier moment», souligne un proche conseiller.
L’entourage du Premier ministre assure sur BFMTV qu’il est “serein et ouvert au dialogue, comme il l’a toujours dit”. « Le premier ministre a été un bon négociateur sur de nombreuses questions au cours de sa vie. Il sait comment les choses fonctionnent. Il a écouté attentivement ce que disait Marine Le Pen. Maintenant, il faut laisser faire les choses », poursuit cette Source. , qui rappelle qu’il y a « encore des semaines de débat sur le budget. Nous ne sommes qu’à mi-chemin ».
Mais le temps presse pour le gouvernement de Michel Barnier : le projet de loi de finances et le budget de la Sécurité sociale doivent être adoptés d’ici la fin de l’année civile.
Un vote sur l’ensemble du budget de la Sécurité sociale est prévu mardi 26 novembre au Sénat. Et une commission mixte entre députés et sénateurs (CMP) devrait se réunir ce mercredi. Un CMP concluant conduirait à un vote final dans les deux chambres, avec un probable 49,3 à l’Assemblée nationale.
Le budget de l’Etat arrive en session au Sénat ce lundi 25 novembre au Sénat, avec un vote solennel prévu le 12 décembre, prélude à la réunion d’une CMP, puis un vote final au Sénat et à l’Assemblée nationale.
Sur ce texte, Michel Barnier pourrait donc tirer un 49,3 à l’Assemblée nationale mi-décembre. L’insoumis Jean-Luc Mélenchon avait prédit ce calendrier dimanche 18 novembre et affirmé sur France 3 que “le gouvernement de Michel Barnier tombera entre le 15 et le 21 décembre de cette année”.
L’ancien candidat à l’élection présidentielle aura des allures de prophète si et seulement si sa plus grande ennemie politique, Marine Le Pen, demande aux députés RN d’ajouter leur voix à celle des élus du Nouveau Front populaire.
Sophie Dupont, Loïc Besson et Ariel Guez
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