La victoire contre l’Argentine ce vendredi au Stade de France (37-23) vient boucler une tournée automnale fondatrice pour le XV de France. En termes d’identité et de caractère de jeu, mais aussi en termes de nouveaux visages. Les caps vers le Tournoi et la Coupe du Monde sont fixés.
Soyons honnêtes, le but de cette tournée de novembre était difficile à imaginer. Une élimination douloureuse en quarts de finale de sa Coupe du Monde, un Tournoi des 6 Nations en demi-teinte, avec l’avènement de la jeunesse sans que les bases du jeu soient solides, et une tournée estivale en Argentine à oublier, ça, en gros, c’est le contexte qui entourait les Bleus avant cet automne. Rien de très rassurant sportivement. Et pourtant…
Fabien Galthié et son staff ont fixé le nouveau cap avec sa petite cinquantaine de joueurs convoqués dans trois semaines. Un cap bien plus clair que celui de la « guérison » début 2024. Désormais, la flèche du temps est dirigée vers l’Australie en 2027. Le Tournoi des 6 Nations 2025 doit être la première étape de cette flèche. Et ce mois de novembre 2024, se conclut par une victoire plutôt tranquille contre l’Argentine, ce vendredi au Stade de France (37-23), après celle contre les Noirs (30-29) et le Japon (52-12), qui s’annonce à sa création.
Je pense que nous pouvons avoir plus de cohérence dans notre jeu offensif.
Car cela donne encore lieu à une idée de jeu, qui ressemble aussi à celui d’avant la Coupe du monde. Une défense solide. Efficacité formidable. Et le sentiment que ces Bleus ne cassent jamais. Contre l’Argentine, ce vendredi, le XV de Fabien Galthié a passé 33% de son temps ballon en main dans les 22 m des Pumas. Le tout avec seulement 44% de possession du ballon. Quand les Argentins passaient plus des deux tiers de leur temps entre leurs 22 et ceux des Français. Ils se sont clairement heurtés à un mur. Face aux joueurs noirs, la semaine dernière, la France a davantage souffert, mais dans les chiffres le constat est le même : la Nouvelle-Zélande a passé près de la moitié de son temps ballon en main entre le médian et le 22 français, quand les Bleus, avec seulement 39% de possession. du ballon, ont passé près d’un tiers de leur temps dans les 22 mètres néo-zélandais. Une recherche constante d’efficacité.
“Nous pouvons faire mieux parce que nous avons des moments forts que nous ne pouvons pas conclure, a analysé globalement Fabien Galthié, près d’une heure après avoir célébré la victoire contre l’Argentine. Mais, quand nous étions en ligne avec notre feuille de route, nous nous sommes rendu compte que nous étions très dangereux, très efficaces. Une efficacité qui s’est finalement soldée par un succès de 30 points contre les Noirs et la bagatelle de 37 points pour l’Argentine, après une marche contre le Japon. Ce n’est pas rien.
Des succès marqués par la jeunesse et des révélations
De plus, il y a évidemment place à amélioration. Le capitaine français, Antoine Dupont, l’a reconnu : « Je pense que nous pouvons avoir plus de cohérence dans notre jeu offensif. On a su être pragmatiques, marquer avec très peu de temps de jeu. Mais tout ce sur quoi nous travaillons la semaine, nous avons du mal à le retrouver le week-end. Ce qui est un peu dommage quand on voit les armes offensives dont nous disposons. Nous avons beaucoup défendu lors des trois matches. Nous devons pouvoir avoir plus de ballons offensifs. Car il est vrai que la France a essentiellement bâti ses victoires sur des turnovers et des one-pass play. Animation forte autour d’Antoine Dupont pour faire briller les gros jets. C’est ainsi qu’Emmanuel Meafou sort renforcé de cette tournée. Tout comme Paul Boudehent, surpuissant tout au long des trois matches, qui symbolise la force défensive française et qui a fait ses armes en troisième ligne, profitant de la fameuse émulation. On pourrait également citer Jean-Baptiste Gros.
Les réglages ne sont pas terminés, c’est sûr. En un mois de préparation, les Bleus ont dû répondre à des équipes qui cohabitaient depuis six mois. Ils l’ont fait. « Nous pouvons savourer et apprécier les trois résultats »a conclu Antoine Dupont. Et ces victoires sont couronnées d’un peu de jeunesse, avec la confirmation de Louis Bielle-Biarrey en 11, les premières de Tevita Tatafu et Marko Gazzotti, la force d’Emilien Gailleton. La petite polémique autour de Matthieu Jalibert est même oubliée. Thomas Ramos n’y est peut-être pour rien.
Reste que, dans la construction d’un groupe, ce mois de novembre comptera. Il doit servir de base, notamment pour le Tournoi des 6 Nations 2025 qui arrive à grands pas (début le 31 janvier contre le Pays de Galles au Stade de France). Et fondation de l’acte II de Fabien Galthié. Il parle de continuité et d’une histoire qui se poursuit depuis 2019. Mais, en fait, on sent que quelque chose de nouveau a été créé. Rendez-vous dans deux mois…
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