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“Je revis des émotions fortes”

Une semaine pleine de nostalgie. Afin de fêter comme il se doit les vingt ans de la saison 4 de Académie des étoiles les élèves de la promotion 2024 ont eu droit à de nombreuses surprises. En plus de passer leurs évaluations devant d’anciens professeurs emblématiques comme Armande Altaï, Oscar Sisto et Kamel Ouali, ils ont également rencontré Jenifer, lauréate de la première édition. Parallèlement, l’équipe pédagogique leur lance un défi de taille : interpréter un titre inédit de Grégory Lemarchal.

Titré Et si tu te senscelui-ci a été écrit par l’ancien vainqueur du Académie des étoilesà l’hôpital, juste un mois et demi avant sa mort. Pour ses parents, qui seront présents au prime aux côtés de sa sœur Leslie, il était naturel qu’elle soit chantée pour la première fois par les élèves de l’émission qu’a révélé Grégory Lemarchal. A l’occasion de cette saison anniversaire, Gala.fr a recueilli les confidences de Laurence Lemarchal

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Gala.fr : Comment décririez-vous cette chanson de Grégory qui a été confiée aux élèves du Académie des étoiles ?
Laurence Lemarchal : On aime beaucoup ce titre car il peut parler à tout le monde. C’est un message que nous pouvons tous soutenir. Dans la vie, nous vivons tous des moments difficiles : un combat contre la maladie, une perte, un chagrin, une déception… Cette chanson dépasse le cadre de la maladie.

Comme le rappelle Lucie Bernardoni, ce titre a été écrit par votre fils, depuis l’hôpital, un mois et demi avant son décès…
Il était important que les élèves sachent dans quelles conditions Grégory a écrit ce texte. Ils doivent alors s’approprier ces paroles, qui doivent elles-mêmes faire écho à leur histoire personnelle. Lorsque vous êtes connecté à vous-même, le message passe. C’est ainsi que nous touchons les gens. Ce texte est selon moi fort car il peut vraiment parler à tout le monde.

Il est également important que vous vous souveniez que ce n’est pas une chanson triste…
Si Gregory avait eu une greffe, cela n’aurait pas été une chanson triste pour les gens. Vous devez entendre ses paroles. « Et si tu sens que le jour revient, que tu peux revivre demain », c’est un message qui peut s’adresser à tout le monde, il dépasse le cadre de la transplantation. Quand Grégory a écrit ce texte, il y croyait. C’est donc un message d’espoir, de force et de vie. Pour nous, c’est tout sauf une chanson triste.

Ce titre a été composé par Davide Esposito et arrangé par Quentin Mosimann. Comment s’est fait ce choix ?
Depuis le départ de Grégory, tout ce que nous faisons doit avoir un sens. Il s’agit d’un produit purement caritatif, puisque tous les bénéfices et droits seront reversés à l’association Grégory Lemarchal. Depuis 17 ans, il est incroyable de constater que ce lien avec les gens que Grégory a côtoyés n’a jamais été rompu. Davide Esposito est admirable, à la fois en tant qu’artiste et en tant qu’être humain, il était donc logique que ce soit lui qui compose la mélodie. C’était évident. Quentin Mosimann était un deuxième choix évident. Que ce soit avec eux, Lucie Bernardoni, Karima Charni ou Nikos Aliagas, nous sommes confiants.

Il était également symbolique de confier ce nouveau titre à des étudiants du Académie des étoiles ?
Le fait que cette chanson soit chantée pour la première fois par des étudiants, sachant que Grégory était à leur place vingt ans plus tôt, cela a du sens pour nous. Les voir me ramène à des émotions fortes. Ce que Grégory a pu vivre avec cette aventure, mais aussi nous en tant que parents, reste ancré dans ma tête. Quand je les vois, je revois mon fils sur scène. J’espère qu’ils sont conscients de la chance qu’ils ont de vivre cette aventure, à la fois artistique et humaine.

Quel est le Académie des étoiles a-t-elle apporté à Grégory ?
Dans son album il y a une chanson intitulée je deviens moice qui résume tout. Il y dit ‘Je deviens moi, le même mais plus grand.’ Cela définit vraiment ce qu’il est devenu. Les valeurs sont restées les mêmes, mais avec la Star Academy, il s’est élargi. Il s’est donné les moyens de réaliser ce qu’il voulait. Ce spectacle lui a également permis de découvrir la communauté, qu’il n’avait jamais connue étant enfant, en raison de sa pathologie. Il fallait le protéger. Il ne représentait pas un risque pour les autres, mais les autres représentaient un risque pour lui. C’était donc la première fois qu’il vivait en communauté, même si des précautions ont été prises pour s’assurer qu’il ne soit pas en danger. Il avait à la fois la maturité d’un adulte de 21 ans et une âme d’enfant qui lui permettait de s’exprimer. Ces deux facettes lui ont permis de vivre pleinement cette aventure.

Comment vivez-vous cette saison anniversaire ? Il doit avoir une résonance particulière pour votre famille…
Vingt ans plus tard, force est de constater que cela a une résonance particulière, d’autant plus que nous avons désormais des petits-enfants. C’est aussi la première fois qu’un titre écrit par Grégory sera mis en musique et chanté par d’autres depuis son départ. C’est très émouvant. Nous sommes heureux de parler de l’artiste, mais nous le faisons aussi pour nous souvenir de notre combat, le combat contre la mucoviscidose. C’est ce qui nous anime.

Comment va l’association Grégory Lemarchal aujourd’hui ?
Nous n’avons jamais perdu de vue la promesse que nous avons faite lors de la création de l’association le 7 juin 2007. Nous avons toujours la même énergie pour aider les autres à travers nos missions, nos recherches et nos financements et les aides financières que nous apportons. Il y a aussi ce centre d’accueil pour jeunes adultes, que nous avons créé près de Paris, qui les aide à projeter leur vision. Depuis le départ de Grégory, c’est notre vie à part entière.

Dans quelle mesure ta fille Leslie est-ce qu’elle s’implique dans ce combat ?
Leslie compte beaucoup dans ce combat. Elle a cinq ans de moins que Grégory, elle est maman maintenant, elle n’est plus une enfant. Mais lorsqu’un enfant tombe malade, ses frères et sœurs sont naturellement touchés. Elle fait partie du Conseil d’Administration, elle nous conseille beaucoup, nous l’écoutons beaucoup. Elle a du recul et une analyse approfondie. Elle est très importante.

Quelle est votre plus grande satisfaction ?
Avec cette association, nous recevons autant que nous donnons. Notre force est d’être toujours au plus près des patients et de leurs familles, et ce depuis 17 ans. Nous sommes satisfaits des progrès déjà réalisés. Les choses avancent dans le bon sens, notamment grâce aux donateurs et à tout ce qu’ils nous donnent. Même s’il n’existe toujours pas de remède, la mucoviscidose n’est plus aujourd’hui ce qu’elle était il y a quarante ans. Les patients vivent plus longtemps. Nous sommes là pour les soutenir, les aider et nous assurer qu’ils améliorent également ces années. Quand on est malade, le pire, c’est de se sentir isolé. Il est important pour nous de les contacter. Et en écoutant les gens, nous pouvons répondre à des besoins réels.

Quel est votre prochain projet avec l’association ?
Dans les hôpitaux, nous nous consacrerons au Centre de ressources et de compétences en mucoviscidose (CRCM). A Grenoble, le service de pédiatrie va déménager afin de pouvoir accueillir les familles dans des conditions optimales. Tout est pensé par l’équipe soignante pour que tout se passe le mieux possible lors de leur venue à l’hôpital. Il y aura la même chose à Nice. La fin des travaux et le développement de ces nouveaux services sont prévus pour juin 2025. Nous élargirons également notre relation avec la recherche en cofinançant des projets fondamentaux avec l’association Vaincre la mucoviscidose. Il y a trois ans, nous avons ouvert la maison Grégory Lemarchal (à Rueil-Malmaison, ndlr), qui s’agrandit. Mon mari et moi y allons régulièrement. Nous sommes très impliqués.

 
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