« Nous estimons à au moins 344 millions d’euros le montant pour éradiquer les violences sexuelles »explique samedi 23 novembre sur franceinfo Yseline Fourtic-Dutarde, co-présidente du collectif Ensemble contre le sexisme, alors que plus de 400 organisations et personnalités appellent à manifester dans toute la France contre les violences faites aux femmes. Yseline Fourtic-Dutarde estime que cet argent doit être “utilisé pour mettre en place le 140 mesures” proposée par la Coalition féministe pour une loi-cadre globale, dont elle est porte-parole.
Yseline Fourtic-Dutarde estime au micro de France Culture que pour lutter efficacement contre les violences sexistes et sexuelles, “ce n’est pas une mesure ici ou là qui suffira”plus “un ensemble de dispositions”. “On ne se contentera pas d’effets d’annonce avec des demandes de rapports et d’évaluations”ni de “mesures”dit-elle. La coprésidente du collectif Ensemble contre le sexisme insiste sur le “responsabilité [des parlementaires] légiférer pour lutter contre les violences sexuelles »tout en reconnaissant qu’ils n’ont pas nécessairement le contrôle du calendrier parlementaire.
Yseline Fourtic-Dutarde fait donc appel au gouvernement, pour qu’il « se saisit du sujet, libère suffisamment de temps parlementaire pour examiner toutes nos propositions ». “C’est au gouvernement d’agir au plus vite car il y a une urgence”souligne-t-elle, alors que la secrétaire d’État à l’Égalité des genres Salima Saa a promis qu’elle annoncerait des mesures concrètes le 25 novembre.
En attendant, la porte-parole de la Coalition féministe pour une loi-cadre globale présente sur franceinfo quelques-unes des 140 mesures proposées. Yseline Fourtic-Dutarde espère par exemple que l’application réelle de la loi de 2001 qui impose « l’obligation d’enseigner l’éducation à la vie affective, relationnelle et intime et au respect du consentement » avec “moyens”notamment pour les associations capables d’intervenir dans les écoles. Elle plaide également pour l’amélioration du processus juridique pour les victimes de violences sexistes et sexuelles, avec « tribunaux spécialisés » et formation des juges et magistrats « les spécificités des contentieux en matière de violences faites aux femmes ».
Yseline Fourtic-Dutarde rappelle que pour certaines victimes de viol ou d’agression sexuelle, porter plainte est “un parcours du combattant” et ça “ce mot n’est pas suffisamment bien reçu dans les commissariats”. La coalition féministe propose ainsi “qu’il y ait des actions d’investigation dès le premier mois après la dénonciation” afin d’éviter « Les procédures judiciaires durent des années » et les victimes revivent “le traumatisme”.
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