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Emmanuel Macron annonce la panthéonisation de l’historien Marc Bloch

Le Président de la République est à Strasbourg où il commémore le 80e anniversaire de la libération de la ville du joug nazi. Il décide de rendre hommage à l’historien et résistant, arrêté par la Gestapo et fusillé trois mois plus tard en 1944.

Emmanuel Macron a annoncé samedi à Strasbourg que l’historien et résistant Marc Bloch, « l’homme des Lumières dans l’armée des ombres »assassiné par la Gestapo en 1944, entrera au Panthéon. “Pour son travail, son enseignement et son courage, nous décidons que Marc Bloch entrera au Panthéon”» a déclaré le Chef de l’Etat à l’occasion du 80ème anniversaire de la Libération de Strasbourg le 23 novembre 1944.

Emmanuel Macron commémore ce samedi le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg du joug nazi avec un hommage à la résistance alsacienne et aux incorporés de force. Le chef de l’Etat, qui poursuit un long cycle mémoriel autour du 80e anniversaire de la Libération de la et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, est arrivé vers 11h45 place Broglie pour une cérémonie militaire. Il passe en revue les troupes et s’incline devant le monument dédié au général Leclerc.

L’étrange défaite

Arrêté par la Gestapo et fusillé trois mois plus tard en 1944, Marc Bloch était une figure de la résistance française. A la fin de son discours, Emmanuel Macron remettra également la Légion d’honneur à son fils Daniel Bloch. Professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Strasbourg de 1919 à 1936, Marc Bloch renouvelle profondément le champ de la recherche historique en l’étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l’économie.

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En 1929, il fonde notamment avec Lucien Febvre la revue de “Annales de l’histoire économique et sociale”qui a eu une résonance académique dans le monde entier. Capitaine et Croix de Guerre en 1914-1918, mobilisé à nouveau en 1939, Marc Bloch entre dans la résistance au tournant de 1942/43. L’auteur de L’étrange défaite écrit en 1940 et publié après la guerre, est arrêté à Lyon le 8 mars 1944, incarcéré et torturé à la prison de Montluc, puis fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades.

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Visite du camp de concentration de Natzweiler-Struthof

Place Broglie, Emmanuel Macron a salué la mémoire du général Leclerc et des hommes de la Deuxième Division blindée, libérateurs de Strasbourg le 23 novembre 1944, après avoir juré trois ans plus tôt lors du serment de Koufra (Libye) de lutter jusqu’au pour le drapeau français pour survoler la capitale de l’Alsace. « Quand nous avons su que le drapeau était sur la cathédrale, nous avions atteint notre objectif, la liberté, de libérer l’Alsace, province chère au cœur de la 2e DB »» a témoigné aux journalistes Roger Le Neures, 101 ans, résistant volontaire dans les Forces françaises libres (FFL) et la 2e DB, présent sur place. En un clin d’œil, les couleurs de la France seront à nouveau hissées sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg lors de la cérémonie.

Emmanuel Macron devant le monument dédié au général Leclerc.
SARAH MEYSSONNIER / AFP

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Le chef de l’Etat se rendra ensuite à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, jusqu’à l’ancien camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, le seul érigé sur le territoire français lorsque l’Alsace fut de facto annexée par le Troisième Reich. . Emmanuel Macron rallumera la flamme au pied du Mémorial aux héros et martyrs de la déportation, après une « visite sobre et solennelle » du camp nazi. Sur les 50 000 prisonniers internés au Struthof ou dans ses camps annexés, 17 000 moururent ou disparurent. Le chef de l’Etat visitera également le Musée Mémorial de l’Alsace-Moselle à Schirmeck, qui retrace l’histoire des habitants de la région, ballottés entre la France et l’Allemagne pendant des décennies entre 1870 et 1945, et rend hommage aux 36 000 Alsaciens et Mosellans morts pendant la guerre. guerre.

Le tabou du « Malgré nous »

Emmanuel Macron s’exprimera ensuite au Palais universitaire de Strasbourg. « Ce sera l’occasion d’évoquer la résistance des Alsaciens, la libération du territoire et le sujet toujours délicat des incorporés de force d’Alsace-Moselle » dans la Wehrmacht, a indiqué l’Élysée. Plus de 130 000 Alsaciens et Mosellans, considérés comme allemands après l’annexion de ces territoires, ont dû intégrer l’armée allemande, un drame qui reste douloureux dans la région, 80 ans après la fin de la guerre.

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L’incorporation de la force est “quelque chose qui a toujours été mal compris”a déclaré Jean-Marie Hostert, 99 ans, l’un d’entre eux “Malgré nous”. « Nous ne voulions pas y aller »explique le nonagénaire, présent samedi pour les commémorations. Pendant très longtemps, le “Malgré nous”associés pour certains à l’un des pires massacres de civils commis par les nazis en Europe occidentale à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944, sont restés un sujet relativement tabou.

« Après la guerre, nous promouvrons avant tout la mémoire héroïque, résistante, tout ce qui peut reconstruire le ciment de la France. Et dans toute cette histoire, le ‘Malgré nous’, c’est un peu une tache, ce n’est pas glorieux, ça ne permet pas de construire une mémoire qui sera nationale”souligne l’historien Christophe Woehrle. « 80 ans après, il faut mettre des mots et des actes, il faut s’éloigner des sentiments » de honte et “non-reconnaissance”a récemment estimé la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian.

 
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