Ce dimanche 24 novembre, le Rochelais Youn Le Goanvic, 28 ans, prendra le départ des 10 kilomètres du marathon de La Rochelle, à 8h45, depuis l’avenue du Général-Leclerc. Le plaisir de courir guidera ses foulées après une première course, de six mois cette fois contre le lymphome de Hodgkin, un cancer qui prend naissance dans les lymphocytes. Le sociétaire d’Aunis Athlétisme se souvient très bien du jour où sa maladie a été annoncée. C’était le 12 janvier 2024. « Tout s’est effondré à ce moment-là dans ma tête », raconte-t-il. J’ai beaucoup pleuré les trois premiers jours. Je ne savais pas exactement ce que j’avais mais je savais que c’était très grave. »
À l’automne 2023, dans les semaines précédant le diagnostic, le spécialiste du demi-fond avait ressenti une fatigue importante et des douleurs musculaires, ce qui était anormal pour lui. Avant que les 10 km de La Rochelle ne se terminent à 5 heurese place, il avait néanmoins amélioré son record à 31 min 35 s à Lille sur la distance. « Un soir de début janvier, j’ai senti une énorme masse sur mon cou. » Le point de départ de tous les examens menant au dépistage d’un lymphome.
La première chimiothérapie a lieu le 29 janvier 2024. « Je n’ai jamais arrêté le sport », raconte le Rochelais, employé chez Leroy Merlin à Beaulieu – Puilboreau. J’ai tenu bon comme j’ai pu. Ce qui m’a aidé à m’en sortir, c’est d’abord mon environnement. J’ai la chance d’avoir une famille incroyable. Et mon club aussi, qui est ma deuxième famille, ainsi que mon autre famille Leroy Merlin. Je vois tout cela comme un travail d’équipe. »
Sa pratique de l’athlétisme lui a permis de continuer à un moment où cela était le plus nécessaire. «C’était horrible parce que je courais les jours de chimiothérapie. C’était un peu fou mais c’est ça qui m’a aidé à tenir le coup (sourire). Je n’ai pas versé une seule larme pendant mon traitement et je ne sais même pas pourquoi. Je pense que ce qui m’a permis de bien faire, c’est de courir et d’être capable d’arrêter la chimiothérapie. Même si il m’est arrivé de vomir pendant mes entraînements (rires). »
Le 19 juillet marquait la date de sa dernière chimio. «C’était la libération», poursuit-il. J’ai recommencé à courir début août. C’était court, je ne pouvais pas augmenter mon footing car il y avait encore la toxicité de la chimio. Ce qui est fou, c’est que lors d’une séance de 200 mètres, j’ai pu répéter les mêmes chronos qu’avant. »
Le 13 octobre, Youn et son père Patrice ont pris le départ du relais Pomme à Dompierre-sur-Mer, un relais 2 x 7 km. Symbolique évidemment. «Avoir couru en famille nous a permis de marquer la fin de tout ça», observe le Rochelais, «trop heureux» de retrouver les 10 km du marathon de La Rochelle.
Quels que soient le lieu et le moment, pour lui, pouvoir courir est la chose la plus importante. « L’essentiel est de revenir plus fort en 2025, et encore meilleur qu’avant », termine-t-il, prêt à épingler de nouveaux dossards.
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