Privés d’alcool dans le vestiaire, ces Bleus ont tout de même réalisé une belle tournée générale. 100% de victoires dans cette tournée d’automne (contre le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine), comme en 2021 et 2022. 100% d’efficacité, ou presque : au pied avec Thomas Ramos, dans les zones tests en attaque, mais aussi en défense pour ne pas concéder de points dans les moments chauds. A l’issue de cette dernière victoire dans les travées du Stade de France, les joueurs du XV de France ont livré quelques éléments de la recette de leur succès automnal.
Des Bleus perforants en attaque…
52 points marqués contre le Japon. 30 contre les All Blacks. Et 37 contre les Argentins pour finir. Les Blues ont été prolifiques offensivement lors de leurs trois rencontres de novembre, la « pire » performance étant trois essais contre la Nouvelle-Zélande. Et à chaque fois, avoir moins de possession de balle que l’adversaire, même face aux faibles Japonais.
Les Bleus ont été efficaces. Très efficace, même. Formidable face aux All Blacks, avec ces trois passes dans le but avec 90 passes sur l’ensemble du match. Clinique contre les Pumas, avec ces 30 points dépensés en première période. “Nous savions qu’ils étaient très forts lorsqu’ils sont entrés dans les 22”, raconte l’entraîneur argentin Felipe Contepomi. Ils sont très pragmatiques, ils ont saisi toutes les opportunités. La France est l’une des meilleures équipes du monde. »
“Quand on est dans la zone de but, on met tous la “disquette” pour mettre un peu d’énergie, pour passer derrière la ligne”, décrit l’ailier Gabin Villière, l’un des buteurs français de la soirée. Qu’on soit devant ou derrière, on se met tous à la mode : il faut franchir cette ligne, aller marquer cet essai. »
Durant le mois de novembre, on a eu l’impression que ces Français n’avaient besoin de presque rien pour marquer. Un ballon qui traîne, un coup de pied dans le vide et le Louis Bielle-Biarrey supersonique qui surgit, par exemple. « On travaille vraiment les ballons de récupération, souligne le pilier Reda Wardi. Quand on le récupère, on essaie de le placer dans des zones où on sera efficace derrière, avec le mouvement des joueurs. »
C’est fort. Mais dans quelle mesure ? «On peut faire mieux», estime l’entraîneur Fabien Galthié. Nous avons des faits saillants que nous ne convertissons pas. » Au-delà des essais, les Bleus doivent aussi ces ajouts salés à la précision de leur buteur Thomas Ramos, auteur d’un sans-faute.
…et tous ceux qui sont impliqués dans la défense
Il ne s’agit pas uniquement de marquer des essais. Pour résister aux remontées des All Blacks ou des Argentins en seconde période, il a fallu aussi s’appuyer sur l’efficacité défensive. Sur cette tournée, les Bleus ont également obtenu satisfaction du patron sur ce niveau. « Nous avons fait preuve d’un état d’esprit remarquable sur ces trois rencontres, salue Antoine Dupont. On a vu une réelle envie de ne pas rompre. C’est fondamental pour l’avenir. »
Charles Ollivon, énorme dans ce secteur samedi contre l’Argentine avec 19 plaquages (meilleur total du match), abonde dans le même sens, avec un bémol : « En défense, je trouve que ce n’est pas mal. On peut être encore plus disciplinés, on a raté quelques plaquages. Mais notre défense nous a permis de récupérer beaucoup de tirs. »
Contre l’Argentine, on a vu les Bleus bloquer les Pumas près de leur ligne, et sauver des essais tout faits. «Nous avons travaillé dur tout au long du mois», explique Wardi. Les entraîneurs mettent beaucoup l’accent sur l’attaque, mais aussi sur la défense. Il est essentiel de ne pas être efficace dans un seul domaine. » Et tout le monde est invité à s’impliquer. Quand il fait chaud, les trois quarts viennent donner un coup de main aux attaquants en avance.
« Sur les mauls, la première chose à faire, c’est de se mettre avec les avants pour essayer de les arrêter », explique l’ailier Gabin Villière, qui ne s’est pas ménagé dans ce secteur. Sur les rucks aussi, où l’on peut ralentir le jeu et gagner une ou deux secondes pour permettre aux avants de se repositionner. Ce sont des choses qui se voient peu, un peu dans l’ombre.» Mais qui permet au XV de France de sortir de cette tournée en pleine lumière.
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