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ces questions qui n’ont toujours pas de réponse

Comment cet incident a-t-il pu se produire ? «De notre côté, il y a des hypothèses d’enchaînement qui nous semblent cohérentes», affirme Matthieu Theurier, vice-président aux transports de la métropole. Un élément métallique d’une rame de métro s’est détaché, explique l’élu, à cause du desserrage d’un écrou. Cet élément est alors entré en contact avec la ligne électrique, fixée dans le sol du tunnel, provoquant un court-circuit dans le coffret de signalisation.

« Expertise judiciaire »

Mais l’écologiste reste prudent. « Je me méfie car tout est contesté par tout le monde », souffle-t-il. Le débat est toujours d’actualité entre, d’un côté, Siemens Mobility, concepteur de la ligne B, et, de l’autre, Keolis Rennes, responsable de son exploitation et de sa maintenance. Pour Keolis, cela ne fait aucun doute : l’incident a été provoqué par une erreur de conception. D’autant que le 3 janvier 2024, ce même écrou s’est rompu sur un autre train, provoquant un deuxième arrêt de la ligne B, encore plus prolongé. Il a fallu cinq mois pour remplacer les pièces suspectes sur les 25 rames du métro B. Siemens en a profité pour changer de modèle d’écrou pour éviter que le problème ne se reproduise.

Pour Siemens en revanche, l’affaire n’est pas réglée. « Le constructeur avance qu’il y a eu des erreurs de maintenance », explique Matthieu Theurier. Keolis a-t-il commis des manquements ? Contacté, Siemens Mobility n’a pas donné de détails. “Concernant les incidents survenus l’année dernière, l’expertise juridique est toujours en cours et n’appelle pas de commentaire particulier”, a indiqué cette filiale du géant allemand à Telegram. Elle ajoute : « Siemens Mobility a travaillé main dans la main avec la métropole rennaise et l’opérateur pour remettre en service la ligne B, qui s’est déroulée depuis le 20 juin sans incident majeur. »

La ligne B toujours surveillée de près

Les enjeux de cette bataille, désormais sur le terrain « judiciaire », ne sont pas un mystère : « il y a des enjeux d’assurance », décrypte Matthieu Theurier. Mais le débat, précise-t-il, ne concerne pas directement la Métropole. La communauté n’a pas eu à payer les réparations, qui ont été prises en charge par l’une ou l’autre des deux sociétés. Certes, elle estime avoir subi un préjudice financier : rabais accordés aux abonnés, perte de revenus liée à une fréquentation moins élevée que prévu, etc. A ce jour cependant, la Métropole n’a pas engagé de litige avec Siemens.

Remise en service le 20 juin 2024, la ligne B continue d’être étroitement surveillée. L’État impose un contrôle des pièces neuves tous les 5 000 km sur les deux trains les plus circulés. Ou vérifiez au moins chaque semaine. Des points d’étapes plus avancés doivent également être effectués à 30 000 km puis à 150 000 km. « Les réparations ont été tout à fait satisfaisantes », assure Matthieu Theurier. Qui précise : les quelques pannes survenues ces derniers mois ne sont pas liées à ce fameux écrou, à l’origine de tant de rebondissements.

 
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