Environ 150 000 foyers restent privés d’électricité et de nombreuses routes ont été perturbées en raison des mauvaises conditions de circulation dues à la tempête Caetano, pour laquelle Météo-France a levé l’alerte orange même si un phénomène de regel reste à craindre vendredi soir.
“La tempête Caetano a provoqué un premier épisode hivernal, précoce pour la saison, avec des vents violents et de la neige”, soulignait Météo-France à la mi-journée. « Sous l’influence d’une descente d’air polaire, les températures sont descendues à des niveaux dignes d’un mois de janvier. Les températures sont très froides, parfois glaciales, notamment sur le sol enneigé ce vendredi matin”, précise l’instance.
A midi, 51 départements, principalement dans la moitié nord de la France, restaient en alerte, mais aucun n’était plus en orange. L’institut météorologique a toutefois alerté sur un “risque de phénomènes glissants dus au regel de la Normandie à la Franche-Comté la nuit prochaine”.
La tempête a provoqué de nombreuses coupures de courant. “Le réseau de distribution d’électricité a fait face à des vents violents et des chutes de neige (collantes) qui ont fait tomber des arbres ou des branches sur les câbles”, a rapporté le gestionnaire du réseau électrique Enedis, qui dénombrait encore à 15h00 150.000 foyers privés d’électricité.
La Normandie (60 000), les Pays de la Loire (30 000) et le Centre-Val de Loire (14 000) sont les plus touchés. Enedis, qui a installé une cellule de crise, espère rétablir le courant à 90 % de ses clients d’ici 48 heures.
Mais dès le départ de Caetano, la préfecture maritime de Cherbourg a prévenu de l’arrivée de la dépression Bert qui pourrait souffler « sur les côtes de la Manche de la mer du Nord » jusqu’en milieu de journée samedi, avec des vents de force 7 à 8 (50 à 70 km/h) et « fortes rafales ».
– Températures de plongée –
Les mauvaises conditions de circulation ont provoqué de nombreux accidents, le plus grave impliquant un autocar, quatre voitures et un deux-roues jeudi soir sur l’autoroute A6b, près de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). Le motard est entre la vie et la mort, tandis que quatre personnes sont en urgence absolue et 31 en urgence relative, selon la préfecture de police.
En Franche-Comté, 2 000 à 2 500 poids lourds ont été bloqués sur l’autoroute A36 (Beaune-Mulhouse), stockés sur des aires de repos ou sur la chaussée. Une voie a été dégagée pour permettre la circulation des voitures.
Le visage tiré, Nina Le Theix a passé la nuit dans sa voiture près de Montbéliard. Comme elle avait fait le plein au préalable, elle a pu laisser tourner son moteur pour rester au chaud. Mais “on a vu une dame avec son mari, dans une voiture électrique, ils sont à court de batterie depuis une heure”, a-t-elle constaté avant d’être finalement relâchée en milieu de matinée.
Les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) ont annoncé la reprise progressive du trafic sur l’A36, vers 17h30.
Embouteillages également dans l’Orne sur l’A28 en raison de poids lourds coincés sur une pente par le verglas, de camions qui circulaient malgré l’arrêté préfectoral d’interdiction, a constaté la préfecture. Celui-ci précise que « l’ensemble des 200 poids lourds immobilisés ayant enfreint » cet arrêté « seront condamnés à une amende de 135 euros ».
Les transports scolaires ont été interrompus jeudi et vendredi dans plusieurs départements de l’Ouest, mais aussi en région parisienne, dans le centre et l’est de la France.
– 18 heures de retard –
Les perturbations ont également touché le trafic ferroviaire, avec plus de 400 arbres tombés sur les voies, selon un point SNCF de 13h00.
Un train de la ligne Paris-Granville a été bloqué en gare d’Argentan (Orne) jeudi soir. Les 162 passagers ont dû dormir dans un gymnase avant d’être transportés à destination en autocar, selon la préfecture.
Par ailleurs, Easyjet a confirmé qu’un de ses avions, qui devait quitter l’aéroport de Bâle-Mulhouse jeudi vers 17h00, n’a finalement décollé que… vendredi à 11h00 pour Toulouse, soit un retard de 18 heures durant lequel le les voyageurs sont restés longtemps coincés à bord de l’avion.
“La disponibilité des hôtels à Bâle était malheureusement limitée et nous avons donc informé les clients qui devaient prendre leurs propres dispositions qu’ils seraient remboursés”, selon la compagnie aérienne.
Related News :