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Actualités éditoriales
Publié le
22 novembre 2024 à 13h08
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Il peut parcourir 5 000 km à une vitesse incroyable. Un nouveau missile hypersonique russe est entré en guerre en Ukraine avec le tir d’un missile expérimental appelé « Orechnik », ou « Hazel » en russe.
Cette arme jusqu’alors inconnue, utilisée pour la première fois par la Russie contre l’Ukraine, ressemble à un avertissement pour l’Occident après que les Américains et les Britanniques ont annoncé l’autorisation d’utiliser leurs missiles à longue portée sur le territoire russe.
Le président Vladimir Poutine s’est félicité jeudi du tir de ce nouveau missile hypersonique contre une usine d’armement ukrainienne.
Voici ce que nous savons.
Des milliers de kilomètres
Jusqu’à son utilisation jeudi, l’existence de cette nouvelle arme pour la Russie était inconnue. Selon Vladimir Poutine, il s’agit d’un missile balistique « à portée intermédiaire » et peut donc atteindre des cibles comprises entre 3 000 et 5 500 km.
Selon le président russe, le tir était un test en conditions de combat, ce qui signifie que cette arme est encore en développement. Il n’a donné aucune indication sur le nombre de systèmes existants, mais il a menacé de les réutiliser.
La distance entre la région russe d’Astrakhan, d’où le missile Oreshnik a été tiré jeudi selon Kiev, et l’usine de fabrication de satellites Pivdenmash (Youzhmash, en russe), qu’il a touchée à Dnipro (centre-est de l’Ukraine), est d’environ 1000km.
S’il n’entre donc pas dans la catégorie des missiles intercontinentaux (d’une portée supérieure à 5 500 km), tirés depuis l’Extrême-Orient russe, Orechnik pourrait théoriquement toucher des cibles situées sur la côte ouest des Etats-Unis.
“Orechnik peut (aussi) menacer presque toute l’Europe”, note Pavel Podvig, chercheur à l’Institut de recherche sur le désarmement des Nations Unies (Unidir) à Genève, dans un entretien au média Ostorozhno Novosti.
Jusqu’en 2019, la Russie et les États-Unis ne pouvaient pas déployer de tels missiles en vertu du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), signé en 1987 pendant la guerre froide.
Mais en 2019, Donald Trump a retiré Washington de ce texte, accusant Moscou de le violer, ouvrant la voie à une nouvelle course aux armements.
3 km par seconde
Orechnik “est basé sur le modèle russe du missile balistique intercontinental RS-26 Roubej” (lui-même dérivé du “RS-24 Iars”), a expliqué jeudi à la presse la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh.
“Ce système est assez cher et n’est pas produit en série”, explique sur Telegram l’expert militaire Ian Matveïev, qui assure que le missile peut emporter une charge explosive de “plusieurs tonnes”.
Le programme d’armement RS-26 Roubej, dont le premier essai réussi remonte à 2012, a été gelé en 2018, selon l’agence étatique TASS, faute de moyens pour mener à bien ce projet « simultanément » avec le développement de la nouvelle génération d’Avangard. des systèmes hypersoniques, censés pouvoir atteindre une cible presque partout dans le monde.
Selon Vladimir Poutine, le missile Orechnik, tiré jeudi « dans sa configuration hypersonique non nucléaire », peut atteindre la vitesse de Mach 10, « soit 2,5 à 3 kilomètres par seconde » (environ 12 350 km/h).
« Il n’existe aujourd’hui aucun moyen de contrer de telles armes », s’est-il vanté.
D’éventuelles ogives nucléaires
Enfin, Orechnik serait également équipé de charges maniables dans les airs, ce qui augmenterait encore la difficulté d’interception.
« Les systèmes de défense aérienne actuellement disponibles dans le monde et les systèmes de défense antimissile créés par les Américains en Europe n’interceptent pas ces missiles. Ceci est exclu », a insisté M. Poutine, sans fournir plus de détails.
Une vidéo du lancement russe, diffusée sur les réseaux sociaux, montrait six puissants éclairs successifs tombant du ciel au moment de l’attaque, signe, selon les experts, que le missile transportait au moins six charges.
Ce « mirvage » consiste à équiper un missile de plusieurs ogives, nucléaires ou conventionnelles, qui suivent chacune une trajectoire indépendante lors de leur entrée dans l’atmosphère.
Message politique
Les experts restent unanimes sur un point : il s’agit bien d’un message politique russe adressé à l’Occident et à Kiev. « Nous sommes sur quelque chose d’inédit, et il s’agit bien plus d’un acte politique que d’un acte militaire. Le rapport coût-efficacité de l’attaque est nul», estime Héloïse Fayet, de l’Institut français des relations internationales (Ifri).
Une réponse directe à la récente attaque de l’Ukraine sur son territoire avec des missiles américains ATACMS, que Washington a officiellement autorisée dimanche.
“Ce changement d’échelle est significatif”, ajoute le spécialiste, décrivant “la première utilisation par les Russes sur le champ de bataille d’un missile d’une portée supérieure à 2 000 km”.
Selon elle, l’utilisation de ce missile « ne changera pas significativement la situation sur le plan opérationnel. Ils en ont évidemment très peu et ils sont chers.
Source : AFP.
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