Il n’est pas trop tard pour demander le chèque énergie

La délégation Hautes-Pyrénées de la Confédération syndicale des familles (CSF 65) lance d’urgence une campagne en faveur des plus démunis. Les restrictions économiques sont comme des antibiotiques : les dépenses ne sont plus automatiques. C’est le cas du chèque énergie dont le montant est compris entre 48 € et 277 € selon les revenus et la composition du foyer. Pour les ménages dépassés par le coût de la vie, cela signifie beaucoup.

Emilie Desgardin, pourquoi cet appel à se manifester en novembre ?

Habituellement c’est vrai, avec notre partenaire ENGIE nous menons la campagne de communication autour du chèque énergie en avril. Mais là, tout a été chamboulé dans le système. Au niveau national, malgré les alertes des associations et des acteurs du secteur énergétique, aucun système viable n’a été mis en place pour remédier aux problèmes d’attribution du chèque énergie suite à la disparition de la taxe énergie. logements et permettre aux nouveaux ménages de bénéficier du chèque énergie en 2024. Et en cas d’adoption de l’article 60 du projet de loi de finances 2025, il sera mis un terme à l’automatisation de l’envoi du chèque énergie. , une aide qui ne concerne que les ménages très modestes, et pour qui le chèque énergie constitue un impératif budgétaire. Les obliger à en faire désormais la demande sur une plateforme aura pour effet d’exclure un grand nombre d’entre eux du dispositif pour non-recours. Pour le moment, nous estimons ces non-recours à 95%.

C’est énorme ! Comment l’expliquez-vous ?

Ce n’est pas faute de communication de notre part. Mais les pouvoirs publics sont bien plus discrets à ce sujet ; quand ils en parlent, c’est entre eux, pour élaborer le projet de loi de Finances 2025. Cela s’explique par ailleurs par le profil du public bénéficiaire. Vieux, précaires… Ils sont dépassés par la complexité technique (accès à internet, possession d’un ordinateur, d’un scanner et d’une imprimante, etc.) et administrative des démarches (très compliquées).

Pourquoi y a-t-il une urgence ?

Car le 31 décembre 2024, la plateforme de recours sera désactivée. L’information est tombée ainsi, presque sans prévenir. Même les travailleurs sociaux n’étaient pas nécessairement informés. 95% sans recours… Il faut nous contacter le plus rapidement possible, sans attendre le dernier moment. Après, à moins que le gouvernement n’admette son erreur, il sera trop tard.