L’auteur franco-algérien de 75 ans, Boualem Sansal, a été arrêté samedi 16 novembre dernier à l’aéroport d’Alger, en provenance de France. Ce jeudi 21 novembre, Emmanuel Macron a indiqué qu’il était « très préoccupé » par sa disparition.
Emmanuel Macron a exprimé son attachement indéfectible à « la liberté d’un grand écrivain et intellectuel ». Samedi dernier, l’auteur franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 75 ans, a été arrêté à l’aéroport d’Alger, en provenance de France, pour des raisons inconnues. Selon nos confrères de Marianne, il « ne donne plus de nouvelles de ses proches depuis son arrivée à Alger ». Une situation qui inquiète le président français.
“Les services de l’Etat sont mobilisés pour clarifier sa situation”, a indiqué jeudi 21 novembre l’entourage du locataire de l’Élysée, ajoutant que ce dernier exprimait “son attachement indéfectible à la liberté d’un grand écrivain et intellectuel”.
Plusieurs responsables politiques français ont exprimé leur inquiétude et leur soutien à l’écrivain, connu pour ses discours contre le pouvoir algérien ou l’intégrisme religieux, depuis ses débuts dans la littérature en 1999.
“Il incarne tout ce que nous chérissons : l’appel à la raison, à la liberté et à l’humanisme contre la censure, la corruption et l’islamisme”, a écrit Edouard Philippe sur X, jeudi 21 novembre.
L’ancien Premier ministre a déclaré compter sur “les autorités françaises et européennes pour obtenir des informations précises et garantir qu’il puisse circuler librement et rentrer en France quand il le souhaite”.
La chef de file des députés du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a demandé au gouvernement français d'”agir pour obtenir la libération immédiate” de Boualem Sansal, saluant un “combattant de la liberté et courageux opposant à l’islamisme”.
Les relations compliquées de la France avec l’Algérie
Dès ses débuts, le septuagénaire qui a obtenu cette année la nationalité française a rencontré le succès avec « Le Serment des barbares », un roman relatant la montée en puissance des intégristes qui a contribué à plonger son pays dans une guerre civile qui a fait au moins 200 000 morts entre 1992 et 2002.
Bien que ses livres soient vendus librement en Algérie, l’auteur y fait polémique, notamment depuis une visite en Israël en 2014.
Kamel Daoud, écrivain franco-algérien controversé en Algérie, accusé par une victime de la guerre civile d’avoir exploité son histoire, s’est exprimé dans les colonnes du Figaro ce jeudi 21 novembre. « J’espère beaucoup que mon ami Boualem reviendra. à nous très bientôt”, a-t-il déclaré dans une chronique, confiant son incompréhension face à “l’imprudence” dont, selon lui, aurait fait preuve Boualem Sansal en se rendant en Algérie.
Ces événements interviennent dans un contexte diplomatique tendu entre la France et l’Algérie, après le soutien de Paris au plan marocain d’autonomie du territoire contesté du Sahara occidental, fin juillet. Cette ancienne colonie espagnole, contrôlée en partie par le Maroc, est revendiquée par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, qui réclament un référendum d’autodétermination et sont soutenus par Alger.
«Cette arrestation arbitraire intervient quatre semaines après le voyage d’Emmanuel Macron au Maroc, qui a marqué la réconciliation du président avec Mohammed VI, en même temps que la distance avec le gouvernement d’Alger, lorsque le chef de l’Etat a reconnu le Sahara occidental marocain. Boualem Sansal est-il la revanche d’Alger ? Et pourquoi pas une monnaie d’échange avec la France ? a demandé Pascal Braud dans son éditorial de ce vendredi 22 novembre.
Related News :