Ce dimanche midi, sur le podium de délivrance planté à Sainte-Maxime, Promenade Simon-Lorière, comme d’habitude, il n’y aura ni sapin, ni boules, ni guirlandes. Pas de dinde aux marrons ni de bûches congelées non plus… Mais certains pourront quand même fêter Noël en avance.
Alors qu’il négocie dès ce vendredi – départ à 12 heures – le tour de sa 70e édition sur un parcours ponctué de 12 épreuves spéciales (189,03 km sélectives), ce cher vieux Rallye du Var a un panier plein de cadeaux.
Les plus gros ? Une couronne de champion de France 2024 et un trophée de vainqueur qui suscite encore beaucoup de désirs.
Concernant le titre national, l’acte final décisif offre un duel 100% Citroën.
Le jeune papa contre le patron
Leader confortablement installé avec quatre succès en banque, Léo Rossel peut se contenter ici d’une place dans le top 5 pour rejoindre son grand frère Yohan sacré en 2019 sur la liste « CFR ».
Père d’un petit Paolo depuis un mois, le Gardois, qui vient de fêter ses 27 ans mercredi, aurait pu boucler l’affaire à la maison.
Le 25 octobre, sur les routes mouillées du Critérium des Cévennes, il a mené la danse. Mais la météo exécrable qui régnait ce week-end s’est bien plu à ajouter son grain de sel : la course a été interrompue par arrêté préfectoral à l’aube de la deuxième étape. De quoi prolonger le suspense jusqu’en finale puisque seulement la moitié des points ont été distribués.
Léo Rossel aborde donc le money-time avec 12,5 unités d’avance sur le capitaine, Yoann Bonato. « Il faut finir au pied du podium, alors essayons d’abord d’éviter les pièges »annonce le conducteur de la C3 portant le numéro 1.
Un jeune loup qui se souvient de sa mésaventure de l’édition précédente où un accrochage entre Puget-Ville et Cuers l’avait fait dégringoler (58e après l’ES 10, 15e le lendemain à l’arrivée) alors qu’il pointait en tête.
« Une nouvelle expérience »
« Pas question d’y aller le couteau entre les dents. Ni de prendre le blâme. Pour moi, jouer pour le titre est une nouvelle expérience. Je suis heureux de vivre cela. Franchement, j’avais plus de pression au début du Rallye du Var 2022, alors que je me battais pour remporter la Stellantis Motorsport Rally Cup.
Info ou faux ? Dans le camp adverse, Bonato ne se pose aucune question car il n’est plus maître de son destin. Victime d’une violente chute dans les Vosges-Grand Est après avoir fracturé trois vertèbres en juin, le quadragénaire isérois (41 ans), champion de puissance 5, a fait du chemin.
Après une séquence immobilisation-rééducation considérablement réduite – trois mois au lieu de six ! -, il s’est vite remis dans le bain : trois départs, trois podiums.
Reste désormais à trouver le chemin de la victoire pour espérer inverser la tendance à la dernière minute en cas de faux pas du rival. Ce serait le troisième dans le Var. Le deuxième consécutif. Et ce n’est pas gagné d’avance.
Tirer les châtaignes du feu dans les Maures
Parmi les nombreux régionaux de l’étape désireux de briller dans leur jardin, au moins deux sont armés pour viser la victoire. Mathieu Franceschi (Skoda Fabia RS), engagé de dernière minute, n’avait plus parcouru le Massif des Maures depuis 2019.
Il y a cinq ans, les Fayençois fouettaient une Peugeot 208R2. Aujourd’hui, il ne se présente plus comme un espoir prometteur.
Champion de France sur terre 2022, vice-champion d’Europe cette saison, le benjamin des frères Franceschi n’a qu’une envie : épingler le « Var » à son palmarès.
Éric Camilli aussi ! Installé au sommet de la hiérarchie provisoire cet été, le Niçois, vainqueur à Antibes puis à Rodez (Rouergue), n’est plus dans le match : 3e, à 27 points de Rossel.
Aux commandes d’une Hyundai i20 N, encore un petit cran en dessous de la C3, impossible de suivre le rythme des deux meilleurs ennemis qui ont irrésistiblement pris le large.
S’il ne croit plus au Père Noël depuis longtemps, nul doute que le voisin azuréen se ferait un plaisir de retirer les marrons du feu du massif des Maures un mois avant de déguster la dinde sous le sapin.
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