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Qui est Philippe Stanislas Antoine Wasila, Français parmi les fugitifs les plus recherchés par Europol ?

“Je navigue, je cours avec mes chiens, je monte des chevaux de polo, je fais des courses de voitures, j’escalade des montagnes, je joue au poker.” En parcourant le compte Instagram ou la page Facebook de Philippe Stanislas Antoine Wasila, l’homme donne l’impression de baigner dans le luxe. Un style de vie qui résulte probablement de sa position d’associé chez « Xasteria Finances SA », société spécialisée dans « les fusions et acquisitions d’entreprises générant de 10 à 500 millions de dollars de chiffre d’affaires », pour laquelle il travaille depuis plus de 27 ans, selon son profil LinkedIn.

Sauf qu’en réalité, l’homme aux cheveux mi-longs et à la barbe grisonnante est un fugitif traqué par toutes les polices d’Europe. Son nom a été ajouté à la liste des personnes recherchées par Europol. Et pour cause, ce Français de 57 ans est soupçonné de « falsification de documents administratifs et trafic de faux documents administratifs, blanchiment de produits du crime, vol organisé ou à main armée, escroquerie », explique Europol.

Un projet de drone dit autonome

Si la police européenne est à ses trousses, c’est parce que l’homme aurait arnaqué des investisseurs en se faisant passer pour un homme d’affaires, avant de leur soutirer plus de 5 millions d’euros, rapporte Europol. Tout cela, grâce à un mode opératoire bien établi.

En 2013 et 2014, Philippe Stanislas Antoine Wasila se serait présenté comme un « homme d’affaires et avocat à succès » auprès de plusieurs investisseurs, leur promettant des « rendements substantiels » grâce à un prétendu « projet innovant » de développement de drone autonome. Grâce au « style de vie somptueux » qu’il menait, il a réussi à gagner la confiance de ses victimes et à les convaincre de lui confier leurs fonds, explique Europol.

Mais au lieu d’investir son argent dans « ce projet prometteur », comme il l’avait promis, le quinquagénaire a créé « un réseau d’entreprises opaques et de comptes bancaires à l’étranger », afin de détourner l’argent des investisseurs. . L’homme aurait réussi à récolter près de 5,4 millions d’euros, qu’il aurait utilisés pour « financer son train de vie privé ».

Un mandat d’arrêt international

Selon les enquêtes menées par la police luxembourgeoise, Philippe Stanislas Antoine Wasila n’a jamais été avocat ou gestionnaire d’investissement, ni au Luxembourg ni dans un autre pays. “Le prétendu fonds d’investissement n’a jamais été reconnu par le régulateur financier luxembourgeois”, explique Europol, qui ajoute qu’il ne disposait pas des “autorisations nécessaires pour gérer ou superviser un fonds d’investissement”.

Sur sa page LinkedIn, l’homme assure que « Xasteria Finances SA », la société à laquelle il se dit associé, a conclu « plus de 250 transactions dans plus de 20 secteurs », notamment ceux du luxe, de la mode, de l’hôtellerie sur mesure, la biotechnologie, l’industrie des médias et du cinéma, l’aviation et les « super yachts ». Mais sur Internet, aucune trace de compagnie.

Le 17 avril 2024, dix ans après cette prétendue escroquerie, un mandat d’arrêt européen et un mandat d’arrêt international sont émis contre Philippe Stanislas Antoine Wasila. Six mois plus tard, le 12 novembre, son nom était ajouté par Europol à la liste des fugitifs les plus recherchés d’Europe.

Un « dossier à charge », selon le suspect

Le lendemain, l’homme, de nationalité française et né au Luxembourg, s’est défendu dans une lettre adressée au journal luxembourgeois Le Quotidien. Clamant son innocence et dénonçant « une charge portée uniquement contre lui », il a réclamé la « présomption d’innocence ».

Philippe Stanislas Antoine Wasila affirme également s’être rendu à deux reprises dans les locaux de la police pour répondre aux questions des enquêteurs. “Je leur ai transmis tous les documents et comptes nécessaires à leur enquête en ma possession et j’ai répondu à toutes les nombreuses questions, assisté ou non par mon avocat”, a-t-il expliqué.

S’il n’a pas pu assister à « la dernière convocation du juge d’instruction », pour « des raisons médicales importantes », il n’était « en aucun cas en cavale », explique Philippe Stanislas Antoine Wasila, assurant avoir fourni « les attestations correspondantes » et « correspondu régulièrement » avec le juge.

Le suspect, qui parle six langues – français, anglais, allemand, grec, italien et luxembourgeois – rappelle que son « casier judiciaire est absolument vierge ».

Toute personne ayant des informations sur la localisation actuelle de Philippe Stanislas Antoine Wasila doit contacter FAST Luxembourg via l’adresse email [email protected] ainsi que directement via www.eumostwanted.eu.

 
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