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un couple se bat pour faire reconnaître le décès de leur fille après un accident de voiture

Il y a plus de 18 mois, Pierre Palmade a perdu le contrôle de sa voiture et percuté deux véhicules, dans l’un desquels se trouvait une femme enceinte de six mois qui a perdu son bébé. Un bébé au cœur des débats, décédé in uteroque la justice n’a donc pas considéré à ce stade comme un être vivant.

Pierre Palmade est jugé mercredi 20 novembre à Melun pour blessures involontaires et non pour homicide involontaire, bien que requis par le procureur. La justice considère qu’un bébé qui meurt in utero n’a pas le statut juridique d’être vivant.

Un cas qui n’est pas isolé puisqu’il s’agit justement de la bagarre d’Angélique et Valentin, eux aussi ont perdu leur bébé lors d’un accident de la route. Ses parents souhaitent que l’existence de leur petite fille soit reconnue. Dans leur salon, la petite fille semble être au milieu de la pièce. Son prénom, Jade, est gravé en lettres majuscules dans du bois rose. Des peluches et des petits jouets sont posés sur les meubles.

Un accident sur le chemin de la maternité

La date du 28 juillet 2023 est accrochée au mur, ce qui a dû être le jour le plus beau de leur vie, mais sur le chemin de la maternité, une femme d’une soixantaine d’années qui roulait à contresens est entrée en collision avec le couple dans la voiture. « Pour ma part, j’ai eu des contusions mineures. Pour Angélique, c’était plus compliqué», raconte Valentin.

« J’ai subi plusieurs fractures et principalement la perte de notre fille », explique la maman. « Elle m’a fait un écho et un monitoring. Il y avait une partie de moi qui le savait. Après le choc, je me sentais lourd. Cela m’a traversé l’esprit, mais je me suis dit que ce n’était pas possible. J’ai vu ma fille, j’ai vu que son petit cœur ne battait plus”, raconte-t-elle entre deux sanglots. « A part ça, les fractures et tout. Il n’y a rien qui puisse faire plus mal que ça« .

Une jurisprudence fautive ?

Les parents refusent de considérer leur bébé à naître comme un fœtus ; pour eux, c’est un enfant qu’ils ont perdu. « Nous en étions encore à 40 semaines, à terme. Nous dire que notre fille est un fœtus, non. Nous l’avions dans nos bras », raconte Valentin. “C’est un bébé de 48 cm, pesant plus de 3 kg, qui était en parfaite santé, qui n’attendait que nous et nous l’attendions”, ajoute Angélic.

Or, selon la jurisprudence, l’homicide involontaire ne peut être reconnu pour un bébé qui n’a pas encore respiré, même pour un bébé qui est sur le point de naître. « C’est complètement injuste en effet qu’on nous dise sous prétexte qu’elle ne respire pas, qu’elle n’est rien. Elle a pris la vie de notre fille et elle ne sera jamais jugée pour ce qu’elle a réellement fait.. Notre fille n’a pas plus d’importance, par exemple, qu’une fracture», insiste le père de l’enfant.

L’affaire Pierre Palmade, survenue avant l’accident du couple, avait déjà beaucoup marqué Angélique : « Je me souviendrai de ce moment toute ma vie, car j’étais à table. cuisine, et je me suis mise à la place de cette mère, dit-elle, je me suis dit, mais comment parviendra-t-elle à se remettre de la perte de son enfantde toutes les blessures causées par une personne en plus de la drogue ? En fait, j’étais sans voix. Je me suis dit, je n’aimerais vraiment pas être à sa place et quelques mois plus tard, me voilà.

Le procès qui s’ouvre ce mercredi 20 novembre sera suivi de près par les deux parents qui espérer voir les choses changer ou au moins ouvrir le débat sur cette jurisprudence.

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